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Ghaza: Plus de 250.000 déplacés directement touchés par les intempéries

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 64e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en commettant plus de 590 attaques meurtrières contre les civils de Ghaza durant cette période, en plus de ne pas respecter le volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », dans ce qui semble être une démarche menée en total accord avec l'administration Trump.

Les attaques sionistes contre les civils de Ghaza se poursuivent. Le dernier rapport statistique, publié jeudi, par le ministère de la Santé de l'enclave, fait état de 14 nouvelles victimes, dont 4 martyrs et 10 blessés.

Le nombre de victimes des attaques israéliennes, depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, passe ainsi à 383 martyrs et 1.002 blessés, en plus de 627 corps de martyrs exhumés des décombres des bâtiments bombardés depuis le début du génocide.

Ce nouveau bilan porte le nombre de total de victimes à 70.373 martyrs et 171.079 blessés depuis le 7 octobre 2023.

Par ailleurs, la situation humanitaire à Ghaza ne cesse de se dégrader, en raison des bombardements israéliens, et du blocus qui ne dit pas son nom, puisque l'occupation interdit l'entrée de plus de 60% des aides prévues dans l'accord de cessez-le-feu. A cela s'ajoute la dépression atmosphérique à l'origine de la violente tempête, qui frappe la région depuis mercredi dernier, qui complique davantage le quotidien des habitants de Ghaza.

Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité nationale affirme avoir reçu des milliers d'appels à l'aide suite à la montée du niveau des eaux et de la destruction des abris de fortune en raison des vents violents. « Depuis le début de la violente tempête, les centres opérationnels des agences compétentes ont reçu plus de 4.300 appels de détresse de citoyens de la bande de Ghaza », affirme le communiqué, précisant qu'en l'espace de quelques heures « nous avons enregistré 12 effondrements de bâtiments dus aux fortes pluies et aux vents violents ».

« Ces incidents ont fait 8 morts, dont des enfants, et plusieurs blessés. Alors que des personnes sont toujours portées disparues sous les décombres dans le nord de Ghaza, et les équipes de secours sont à leur recherche », indique le ministère de l'Intérieur.

De son côté, le Bureau des médias du gouvernement fait état, dans un communiqué, de « développements dangereux » dues à la tempête polaire « Byron », qui a fait, jusqu'à hier, « 12 victimes, l'effondrement de 13 immeubles (déjà fragilisés par les bombardements, ndlr), et la destruction de 27.000 tentes abritant des familles de personnes déplacées ».

Le Bureau avait déjà mis en garde, dès mardi, sur les risques qu'encours les habitants de Ghaza en prévision de la tempête qui devait arriver mercredi soir dans la région.

« Depuis mercredi soir, des conditions météorologiques extrêmes s'abattent sur la bande de Ghaza, provoquant des pluies torrentielles, des inondations, des vents violents, une forte houle et des orages, exposant 1,5 million de personnes déplacées à un risque direct de noyade et des glissements de terrain », lit-on dans le communiqué du gouvernement.

Concernant les 13 immeubles et habitations effondrés, le communiqué précise qu'ils se situent « dans les quartiers d'Al-Karama et de Cheikh Radwan, dans la ville de Ghaza », soulignant que « les équipes de la protection civile continuent de répondre à des centaines d'appels à l'aide ».

Selon les estimations du Bureau des médias du gouvernement, « plus de 250.000 personnes déplacées ont été directement touchées par les fortes intempéries ».

« Des dizaines de milliers de familles luttent pour survivre dans des tentes qui ne résistent ni au vent ni aux inondations, dans un silence international honteux qui empêche l'acheminement de l'aide humanitaire nécessaire », ajoute le communiqué, soulignant que « l'occupation continue de fermer les points de passage, et bloque l'accès à 300.000 tentes, caravanes et autres habitations mobiles, et empêchant la mise en place ou l'équipement d'abris alternatifs pour les personnes déplacées ».

Près de 795.000Palestiniens déplacés menacés

« De fortes pluies s'abattent sur des centaines de camps de déplacés (à Ghaza, ndlr), submergeant des zones où même des précipitations modérées peuvent rapidement devenir dangereuses. Malgré le cessez-le-feu, les Palestiniens déplacés continuent de vivre dans des zones surpeuplées, peu protégées contre la montée des eaux », a indiqué l'Organisation internationale de la Migration (OIM) dans un communiqué publié vendredi sur son site web. La déclaration affirme que « plus d'un million d'articles d'abri » ont été acheminés « à ses partenaires à Ghaza », notamment « des tentes imperméables, des couvertures thermiques, des matelas de sol et des bâches », mais que « ces fournitures ne peuvent résister aux inondations ».

«De nombreux sites de déplacés se situent sur des terrains bas et jonchés de débris, avec un drainage et une gestion des déchets insuffisants, exposant les familles à un risque accru d'épidémies et autres problèmes de santé publique à mesure que les inondations progressent », souligne le communiqué de l'OIM. «Les habitants de Ghaza vivent dans la peur depuis bien trop longtemps », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l'OIM. «Aujourd'hui, après le passage de cette tempête, les familles tentent de protéger leurs enfants avec les moyens du bord. Elles méritent mieux que cette incertitude. Elles méritent la sécurité. Un accès immédiat et sans entrave est essentiel pour que les outils et les fournitures parviennent à ceux qui font tout leur possible pour survivre dans ces conditions extrêmement difficiles», ajoute la responsable de l'organisation onusienne.

Le communiqué affirme également que l'entité sioniste bloque l'entrée de matériaux « indispensables pour réparer et renforcer les abris face aux pluies continues ».

« Les kits d'outils de base, les sacs de sable et les pompes à eau, ainsi que les matériaux de construction comme le bois et le contreplaqué, restent bloqués en raison de restrictions d'accès persistantes, notamment les limitations d'entrée des matériaux de construction à Ghaza », ajoute l'OIM, soulignant que « les Palestiniens de Ghaza sont confinés sur moins de 50% de la bande de Ghaza ».