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JP Béni Saf: Le nerf de la guerre fait défaut

par Mohamed Bensafi

Le point de presse tenu au siège du club par les dirigeants de la JPBS, juste après la victoire acquise contre Sidi Brahim, en dit long sur la situation du club.

Il est certain que le message lancé par les joueurs a pesé lourd dans cette prise de conscience.

A la fin du match, ces derniers ont enlevé leurs maillots et sont allés les déposer au centre de l'aire de jeu, une manière d'exprimer leur ras-le-bol, laissant les supporters pantois. La raison est toute simple : les joueurs, tout comme l'entraîneur, n'ont rien perçu depuis trois matchs, pourtant tous remportés de fort belle manière. Devant un parterre de représentants de la presse, le manager général du club Yousfi Kaddour n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour mettre à nu les difficultés financières du club.

Il a profité de cette occasion pour tirer la sonnette d'alarme et mettre l'accent sur les éventuelles conséquences qui pourraient découler de cette situation plus que préoccupante. «Pour un club qui joue l'accession, les choses devraient être autrement», dira-t-il.

Le conférencier a aussi tiré à boulets rouges sur ceux qui, de l'extérieur, veulent déstabiliser l'équipe en manipulant certains joueurs. Si la formation de Béni-Saf est toujours en course à l'accession, le mérite revient certes aux joueurs et au staff technique mais surtout à cette poignée de dirigeants. Cependant, même s'il n'a pas évoqué les dettes contractées par le club auprès des fournisseurs, Yousfi a tenu à rappeler que tout est supporté par le président du CSA, Mohamed Boukrâa qui, à lui seul, a déjà dépensé plus d'un million de dinars. «On ne vous cache pas que l'équipe a frôlé la déprogrammation la semaine passée. Et quand on connaît les retombées de cette mesure administrative, on pourra dire adieu au titre. A quelques heures seulement du délai accordé par la ligue pour s'acquitter des dettes, nous n'avions pas un seul dinar en caisse.

Heureusement qu'un bienfaiteur, qui a préféré garder l'anonymat, a avancé la somme requise, sauvant le club d'un forfait certain. Même l'entraîneur Kouider Belmechta est à féliciter pour sa décision de rester aux commandes, malgré les problèmes. Aujourd'hui, les caisses sont vides. A cet effet, le comité ici présent interpelle, à travers la presse, tous les responsables de cette ville pour venir en aide, et en urgence, au JPBS et nous invitons nos fidèles supporters à faire autant», conclura l'orateur. Prenant la parole à son tour, un autre dirigeant dira : «Si l'argent demeure le nerf de la guerre, comment une ville comme Béni Saf, où sont implantées les entreprises les plus riches de la région, n'arrive toujours pas à se défaire de ce marasme ?».

Depuis plus d'une vingtaine d'années, le football bénisafien se bat pour retrouver la place qu'il mérite dans le gotha régional, alors que ses anciens adversaires sont aujourd'hui logés dans des paliers supérieurs. Si la situation n'évolue pas et même si l'équipe carbure à 100%, la dernière ligne droite risque d'être difficile pour les poulains de Kouider Benmechta.