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Les commerçants du marché des Frères Bettou dans l'expectative

par A. Mallem

Détruit partiellement dans la nuit du 26 au 27 février par un incendie, le marché des Frères Bettou, ou «le marché Ferrando» comme l'appelle la population de la ville, sera reconstruit et aménagé selon des standards modernes pour la somme de 20 milliards de centimes. Donnée jeudi dernier par des responsables de l'APC, cette information a laissé pantois les commerçants du marché qui ont été privés de leur gagne-pain et qui ne cessent de faire la navette entre le cabinet du wali et le siège de l'APC pour connaître la date du lancement des travaux de reconstruction. «Mais nous ne trouvons pas d'interlocuteurs pour nous réconforter, nous parler de notre avenir immédiat et nous convaincre des intentions des autorités locales», se sont plaints jeudi dernier les commerçants qui se sont rassemblés en masse devant l'hôtel de ville, siège de l'APC. «Nous n'avons eu jusqu'à maintenant que de vagues échos pour nous affirmer que tout va bien, que notre problème allait être réglé rapidement», ont-ils ajouté. «Il est vrai que ces responsables, insensibles à notre situation, ne peuvent sentir que ce marché faisait vivre plus de 2000 familles. Et s'il reste fermé plus d'un mois, ces familles ne vont pas trouver de quoi manger», se sont lamentés les commerçants rassemblés massivement devant le siège de l'APC dès les premières heures de la matinée attendant d'être reçus par le maire. Ils expliquent encore en faisant un rappel de la rencontre organisée lundi, au cabinet du wali avec les responsables de l'APC que « ces derniers nous ont donné rendez-vous pour aujourd'hui au siège de l'APC pour nous montrer le plan d'aménagement du marché et recueillir nos avis. Malheureusement, nous n'avons trouvé personne à l'accueil». Et tandis que la majorité campait devant la porte principale de l'APC sans gêner le mouvement du personnel, deux délégués ont été invités à rencontrer le vice-président chargé des réalisations. De retour de cette «mission», les deux délégués ont expliqué à leurs collègues que l'adjoint au maire leur a expliqué que les données ont changé et que le fameux plan d'aménagement qu'ils attendaient fébrilement ne sera connu que jeudi prochain et il sera affiché dans le marché avant le lancement des travaux. Et sans parler du temps que dureraient les travaux, question fondamentale qui préoccupe essentiellement les commerçants, le vice-président de l'APC s'est contenté, d'après les dires des délégués, de révéler que le coût de l'aménagement qui sera confié à trois entreprises est évalué à 20 milliards de centimes. Ce qui a laissé pantois l'ensemble des commerçants. «Ce sera un palais ou quoi !», ont ironisé alors des commerçants goguenards et plus préoccupés par les délais de réalisation que par le budget. Ils ont proposé alors à la mairie d'isoler les 7 magasins qui ont été détruits par le feu afin de leur laisser la possibilité de continuer à exercer leurs commerces dans le reste des locaux et stands qui sont restés valides. «Le ramadhan approche, la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe» est à nos portes, nos familles sont guettées par la faim et, compte tenu de tous ces facteurs, il n'est plus permis de laisser ce marché fermé», ont laissé entendre les commerçants.