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Prévention et protection contre la poliomyélite: La campagne de vaccination lancée

par M. Aziza

Le ministre de la Santé, le professeur Ait Messaoudène a donné, hier, le coup d'envoi pour le lancement effectif de la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite, depuis l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) El Anasser de Kouba, à Alger.

Il s'agit d'une large campagne qui vise à vacciner 4.425.502 enfants âgés de 2 à 59 mois (moins de cinq ans). Soit la tranche la plus exposée au risque. Ces journées de vaccination seront déployées dans 274 EPSP sur trois phases.

La première phase a débuté hier et se prolongera jusqu'au 06 décembre en cours. Elle sera suivie par une deuxième phase prévue du 21 au 27 décembre 2025. Avec enfin le vaccin injectable VPI, prévu du 25 au 31 janvier 2026 en troisième phase.

Le ministère de la Santé a souligné dans une note d'information publiée sur sa page Facebook que «tous les enfants appartenant à la tranche d'âge ciblée sont concernés par toutes les phases sans exception, y compris ceux ayant déjà reçu les vaccins du calendrier vaccinal routinier». Tout en précisant que ces journées nationales de vaccination contre la poliomyélite visent à renforcer la prévention sanitaire et à augmenter l'immunité collective chez les enfants.

Dans le souci d'expliquer la démarche et l'intérêt de cette campagne, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique a précisé que « cette campagne n'est pas une démarche administrative de plus, mais une opération de santé publique cruciale destinée à éliminer un virus ».

Il a, sur sa page Facebook, expliqué la démarche, en affirmant que « la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite vient d'être officiellement lancée. Le calendrier est fixé, les moyens sont mobilisés, il nous revient désormais de comprendre l'enjeu et d'y participer pleinement », dit-il. Mettant l'accent sur la nécessité de comprendre la stratégie ou plutôt, pourquoi les trois phases et les deux types de vaccins ?

Le Dr Merabet a expliqué que la poliomyélite est un virus qui se transmet principalement par voie digestive. Pour cette raison, la stratégie adoptée repose sur trois étapes complémentaires.

Les deux premières phases consistent à prendre les gouttes (nVPO2). Ces doses orales, précise-t-il, permettent de développer une immunité intestinale. « Elles bloquent le virus directement dans son lieu de multiplication, elles réduisent rapidement sa circulation dans la communauté, et elles contribuent à briser la chaîne de transmission ». Soulignant que « ce sont des rounds essentiels pour protéger l'ensemble de la population ».

Le troisième round relatif à l'injection (VPI), explique Dr Merabet, consolide la protection individuelle de l'enfant en renforçant son immunité sanguine. En mettant l'accent sur le fait que ce vaccin injectable est la couche finale de protection, celle qui garantit une défense durable.

M. Merabet insisté sur la nécessité de respecter les trois rounds. « Manquer une seule étape réduit l'efficacité de la stratégie nationale », argumente-t-il. Il appelle à la conscience citoyenne et au sens de responsabilité de tout un chacun. En estimant que la réussite de cette campagne dépend fortement de la « conscience citoyenne et l'implication des parents ».

En rassurant que « le vaccin est disponible, les professionnels de santé sont mobilisés, les structures sanitaires sont ouvertes et organisées. Il ne manque plus que l'engagement des parents », dit-il. Et d'affirmer que « les récentes réapparitions de maladies comme la rougeole et la diphtérie doivent nous alerter ». Et d'enchaîner « les cas de poliomyélite enregistrés à Tamanrasset et Touggourt montrent qu'un seul enfant malade peut signifier des centaines de porteurs silencieux ».

A noter que parallèlement à cette stratégie de vaccination préventive un projet de loi sur l'intégration de la prévention dans l'ensemble des politiques sectorielles, notamment pour lutter contre les maladies transmissibles « est en cours de préparation » par les pouvoirs publics. Et ce, malgré la stabilité observée. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé le Dr Djamel Fourar, directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation de la situation épidémiologique des maladies transmissibles, tenue le 11 novembre dernier.