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Mike Tyson quitte Oran après un court séjour : «J'ai accompli la prière dans une mosquée de la ville»

par Ziad Salah

Finalement Mike Tyson, l'ex-champion du monde de boxe catégorie «poids lourd», n'a pas animé de point de presse. Fatigué et ayant un vol juste au lendemain et après le tournage des scènes à Oran, il a fait juste une apparition dans la salle où il était attendu par des journalistes et une foule de curieux. Le «guest star» a indiqué qu'il a profité de son court séjour à Oran pour « accomplir la prière dans une mosquée de la ville», sans préciser si c'est celle du vendredi ou une autre. « Chose que je fais, à chaque fois que je me retrouve dans un pays musulman », ajoute-t-il. « Ce qui développe d'avantage ma spiritualité », indiquera-t-il. Concernant sa participation au film « L'Algérie pour toujours », il dira : « je suis vraiment heureux d'avoir travaillé avec une équipe performante et professionnelle. En tout cas, la star américaine de la boxe reconnaît : « je n'ai jamais imaginé l'accueil du public algérien » et juge son déplacement oranais de très positif et bénéfique. Avant de rejoindre sa compagne, il s'est prêté, un moment, au jeu des prises de photos. Parmi ceux qui se sont bousculés pour être pris en photo à ses côtés un élu, ancien boxeur, venu en tenue sportive à l'hôtel «Royal» pour ne pas attirer les regards. Il fallait un moment et surtout l'autorité de J. Jacques Minéo, le réalisateur, pour reprendre le point de presse. Ce dernier s'est senti obligé de recadrer les choses en précisant « L'Algérie pour toujours » n'est pas Mike Tyson. Certes, l'apport de cette star est intéressant, mais il ne faut pas oublier que le film a été porté par les acteurs algériens qui ont mis, à ma disposition, leur talent et leur savoir-faire. Le film a été réalisé grâce aussi à mon équipe parisienne.» Se prononçant sur son expérience algérienne, J.J. Minéo dira : « ce sont cinq mois de bonheur et d'angoisse que j'ai vécus, à Oran. J'ai hâte de vous faire voir le résultat de ce travail » Auparavant, il a indiqué que l'avant-première du film aura lieu à Oran où l'essentiel du tournage a eu lieu.

Quant à Zakaria Ramdane, le producteur, il s'est, dans un premier temps, empêché de délivrer ce qu'il a sur le cœur. Pudique, il se contentera de remercier « la police qui nous a facilité le travail, en dégageant la voie des lieux où nous avons tourné ». Il a aussi remercié la Protection civile « pour leur soutien ». Acculé, il reconnaîtra « que le budget du film est assez conséquent ». Et qu'aucune institution ou organisme public ne lui a apporté la moindre contribution financière. Evitant de parler de difficultés financières pour assurer les frais du post-tournage, le jeune producteur émettra le vœu que les ministères de la Culture et du Tourisme s'engagent dans les charges de la post-production. « Le film sera distribué dans pas moins de trente pays et participera dans des festivals et rencontres cinématographiques, à travers le monde. Donc, directement ou indirectement, il va participer à la promotion de l'image de l'Algérie ». Rien que ces arguments plaident pour un soutien, sous forme de subvention, de la part des pouvoirs publics, à ce film, selon les dires de plus d'un comédien.

Mais c'est l'acteur Abdelkader Djriou , réalisateur d'une émission à énorme succès (Journal El Gosto) diffusée sur une chaîne privée, durant le mois de Ramadhan, qui révèlera que « la commission de lecture a rejeté le scénario du film, l'accusant d'antipatriotique », ce qui est, à son sens, scandaleux et archi-faux. Pour lui, ce film a toutes les chances de réconcilier les jeunes avec les salles de cinéma. Ce jeune comédien de Sidi Bel-Abbès a revendiqué, ouvertement, son droit à un autre cinéma que celui conventionnel, d'ailleurs ne faisant plus recette en Algérie. Précisons que J.J. Minéo, le réalisateur s'est exprimé sur le film en le qualifiant d'œuvre de fiction et d'action, ce qui explique la présence de toute une brochette d'athlètes, champions en arts martiaux. Autrement dit, « l'Algérie pour toujours » est le premier film algérien, dans ce genre de cinéma, très prisé par les jeunes, il faut bien le noter.