![]() ![]() ![]() ![]() Tout indique que ce remaniement est transitoire. Que ce gouvernement est
une administration qui tend à se politiser. L'autre pourrait ressurgir dès la
révision constitutionnelle. Ce premier du quatrième mandat ne va pas trop durer.
Les partis dits d'opposition qui ont refusé de s'y joindre auraient senti le caractère aléatoire d'un tel effectif appelé à gérer en option linéaire les affaires en cours d'entre bac, ramadhan, consensus et partant donner un semblant de réponse à un électorat avide de changement. L'illusion de ce dernier est bien incarnée dans du sang neuf et relativement jeune et aussi dans la permutation des noms et des secteurs. Limité dans l'exercice du pouvoir le premier ministre sous la supervision duquel sont sensés travailler les ministres coalisés ne représente quelque part qu'un très grand commis de l'Etat, sans autonomie dans l'action politique. C'est en somme ce que pourraient penser les partis rapprochés pour donner une empreinte d'union nationale à ce nouveau staff. C'est cela qui fait dire qu'il s'agit là d'un gouvernement provisoire. Il n'a pas cette étoffe classique d'avoir une couleur purement politique. En sa majorité il est composé de cadres administratifs. Pas de militants, essentiellement des carriéristes de la fonction publique. Des professionnels es-qualité, pas plus. Rien d'important n'est toutefois à signaler. Sauf que plusieurs frustrations sont à observer chez ceux qui ont couru monts et piedmonts ou ont donné une telle impression durant une campagne pour individualiser des scores et des résultats à leurs comptes. Il y en avait énormément de gens qui attendaient cette heure d'appel ou de rappel depuis fort longtemps. Ils n'ont jamais baissé le niveau d'espoir malgré l'usure et le temps, les tergiversations et les voltefaces. Cette absence d'un recours systématique dans le changement était déjà observable à la prestation de serment. Bouteflika avait gagné encore une fois par son fauteuil roulant. L'image intenable d'un homme amolli a renforcé celle de l'homme virtuose, orateur et sagace. Le protocolaire étant accompli, demeurait l'essentiel. La voix était placide, mais perceptible. Le teint pareil à celui devenu maintenant ordinaire. La mansuétude avait gagné tous les cœurs. Bel exemple de ce cœur généreux, vaste et clément de l'algérien qui tend toujours sa main pour offrir son altruisme et ses bienfaits. Ces cœurs attendent maintenant beaucoup d'actions de ce " nouveau " gouvernement. Même assis le président était debout dans l'image que garde de lui le monde. L'intonation solennelle du serment prêté et le discours prononcé laconiquement ont donné l'impression si comme il s'agissait là d'une dernière présentation. Le dernier serment venait d'être consommé. Celui de 2019 se fera certainement autrement. Ce tableau a fait dire à un ami sur Facebook à l'adresse du président " Laissons la réalité vous vêtir de cet habit de noblesse qui vous sied si bien, que beaucoup reconnaissent, que d'autres veulent effranger, faner, tanner du velours de nos jours algériens ". Cet ami pourtant rebelle et grincheux continue ses réclamations " J'attends beaucoup de vous, Monsieur le président, pas pour moi, non, pas pour moi, pour les algériens et ma fierté, juste ma fierté de vous avoir soutenu du peu que j'ai pu, du mieux que j'ai pu, d'un petit rien à la dimension des mes moyens forts modestes : les mots ". Ainsi dans ce club des pins, en cette matinée du 27 avril beaucoup de têtes laissaient apparaitre un chagrin certain. La magnanimité et l'émotion remplissaient l'espace. Des pleurs aussi. Nous aurions vécu un quasi-discours d'adieu me disait un témoin de retour. Sellal est reconduit. Son équipe, à moitié a été disloquée. Il semblerait sans doute que beaucoup de monde s'était agglutiné au petit portillon d'entrée au gouvernement. En plus de ceux qui viennent de sortir et qui gardent obséquieusement l'espoir de " terminer les œuvres entamées ", il y avait aussi les nouveaux prétendants -nombreux- qui aspiraient à des remerciements par nomination du fait de leur investissement