Depuis de nombreuses années nous avons toujours pensé que le capital de cellules nerveuses (neurones) que nous avons à la naissance qui est entre 80 et 100 milliards, diminuait avec le temps, tout en sachant que les connexions des neurones entre eux peuvent entretenues.

Pour rappel, le neurone est l’« unité de base » du cerveau qui spécialisée pour transmettre les informations à d’autres cellules en utilisant une impulsion électrique appelée « influx nerveux » le long des axones qui se connecteront aux dendrites des autres neurones par l’intermédiaire de « synapses » et ainsi de suite, un véritable réseau sera créé !

Cette « production ce neurones » est appelée Neurogénèse et elle a principalement lieu lors de la formation du cerveau l’embryon et chez l’enfant, entre la 10ème et 20ème de gestation, elle porte le nom de « Neurogénèse primaire » et permet de former un stock 86 à 100 milliards de cellules !

Ces neurones vont s’assembler et se superposer en 06 couches pour former le cortex cérébral, connue aussi sous le nom de « substance grise ».

Cette neurogénèse primaire se poursuit pendant les 1ères années de la vie et s’achève vers l’adolescence.

Néanmoins quelques fois une neurogénèse « localisée » persiste chez l’adulte et semble ressembler à une « jouvence cérébrale » pour entretenir une forme de plasticité cérébrale, phénomène connu de tous les neuroscientifiques, bien que qu’elle fut considérée comme impossible selon le « dogme de la fixité » (ou de la non-régénération neuronale) formulé par Santiago Ramon y Cajal en 1913 en disant

« Une fois le développement terminé, la croissance et la régénération des axones et des dendrites s’arrêtent irréversiblement dans le cerveau adulte, les voies nerveuses sont fixes et immuables : tout est destiné à mourir, rien ne peut être régénéré» !

Et voilà que depuis quelques années des équipes de chercheurs de différents pays ont montré que le cerveau continuait a produire des nouvelles cellules même après 70 ans !

C’est pour cela que durant la majorité du 20ème siècle ce dogme a prévalu sur l’ensemble de la communauté scientifique, quelques travaux « contradictoires » sont restés dans l’anonymat jusqu’à la moitié du 20èmesiècle où commencent a apparaitre des théories « nouvelles » ou « osées » concernant la possibilité d’une neurogénèse adulte qui vient d’être prouvée tout récemment par une étude suédoise de l’Institut Karolinska publiée dans la revue Science le 03/07 2025, vol 389, n°6755 par I.Dumitru et coll. portant sur du tissu cérébral de personnes âgées de 0 à 78 ans et à l’aide d’une méthode appelée séquençage d’Arn mononucléaire qui analyse l’activité des gênes dans les noyaux cellulaires.

Afin de localiser ces cellules, et cela était comparable à chercher une aiguille dans une botte de foin, 02 techniquesont été utilisées pour rechercher les différents gênes actifs, le RNAscope et Xenium qui ont confirmé en fin de compte que les nouveaux neurones étaient situés dans une zone particulière de l’Hippocampe appelé le «Gyrus denté », zone importante pour la formation et l’entretien de la mémoire, de l’apprentissage et les fonctions et flexibilité cognitives.

Ce phénomène naturel est en fait un véritable système dynamique contrôlé par des facteurs internes et externes, des facteurs de croissance, des neurotransmetteurs (Dopamine, Sérotonine, Glutamate), des hormones ( Oestrogènes, Prolactine, Corticostéroides), des médicaments (antidépresseurs, Opiacés).

Les conditions de vie ont aussi une influence tels que le vieillissement, la grossesse, le stress, les maladies, l’apprentissage ! C’est toute la complexité des phénomènes régulateurs de la neurogénèse adulte qui commence à être comprise et fera certainement l’objet re recherches futures.

En conclusion, nous pourrions dire que le débat persistant depuis des décennies portant sur la capacité du cerveau a fabriquer des nouveaux neurones une fois l’enfance et l’adolescence terminée est, actuellement, largement en faveur du « Oui » !

Et tout le challenge est de débroussailler ceci afin de mieux comprendre la « machinerie » très complexe dans laquelle de nombreux facteurs viennent d’être reconnus en bien sur en tirer tous les bénéfices des éventuelles applications ultérieures concernant les maladies chroniques et dégénératives du système nerveux notamment les progrès décisifs qui sont attendus de l’utilisation de cellules souches intrinsèques dont la différenciation pourrait être contrôlée par les outils actuels de la thérapie génique.

Déjà, la maladie de Parkinson en est la « première bénéficiaire » et les études de différentes équipes de chercheurs explosent notamment aux Usa (Weill Cornell MedicalCollege) et au Japon (Université de Kyoto) dans lesquelles les neurones greffés ont survécu pendant plus d’un an et continuent a produire de la Dopamine sans qu’il n’y ait aucune réaction immunitaire ou d’effets secondaires majeur !

Ce qu’il faut retenir est que 2 études faites dans 2 pays différents par des équipes indépendantes ont abouti à des résultats similaires, ce qui est déjà très prometteur en soi, avec bien entendu toute la circonspection scientifique étant donné le caractère limité et restreint des séries, mais l’enthousiaste des greffes neuronales reste intact !

*Professeur . Neurochirurgien - Ex.Médecin chef de service de Neurochirurgie CHUOran - Clinique EnNadjah.Oran
Sources:
1/- Fréquence Médicale GenevièveAndrianaly 10 Juillet 2025
2/- Sciences EricRafidiarimanana, le 10 septembre 2025
3/- Wikipédia