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Palestine: Dangereuse escalade de la politique coloniale

par Mohamed Mehdi

  Lundi, 67e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant plus de 600 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », dans ce qui semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.

Les attaques israéliennes contre les civils se poursuivent à Ghaza. L'agence d'information palestinienne Wafa a fait état de 2 martyrs et 6 blessés transférés vers les hôpitaux de la bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures.

«Des sources médicales ont annoncé, ce lundi, que le bilan des victimes dans la bande de Ghaza s'est alourdi à 70.665 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, et que le nombre de blessés a atteint 171.145, depuis le début de l'agression israélienne le 7 octobre 2023», a rapporté Wafa. «Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu le 11 octobre dernier, le bilan s'établit à 393 martyrs et 1.068 blessés, tandis que 632 corps ont été extraits des décombres», ajoute Wafa.

Hier, «l'armée israélienne a lancé une série de frappes aériennes et de bombardements d'artillerie sur différentes parties de la bande de Ghaza, dans les zones qu'elle contrôle conformément à l'accord de cessez-le-feu», a rapporté Al Jazeera. «Des témoins oculaires ont rapporté une série de frappes aériennes menées par l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, entièrement sous son contrôle, et que des véhicules militaires ont tiré sans discernement au nord de la ville», ajoute Al Jazeera.

«L'artillerie israélienne a bombardé diverses zones à l'est de Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza, dans des zones sous contrôle israélien», tandis que des «hélicoptères israéliens ont tiré à l'est de Jabalia, dans le nord de l'enclave», précise la même source.

Al Jazeera a également fait état de difficultés rencontrées par les équipes de la Protection civile dans les recherches des corps des martyrs sous les décombres des maisons de la ville de Ghaza, en raison de la non-disponibilité d'engins lourds.

Al-Qods : Un projet colonial visant à établir une vaste colonie

Le gouvernorat d'Al-Qods «a mis en garde contre un dangereux plan colonial mis en œuvre par les autorités d'occupation israéliennes visant à établir une vaste colonie sur les terres de l'aéroport international au nord d'Al-Qods occupée», qualifiant cette démarche de «dangereuse escalade de la politique coloniale, et visant directement à séparer le nord de la ville de son extension palestinienne», a rapporté l'agence Wafa.

La même source a indiqué que «le gouvernorat a déclaré lundi, dans un communiqué, que ce plan compromet le lien géographique et démographique palestinien entre Al-Qods et Ramallah, dans le but d'imposer de nouvelles réalités coloniales qui sapent tout horizon politique fondé sur la solution à deux États et empêchent le développement d'Al-Qods-Est en tant que centre urbain et politique pour l'État palestinien».

Le communiqué précise que le plan de l'occupation sioniste «vise à créer environ 9.000 unités coloniales au cœur d'un espace urbain palestinien densément peuplé, notamment à Kafr Aqab, Qalandiya, Al-Ram, Beit Hanina et Bir Nabala, ce qui constitue une menace directe pour l'espace urbain palestinien intégré au nord d'Al-Qods et aggrave la politique de séparation et d'isolement imposée à la ville et à ses environs». Le gouvernorat d'Al-Qods «a averti que la mise en œuvre de ce plan conduirait à la création d'une enclave coloniale séparant le nord de la ville de son environnement palestinien».

Trois familles expulsées de leurs maisons à Silwan, au sud de la mosquée Al-Aqsa

«Trois familles Maqdissites ont été contraintes d'évacuer leurs maisons hier, dimanche, dans le quartier de Batn al-Hawa à Silwan, au sud de la mosquée Al-Aqsa, en raison des pressions et des décisions émises par les autorités d'occupation israéliennes en faveur de l'association coloniale «Ateret Cohanim»», a indiqué hier l'agence palestinienne Wafa.

Wafa ajoute, citant un communiqué du gouvernorat d'Al-Qods, que «l'évacuation concernait également Oum Nasser Al-Rajabi et ses enfants, son fils Nasser Al-Rajabi ayant dû quitter son domicile avec sa famille. Une ambulance a dû transporter son fils Awad (29 ans), plongé dans le coma, ainsi que sa fille (24 ans), handicapée», ajoutant que le «second fils, Ayed Al-Rajabi, et sa famille ont également été évacués».

Le gouvernorat a déclaré que «cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une politique continue de déplacement forcé des habitants de ce quartier (proche d'Al-Qasa), les forces d'occupation ayant mené des opérations d'expulsion depuis juin 2024 qui ont touché 13 logements dans le quartier de Batn al-Hawa». Et d'ajouter que «l'immeuble Kayed al-Rajabi est également menacé, les autorités d'occupation ayant donné aux familles jusqu'au 5 janvier 2026 comme date limite pour l'exécution des décisions d'expulsion».

«Le quartier de Batn al-Hawa, situé à environ 400 mètres de la mosquée Al-Aqsa et habité par environ 10.000 Maqdissites, est l'un des quartiers les plus ciblés de Silwan, dans le cadre des efforts visant à renforcer le contrôle colonial sur la zone entourant la mosquée Al-Aqsa et à relier entre eux les avant-postes coloniaux de Silwan», note encore Wafa.