dans la réussite du président. Ils croyaient malgré les contradictions qui les minent être en droit d'avoir un portefeuille. Que de ministres en poste ou d'anciens aigris, de cadres centraux emballés, de députés, de sénateurs, de présidents ou d' adjoints de direction de campagne, de dirigeants ou d'auxiliaires de partis d'allégeance, attendaient de voir leur s'ouvrir les merveilles inespérées de la porte de sésame ! Même l'opposition, une certaine du moins molle et flasque était en phase d'expectative pour un retour d'ascenseur d'avoir accompli un rôle scénique et ainsi étiqueter la façade d'une crédibilité recherchée. Avec ce remaniement beaucoup de visages sont devenus blêmes après avoir été un temps de campagne enthousiastes et enjoués. Les inconditionnels soutiens du quatrième mandat ont essuyé un net coupe-appétit. Ils viennent de payer leur excès de zèle et la surcharge de leur vassalité inégalable. Les partis soutenant le quatrième mandat cherchaient en fait un soutien présidentiel pour un entrisme politique. Il n'en fut rien au bonheur des électeurs. Ainsi une leçon d'humilité face à celle d'une humiliation est assenée par le président. N'est pas ministre uniquement celui qui sait courber l'échine à en tordre son équilibre dorsal. Bien de nouvelles têtes injectées dans le gouvernement ne sont pas connues pour avoir été dans la campagne électorale, sillonné des villages en quête de voix ou dans le circuit banquier l'ayant financé. Elles étaient passionnées partiellement par leurs études et n'avaient pas l'œil accroché au fauteuil ministériel. On n'a pas vu Nadia Labidi (minsitre de la culture), Mounia Meslem (ministre de la solidarité nationale) ou Aicha Tabagou (ministre déléguée à l'artisanat) courir les plateaux de télévision ou huer à tue-tête les vertus du quatrième mandat. ?Elle me prend souvent cette envie de me contenter de refaire uniquement des vers. Le morne soleil de ma société qui n'inspirait plus ma muse est devenu arrogant à tel point qu'il m'oblige à abandonner la chronique au profit de la poésie critique, acerbe et virulente. Je sens que ma plume va devenir de silex pour daguer atrocement les bouffons de la politique et extirper les viscères de la république. Le temps n'est plus à la dissertation, ni à l'analyse rien qu'à voir n'importe qui dans les rangs, parfois les premiers de la pratique politique. Rien de tout cela n'a servi à quelque chose. Quoique qu'un confrère, grâce à ses chroniques du moins en apparence devient ; au salut de son nouveau passeport diplomatique ministre de la république. Le temps passe comme le font les pages d'un journal au gré de mains furtives et habilles à les tourner. On lit on ne retient rien. Parfois juste ce qui fait mal. " Il n'y a pas de principes, il n'y a que des circonstances " c'est dans ce sens, je crois me rappeler que Balzac faisait dire au " père Goriot " un personnage inouï, opaque et énigmatique. Le principe étant une comédie de l'individu face au jeu social .La circonstance ne se conjugue qu'au pluriel quitte écorcher les règles encyclopédiques, voire révolutionner le langage par ceux qui adoptent adroitement l'art de créer, d'effacer et de recréer, les circonstances. L'homme du pouvoir en est le produit. A voir uniquement la foule qui faisait le gros de l'assistance de la cérémonie d'investiture du président, l'on constate que le pouvoir est presque devenu aveugle. Il invite de tout bord. Croit-il faire ainsi croiser le peuple, société et armée, chanteurs et walis ? La constitution disait que le serment est fait devant le peuple et en présence des cadres de la nation. Qu'a-t-on-vu dans le débordement de la présence ? Un homme d'affaire est-il un élément cadre de la nation ? Un président d'association qui n'a même pas un siège ou un gardien de crèche en est-il vraiment ? Cette image renvoie à un cliché d'un temps révolu. Ce temps où l'homme ne cherchait qu'à s'entourer de " masses laborieuses " et de " forces vives de la nation ". Cet homme manipule, comme le fait le pharmacien dans le but d'obtenir une lotion qu'il espère magique ; les circonstances