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Questions

par El-Guellil

Le paysage a changé depuis quelque temps. Ce ne sont  plus les mêmes qui sont postés aux feux rouges. Ce ne sont plus les mêmes qui campent aux seuils des boulangeries. Ce ne sont plus les mêmes qui envahissent les parkings. Ce ne sont plus les mêmes qui apparaissent la journée et disparaissent le soir. Ce ne sont plus les mêmes, mais c'est la même langue qu'ils utilisent. Pas besoin de parler. Le langage de la mendicité est universel. Un bras tendu, une main ouverte et une mimique appropriée. Mais d'où sont-ils venus ? Ce sont des Subsahariens, c'est clair. De quel pays ? Nul ne peut le dire. Faut-il déjà le savoir ! Il y a plus d'enfants que d'adultes. Nettement plus. Ils sont là «grappés» et drapés par la misère. Ils ne semblent pas déranger. Dans quelques années, ils seront, elles seront adultes. Elles connaissent, ils connaissent les artères de la ville comme les poches sous leurs yeux par manque de sommeil. Ils se meuvent, elles se meuvent avec aisance. Ils sont, elles sont en bandes organisées. Déjà. Continueront-ils, continueront-elles à mendier. Ou changeraient-ils, changeraient-elles pour s'occuper à autre chose ? Et si c'était tout un réseau organisé qui les ramène pour les faire travailler ? Parano, dites-vous. Pas très sûr. Ces enfants ne sont accompagnés que par des femmes. Aucun père. Aucun couple. Le phénomène s'amplifie. A vue d'œil. C'est un futur personnel prêt à n'importe quel recrutement. N'importe quel travail. N'importe quelle mission. Inquiétudes à «l'oraison». Les autorités de la ville semblent non concernées. Jusqu'à quand ? Si un semblant de solution a été trouvé lors de l'arrivée massive des Syriens, «les Subsahariens, c'est rien», c'est ce qui semble se dessiner. Ont-ils leurs papiers ? Une identité ? Un pays d'origine ? Autant de questions sans réponse. Sont-ils malades, en bonne santé, scolarisés, hébergés ? Faut-il attendre que le problème soit insoluble pour bricoler une solution ?