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BLIDA - Université : sensibilisation contre la drogue

par Tahar Mansour

Il y a, seulement, quelques années, la drogue était l'apanage d'une frange infime de la société algérienne, essentiellement des ratés de la société ou des délinquants, alors que, pour le commun de la société, il était inconcevable d'en user. Les temps ont, fortement, changé depuis et la toxicomanie, dans son sens le plus large, est actuellement ?ancrée' chez les jeunes et même les moins jeunes. Les quantités de drogues saisies, quotidiennement, par les services de sécurité, le nombre d'affaires criminelles traitées et les ravages causés par ce fléau, renseignent, on ne peut mieux, sur ce problème. C'est donc dans le but de sensibiliser les jeunes, particulièrement les étudiants, sur les dangers de la consommation de drogues, quelles qu'elles soient, que l'Université ?Saâd Dahleb' de Blida a organisé, jeudi dernier, une journée de sensibilisation contre la consommation de stupéfiants en présence de nombreux spécialistes, des médecins, des représentants de la société civile et des personnalités religieuses. Le directeur de l'Orientation religieuse et de l'Enseignement coranique, au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Mohamed Idir Mechnane, rappelle dans son allocution, que la lutte contre la toxicomanie devrait impliquer toute la société, dans toute sa composante, au sein de la famille, dans les établissements scolaires, dans les mosquées et au sein de la société civile. Il estime que : «la toxicomanie est un fléau dangereux qui menace la santé des citoyens ainsi que l'économie et la stabilité du pays », ajoutant que : «il prend, de plus en plus, d'ampleur dans la société algérienne encouragé par des criminels qui ne songent qu'à leurs intérêts matériels et aux gains énormes qu'ils engrangent au détriment de toute la société ».

Le même orateur précise que l'Islam interdit la consommation de tout produit qui fait perdre la raison et ruine, matériellement, l'individu. Quant au Pr Oukili, chef du service des maladies psychiatriques au CHU Franz Fanon, il a estimé que : « la toxicomanie est plutôt un comportement négatif de la part de la personne, qu'une maladie, mais ce comportement peut causer des maladies chroniques, dont la plus dangereuse est sans conteste la schizophrénie, qui est une sorte de ?cancer de l'esprit'». La sensibilisation est, donc, devenue une nécessité cruciale pour amener les jeunes, qui sont l'avenir du pays, à se démarquer de ces pratiques dangereuses et éviter la consommation de drogues, pour quelle que raison que ce soit. L'Etat a, déjà, fourni des efforts importants par le biais de ses services de sécurité qui luttent, sans relâche, contre le trafic de drogue et des nombreuses structures sanitaires érigées à travers le pays pour lutter contre toutes formes de toxicomanie et prendre en charge tous ceux qui sont tombés dans son piège et leur faire suivre des cures de désintoxication, tout en leur assurant un accompagnement médical et social efficient. D'autres intervenants se sont relayés pour dénoncer ce dangereux fléau et préconiser des solutions afin de l'éradiquer ou, du moins, minimiser son impact sur la société.