en vue de les rendre plus vulnérables et dévouées à la satisfaction de son besoin de domination, d'hégémonie et de maîtrise de toute tentative de rébellion. Dans ce temps le pouvoir de la pensée universelle dans son stratagème de leurre, injectait dans les cavités gastro-cervicales des peuples affamés la notion de pays en voie de développement au lieu et place de l'adjectif jugé péjoratif et inadéquat de sous-développé. Un homme sous-developpé, est-il cet être qui vit dans un pays sous-developpé ou c'est le pays sous-developpé qui enfante nécessairement l'homme sous développé ? Chercher à cette question une réponse deviendrait un travail culturellement titanique. Un fervent auteur d'essais favorables à la mondialisation avait affirmé qu'en termes de développement ,la grille de référence pour un pays demeure , non pas la potentialité économico-industrielle , mais le niveau du savoir lire et écrire .Un pays sous-dev c'est l'addition du sous -développement de toutes ses institutions sur le plan du fonctionnement , de l'organisation de la procédure et notamment le mode de réflexion de leurs dirigeants . Un dirigeant en état de sous-dev. et qui pense clan, région, vengeance et argent c'est de la manip. Il reste en totale sous-alimentation managériale. Il ne pourra prétendre au fauteuil suprême, tant qu'il fonctionne comme disait Boukrouh à " l'esprit du douar ". Alors candidat malheureux, il ira réfuter les résultats, bouder les invitations et espérer de meilleures circonstances que lui offrirait la biologie de son adversaire. Ceci n'est plus de l'action politique, c'est compter sur les effets de la maladie de l'autre. " L'Etat n'existe pas " disait Duguit, " sinon j'aurais pu déjeuner avec ". Le pouvoir en fait c'est qui ? Alors que son expression la plus formelle s'est toujours confondue dans la peau du régime en place. La rumeur court et couvre la reconstitution totale du gouvernement et suggère la dissolution des assemblées et la révision constitutionnelle. Le pouvoir balbutie et n'en dit mot. La rumeur persiste et signe sur la démission du gouvernement et la télévision finit par un bref et laconique communiquer présidentiel. Lorsque de grands intérêts semblent subir aléatoirement des menaces et se voient en danger imminent, recours est fait à tout artifice, subterfuge et manifestation pour anéantir, par instinct de survie ; ces menaces et dangers. La manipulation est toujours là. Présente. Au service tant du mal, que rarement du bien. Ghardaïa est victime d'une omission d'écoute séculaire. Le marchandage y a trouvé un excellent lit pour créer une forme de protestation que tout le monde suspecte derrière une grosse manipulation. Là aussi tous les ingrédients manipulatoires se rassemblent, se ressemblent et se sombrent dans les dédales de la magouille, de l'intrigue et de l'arnaque politico-economico-médiatique. On trouve dans tous les rouages et les circuits tant du privé que dépendant du domaine public la sensation merveilleuse du jeu de la manipulation. Aucun secteur n'en est demeuré intact. De l'administration présidentielle à celle de l'équipe des trois /huit d'un simple et anodin chantier en charge de la construction d'un abribus urbain ou l'édification de quelques classes rurales. Mais la haute voltige émane de ceux qui pratiquent l'art de diriger le destin de tout un pays. L'état de l'absence de développement arrange bien les combines, et les transactions occultes, silencieuses et à long terme. Il semble bien être à dessein et à bon escient. On a voulu que le pays en soit ainsi, sinon par quoi serions-nous capables de justifier l'ouverture économique ? la lutte anti-terroriste ? la reforme fiscale ? etc. sinon comment serions-nous insatiables de transparence et de liberté ? La manipulation s'exerce par ailleurs quand le chahut blasphématoire d'un air de rai, arrive jusqu'aux tympans de ceux qui font les rangs derrière un imam et cet air se confond aux versets coraniques. Le bar juxtapose la mosquée. Le palace la chaumière. L'érudit l'ignare. Où la dictature semble épouser la démocratie. Elle est aussi quand