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Guerre contre Ghaza: Les mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant maintenus
par Mohamed Mehdi
Mardi, 68e jour du cessez-le-feu, Israël
continue de violer unilatéralement l'accord de Charm
Al-Cheikh, en commettant plus de 600 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le
volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», dans ce qui
semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.
Les attaques sionistes contre les civils de Ghaza se poursuivent. Le dernier rapport statistique, publié hier, par le ministère de la Santé de l'enclave, fait état de 8 nouvelles victimes, dont 2 martyrs et 6 blessés, durant les précédentes 24h (lundi). Le nombre de victimes depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025 passe ainsi à 393 martyrs et 1.074 blessés, et 634 corps de martyrs exhumés des décombres des bâtiments bombardés depuis le début du génocide. Quant au bilan cumulatif des victimes du génocide israélien à Ghaza, il passe à 70.667 martyrs et 171.151 blessés. L'armée israélienne a lancé, tôt dans la matinée de mardi, des frappes aériennes et des tirs d'artillerie sur diverses parties de l'est de l'enclave assiégée. Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que les attaques ont visé le quartier al-Tuffah, à l'est de la ville de Ghaza. Le correspondant a également indiqué que des zones à l'est de Rafah et de Khan Younes, ainsi qu'à l'est d'al-Bureij (centre de l'enclave), ont été la cible de frappes aériennes et de tirs d'artillerie israéliens dans les zones où l'armée d'occupation est déployée. De fortes pluies inondent l'hôpital Al-Shifa, un bébé meurt d'hypothermie La nouvelle dépression atmosphérique qui parcourt la Palestine occupée depuis lundi soir a fait d'énormes dégâts. De fortes pluies, associées à des vents très violents, ont inondé l'hôpital Al-Shifa, dans la ville de Ghaza. Des milliers de tentes, abritant des personnes déplacées, ont été submergées par les eaux de pluie, faisant craindre de nouvelles épidémies aux autorités sanitaires de Ghaza. Des vents violents ont également emporté des dizaines de tentes. Le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé le décès d'un bébé des suites d'une hypothermie causée par le froid extrême qui touche la région. Les services les plus affectés par les inondations qui ont touché le complexe médical Al-Shifa, sont l'accueil et les urgences, perturbant son fonctionnement. Plusieurs fois bombardé dès le début de la guerre génocidaire israélienne contre Ghaza, l'hôpital Al-Shifa a subi des dégâts importants. Le ministère de la Santé tente, depuis deux mois, de réparer certains bâtiments de l'établissement. Mais l'ampleur des dégâts et le manque de ressources, en raison du blocage par l'entité sioniste de l'entrée des fournitures médicales, d'équipements et de médicaments ainsi que des matériaux de construction et d'aménagement, ne permettent pas la reprise d'un fonctionnement normal des services de l'hôpital. La CPI poursuit son enquête La Chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) a rejeté, lundi, l'appel d'Israël contre les mandats d'arrêt, émis en novembre 2024, à l'encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, inculpés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis dans la bande de Ghaza. Dans un communiqué de la Cour publié lundi, les juges de la Chambre d'appel ont rejeté, à la majorité, un autre appel interjeté par Israël visant à suspendre l'enquête de la Cour sur sa conduite de la guerre à Ghaza. La décision précise par la CPI poursuit son enquête et que les mandats d'arrêt émis l'an dernier contre Netanyahu et Gallant «restent valides». La Cour examine actuellement un autre appel d'Israël concernant sa compétence et une demande de récusation du procureur Karim Khan. Le 11 décembre dernier, le quotidien britannique The Guardian a révélé, citant Karim Khan, que «le gouvernement britannique a menacé de couper les financements à la CPI et de se retirer du Statut de Rome qui l'a instituée si elle persistait dans son projet d'émettre un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu». Ces propos de Karim Khan ont été formulés «dans un mémoire présenté à la Cour pour justifier sa décision de poursuivre le Premier ministre israélien», ajoute The Guardian qui précise, citant «certaines sources», que l'auteur de la menace contre le procureur de la CPI «pourrait avoir été David Cameron, alors ministre britannique des Affaires étrangères». Karim Khan a également affirmé, ajoute le journal, «qu'en avril 2024, un responsable américain l'avait averti des conséquences désastreuses qu'entraînerait l'émission de ces mandats». Il s'agit, selon la même source, du «sénateur américain Lindsey Graham» qui avait averti le procureur de la CPI, «le 1er mai lors d'un appel téléphonique», que «l'émission de mandats d'arrêt revenait à ce que le Hamas tire sur des otages israéliens». «M. Khan a déclaré avoir appris l'existence des allégations d'inconduite sexuelle portées contre lui le 2 mai. Il a ajouté que, le 6 mai, un tiers lui avait révélé qu'une personne, sans le consentement de la victime présumée, avait déposé une plainte concernant son comportement auprès de l'organe de surveillance interne du tribunal. La victime ayant indiqué ne pas souhaiter donner suite à l'enquête, l'affaire a été classée sans suite jusqu'à ce qu'un compte anonyme sur X la relance en octobre, a-t-il précisé», ajoute The Guardian. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||