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Bien qu'en état d'alerte, la Belgique frappée au cœur

par Kharroubi Habib

Il ne faut surtout pas voir dans les attentats terroristes qui ont secoué hier la capitale belge, Bruxelles, le «baroud d'horreur» de rescapés du réseau terroriste ayant préparé et exécuté ceux de Paris, se sachant avoir été repérés et en voie de neutralisation suite à l'arrestation de l'un des leurs, Salah Abdeslam, qui aurait été prolifique en renseignements ayant permis de les identifier.

Il est plus probable que ces attentats ont été ordonnés par les stratèges de Daech à des exécutants encore inconnus de la police belge en vue de contraindre celle-ci par voie de nécessité à relâcher sa pression sur les rescapés du réseau Abdeslam tout près d'être pris. En tout cas, les attentats de Bruxelles confirment s'il en est besoin que même le plus haut degré d'alerte que l'on peut faire observer aux services de sécurité ne met pas les Etats que Daech a dans son collimateur à l'abri d'actions terroristes. Bruxelles est censée être sous haute sécurité depuis que l'enquête sur les attentats de Paris a dévoilé que leurs commettants sont pour la plupart originaires de la ville et que ceux encore en fuite y sont revenus trouver refuge et complicités. Mais cela n'a pas empêché que se produise la monstruosité d'hier.

C'est là l'enseignement dont tous les services de sécurité des pays ciblés par les organisations terroristes doivent s'imprégner mais aussi les autorités politiques qui leur inspirent la stratégie de lutte antiterroriste. Cela vaut évidemment pour les services et les autorités algériennes qui fort heureusement ne se bercent pas de l'illusion que le pays est à l'abri d'attentats de la nature de ceux commis ailleurs par les aspirants fous au « martyr ». C'est pourquoi quoique leur traque aux groupes djihado-terroristes qui tentent de semer la mort en Algérie a de probants résultats, ils en appellent à la vigilance collective des citoyens.

Les attentats terroristes de masse visant à semer la terreur et à créer l'illusion que l'organisation qui les revendique est bien plus puissante que présentée par ceux qui la combattent sont la réplique pour laquelle ont opté aussi bien Daech qu'Aqmi, toutes deux acculées militairement dans les zones où elles ont été offensives en ce domaine un certain temps. Ils leur permettent de faire diversion et de maintenir la fiction qu'elles ont la capacité de frapper où elles veulent, quand elles veulent.

D'où l'impératif d'augmenter la pression militaire sur ces sinistres organisations qui n'ont pu se constituer et monter en puissance de nuisance que grâce aux occultes aides et soutiens qu'elles ont eus et continuent de recevoir.

La pression sur elles ne peut aboutir toutefois à leur éradication tant que ne seront pas mis au pied du mur et sans équivoque ceux qui leur procurent ces aides et soutiens. Ce n'est qu'à cette condition que la lutte contre le terrorisme international peut atteindre cet objectif. Duquel l'on est loin parce que ceux qui font le plus de tapage sur la nécessité de cette lutte ferment les yeux cyniquement pour des considérations de géopolitique et d'intérêts nationaux sur la connivence de certains de leurs alliés avec les organisations terroristes.