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Le ministre de l'Habitat s'engage: Tous les souscripteurs de l'AADL auront leurs logements

par Mokhtaria Bensaâd

Entre l'évaluation officielle positive et les émeutes déclenchées à l'approche de chaque affichage des listes, la crise du logement roule à deux vitesses. Malgré les protestations pour les logements vécues ces derniers mois et la réticence des autorités locales à prendre en charge l'opération de distribution des logements, le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme présente un bilan positif sur le logement en annonçant une réduction considérable de cette crise dans de nombreuses wilayas du pays, à l'exception, précise-t-il, des grandes villes où la demande reste très forte. Et plus les programmes de logements s'élargissent, plus la contestation prend de l'ampleur.

Dans ce contexte, le ministre de l'Habitat, intervenant mardi dernier lors d'une émission de la télévision nationale, diffusée au lendemain de son audition par le président de la République, a tenu à souligner l'intérêt particulier accordé par les pouvoirs publics aux régions sud du pays où de nombreux programmes de construction de logements sont en cours ou seront lancés incessamment. Des rencontres, regroupant les autorités locales du Sud et les spécialistes de la construction et de l'urbanisme, ont été organisées afin de parvenir à construire des logements en nombre suffisant et avec une architecture qui prend en considération la spécificité sociale et le climat de ces régions chaudes. Selon lui, la «forte» volonté politique et l'expérience acquise par les entreprises algériennes ont permis de réduire les délais de réalisation des logements qui sont passés de 10 ans à 2 ans seulement.

A propos de la prise en charge de la «classe moyenne» en matière de logement, le ministre a indiqué qu'une stratégie était mise en œuvre pour prendre en charge l'ensemble des franges de la société et satisfaire ainsi la demande nationale. Les jeunes ont également des quotas déterminés par la réglementation en vigueur puisque 61% des programmes LSP et 31% des logements ruraux sont destinés à cette couche de la société. Sur la résorption de l'habitat précaire, M. Moussa a affirmé que «toutes les familles recensées en 2007, en tant qu'ayant droit, ont été relogées ou le seront prochainement». Le recensement effectué au cours du 1er semestre 2007 relève l'existence de plus de 561.000 habitations précaires dont 380.000 à démolir. Dans ce cadre, 89.000 familles ont été relogées et le reste le sera dans l'avenir, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la suppression de la formule location-vente de l'AADL, le ministre a fait savoir que parmi les nombreuses raisons de cette suppression figure le financement du programme qui est passé du Trésor public à l'épargne publique. «Lancé en 2001, le programme AADL avait connu des problèmes et accusé beaucoup de retard dès le début. Après le séisme de 2003, il a fallu revoir toutes les techniques de construction de logements et introduire le parasismique, ce qui avait entravé la mise en œuvre du programme», a-t-il expliqué. Il a réitéré, en outre, que tous les postulants ayant eu l'accord de l'AADL et payé les droits de la souscription, ont eu ou auront leur logement, ajoutant que «la demande est tellement forte que physiquement elle équivaut à la construction d'une ville comme Constantine, à titre d'exemple».

Le ministre a également annoncé le maintien du salaire maximum de 24.000 DA pour bénéficier d'un logement social. M. Moussa a expliqué que «malgré cette condition, la demande est toujours forte en ce qui concerne la formule du social. Hisser le plafond des salaires des postulants à 30.000 DA ne fera qu'augmenter la demande davantage».