les arabes ne sont plus kabyles et ceux-ci sont des mécréants. L'arabe est anti-kabyle et le kabyle anti-arabo-musulman. Apres ce discours diviseur, voilà que viennent faire leur apparition les mozabites, les chaouis et les autres. Une double chose est cependant restée inviolable l'islam et l'algérianité. Quoique l'islam a subit des altérations et des chicanes explicatoires qui vont de la manière de couper ses ongles à la celle de brosser ses dents. La morale sociale se pervertit comme se pervertissent les tiroirs-caisses par les liasses des billets entachés par le mal acquis et souillés par le vol et le rapt bancaire. La campagne électorale du président a vu beaucoup de gens venir blanchir leurs forfaits. La politique, les derniers mécontentements de rue l'ont démontré, est cet art qui ; parfois déontologie, avec des règles précises et non écrites ; opère et dissèque le corps moribond du peuple dans un sourire patient obligatoirement à partager. Encore une fois, si le président est réélu ce n'est par la grâce de personne si ce n'est de la sienne et de ses fervents fans. Les autres, ces laudateurs, ces coureurs de sièges, ces ramasseurs de titres, ces opportunistes sans vergogne que l'on a vu dans la séance de la prestation de serment, par ailleurs principaux facteurs de l'abstention ne semblent pas vouloir se retirer dans le calme. Ils veulent insatiablement avoir une part du gâteau. Que les couverts leur soient retirés du nez ! On les verra en 2019 toujours aux aguets, dans les mêmes circonstances et les identiques conditions. Le ridicule s'il ne tue pas augmente la chance de la survie. Donc avec ce nouveau gouvernement l'on peut voir aussi la récompense de certains et le remerciement d'autres. Les règlements en cours d'usage, depuis les premières élections grecques effectuées à l'aide de coquillages en guise de bulletins de vote sur les rives de la mer Égée ; sacrent comme prétendants au trône, d'abord les corporations d'érudits, les sociétés de savants, les pléiades de poètes et les cénacles des philosophes, puis les mandatés de la foule, de la plèbe et des autres. L'évolution de la pensée politique humaine, a fait que l'idée de l'accaparement du pouvoir devait à peine d'échec, appartenir non à un individu mais à un groupe d'individus, une organisation voire un parti tel que l'expérience contemporaine le définit. Le serment qui se faisait ne tenait qu'a une faisabilité étant donné que nul à l'impossible n'est tenu. Ainsi la promesse de respecter les autres n'est pas un vœu, elle une obligation morale sans recours à un quelconque serment. Ces hommes qui ont pu être reconduits ou sortir des archives ou nouvellement appelés à être recyclés n'auront pas assez de mérite pour concrétiser les promesses qu'ils n'ont pas tenues. Les autres prometteurs, iront se ronger les ongles au fond de leur calvaire qui reprendra de bel, une fois ce gouvernement transitoire aura terminé sa phase d'évolution d'ici peu. Ainsi l'envie reprendra toutes ses possessions virales de l'occupation de siège ô combien envoutant, enivrant ! Sur un plan de partage géographique, la donne n'est pas toujours juste. La wilaya de Batna avait un lot très important en nombre de ministres (07) enregistre le départ au moins de 03 ministres qui y sont originaires. A signaler que c'était la seule wilaya où le président candidat en était classé en second position après Benflis. Pourtant c'est ce classement qui avait donné toute sa crédibilité au scrutin, réduisant ainsi le premier candidat classé à un simple chef de tribu. Voire sans envergure nationale. Sétif, premier bassin électoral tout légendairement favorable au président n'a pu décrocher le moindre strapontin ministériel. Enfin dans ce gouvernement là, malgré sa précarité au delà des hommes et des femmes qui y sont ; en voici l'une des premières urgences que nous avions évoquée dans une récente contribution. " Un gouvernement neuf et jeune " *. Elle vient d'être en partie accomplie. « les cinq urgences du président « Quotidien d'Oran du 24 avril 2014 |
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