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Boycott de la remise des notes: Sanctions annoncées contre des enseignants

par M. Aziza

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a approuvé, lors de la réunion du Conseil des ministres du 23 mars dernier, l'intégration de 82.410 enseignants contractuels dans les différents cycles d'enseignement. Aujourd'hui, « le décret exécutif régissant l'opération est fin prêt et sera directement suivi d'une note ministérielle conjointe expliquant les étapes procédurales de cette opération », selon le ministre de l'Education.

Lors d'une conférence nationale tenue, jeudi dernier, par visioconférence sur les préparatifs du troisième trimestre, le ministre de l'Education nationale, Mohammed Seghir Saâdaoui, a donné des instructions aux directeurs de l'éducation, les appelant à respecter les notes et les circulaires ministérielles qui accompagneront le processus d'intégration, ainsi que l'unification des procédures et des calendriers de sa mise en œuvre dans toutes les wilayas.

Tout en qualifiant cette opération d'intégration approuvée par le président de la République de « stratégique », le ministre de l'Education a souligné que «bien que le principe de recrutement au sein du secteur de l'éducation nationale soit le recrutement direct des diplômés des écoles normales supérieures, au regard de leur formation pédagogique pertinente, l'intégration des enseignants contractuels se justifie » notamment, dit-il, « par les formations successives qu'ils ont suivies outre l'expérience pédagogique acquise pendant la période contractuelle ».

Expliquant que c'est en fait la méthode adoptée par le ministère en matière de recrutement, à savoir la contractualisation et le recrutement via la plateforme numérique, et vu la formation et l'expérience acquise par cette catégorie en exerçant la profession d'enseignant. Une méthode approuvée par le président de la République qui a décidé de donner son aval pour intégrer tous les enseignants contractuels dans des postes budgétaires définitivement vacants jusqu'au 23 mars 2025. Et ce, en application de ses engagements envers la famille de l'Education nationale et par respect à la profession d'enseignant et son rôle dans la formation et la préservation des générations. En affirmant que « cette opération leur garantit la stabilité professionnelle ».

Pour mieux gérer le troisième trimestre de cette année scolaire et « dans des meilleures conditions », le ministre de l'Education a appelé à la finalisation de l'ensemble des opérations liées au deuxième trimestre. Notamment, les démarches inachevées à cause du boycott de la remise des notes par certains enseignants membres du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE). Tout en indiquant que « la question de la rétention des notes des élèves est considérée comme un manquement à l'application des engagements professionnels liés directement à l'élève, d'où l'impératif d'appliquer les procédures stipulées par la loi en pareils cas ». Et d'appeler dans ce contexte tous les directeurs de l'éducation à s'engager pour unifier les mesures prises à cet effet. Précisant « qu'au niveau local, on traite avec les sections syndicales du Cnapeste et de ce fait les dispositions et les mécanismes adoptés doivent être les mêmes pour toutes les wilayas jusqu'à ce que les enseignants concernés honorent leurs engagements professionnels conformément à la loi y afférente en vigueur ».

Entre les mises en garde à l'endroit du Cnapeste et le rappel du respect des procédures et des dispositions de la loi, Saâdaoui réaffirme « l'engagement du ministère de l'Education nationale à adopter la voie du dialogue pour débattre de toutes les questions socioprofessionnelles avec ses partenaires sociaux ». D'ailleurs le ministre a affirmé qu'il a reçu jeudi dernier, les membres du Cnapeste « à leur demande », à qui il a réaffirmé la position ferme du ministère en ce qui concerne l'application de la loi, et ce afin que tous les enseignants concernés remplissent leurs engagements professionnels.

M. Saâdaoui avait déjà averti sur « l'obligation de mettre en demeure les enseignants refusant de remettre les notes », qualifiant cette action « de grave erreur professionnelle ». Pour rappel, le Cnapeste s'est engagé dans une série d'actions de protestation dont le boycott de remise des notes. Et ce, en guise de protestation contre les conditions socioprofessionnelles.