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Immobilier: Les «bureaux d'affaires» et les courtiers pointés du doigt

par A. Mallem



Invités à assister à l'assemblée générale ordinaire du bureau de la wilaya de Constantine pour la présentation des bilans de l'année 2014, de nombreux responsables d'agences immobilières de l'Est et du centre du pays ont lancé un appel pressant aux autorités, notamment les services de la Sûreté, les ministères du commerce et du travail, pour assainir leur domaine d'activité en le débarrassant du phénomène du «courtage informel» qui, selon eux, exerce une concurrence déloyale et leur porte un grave préjudice. «Certes, le courtier a une existence légale mais pour d'autres domaines, nous a indiqué le chef du bureau de wilaya de Constantine, M. Noureddine, car la loi lui interdit formellement d'exercer son activité dans le créneau de l'immobilier qui est une activité réglementée». Et d'affirmer que le principal problème que rencontre la fédération nationale des agences immobilières (Fnai) ce sont ces «bureaux d'affaires» qui pillulent et activent au vu et au su de tout le monde, ainsi que le courtier informel. «Le phénomène est tellement répandu qu'aujourd'hui le courtage est pratiqué aussi bien par le PDG d'une société que le pharmacien du coin, le notaire, le taxieur ou le coiffeur. Et tout ce beau monde pratique occasionnellement le courtage immobilier informel, même le simple quidam qui vous apporte une information et demande à être payé», indique-t-on. Le second appel que les gérants des agences immobilières agréées ont lancé jeudi est fait en direction des citoyens pour les sensibiliser et les amener à «se détourner des courtiers informels» en s'adressant directement aux agences immobilières agrées, «de préférence celles qui sont adhérentes à la Fnai et qui sont identifiées par son logo, lesquelles peuvent intervenir pour les conseiller et leur apporter son assistance en cas de litiges», a conseillé le chef du bureau de wilaya.

M. Djebbar Hacène, le président d'honneur de la Fnai, qui a été invité également à cette rencontre, a donné un état des lieux des agences immobilières. Pour lui, l'autre problème auquel sont confrontées les agences immobilières réside au niveau de l'application du décret régissant la profession qui comporte, selon lui, une confusion entre l'agent immobilier et le courtier, deux opérateurs dont les activités sont différentes. «La loi a réglementé seulement l'obtention de l'agrément mais pas l'activité elle-même, a-t-il expliqué, et aucune circulaire d'application n'a été élaborée et diffusée à ce sujet». A propos des courtiers, M. Djebbar a proposé que le contrôle de leur activité soit laissé aux agents immobiliers agréés, à charge pour l'Etat d'intervenir pour sanctionner les dépassements.

Pour terminer, le président d'honneur de la Fnai a indiqué que le nombre d'agences immobilières du pays qui ont adhéré à la fédération atteint à peu près 2200 agences. Et leur nombre total peut aller jusqu'à 5500. Dans la wilaya de Constantine, leur nombre a été estimé entre 190 et 200 agences, et 80 d'entre elles ont adhéré à la Fnai.