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Les recommandations de la CAPC: «Libérer les dossiers d'investissement et soutenir le pouvoir d'achat»

par M. Aziza

  Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen «CAPC», M. Mohamed Sami Agli, a plaidé pour la libération des investissements.

Il affirme que pas moins de 1.500 dossiers d'investissement se trouvent actuellement bloqués au niveau de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). Des dossiers qui attendent tout simplement un avis favorable ou défavorable. Sans parler, dit-il, des dossiers d'investissement bloqués au niveau des wilayas. Intervenant, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de sa confédération, à Alger, M. Agli relativise en affirmant que «pas plus tard qu'hier, nous avons appris qu'une commission nationale chargée de débloquer ces dossiers a déjà été installée. Elle a déjà commencé à travailler et pas moins de 224 dossiers en souffrance sont actuellement en cours de déblocage». Le président de la CAPC a saisi l'occasion pour rappeler que les entreprises algériennes sont au bord de l'effondrement et éprouvent des difficultés pour se redresser. Il précise «que le tissu des entreprises en Algérie est à 95% constitué de PME et de TPE qui n'ont pas les moyens de faire face, à la fois, à la crise sanitaire de la Covid-19 et la crise économique». Pour M. Agli, les pouvoirs publics et les acteurs économiques doivent agir en urgence en fixant des priorités ou en trouvant des solutions ensemble pour justement permettre le sauvetage des entreprises qui sont au bord de la faillite. Pour le président de la CAPC, il est urgent de trouver des solutions à la crise, «on doit à la fois préserver les emplois et le pouvoir d'achat des Algériens, avec l'objectif d'assurer ou d'arriver à une justice sociale». Et de préciser «que le pouvoir d'achat et la consommation sont la locomotive de l'économie». En ce qui concerne le financement des investissements, M. Agli a affirmé que sa confédération est contre l'endettement extérieur, «c'est une ligne rouge, ça nous rappelle de mauvais souvenirs». Et d'enchaîner : «Nous sommes complètement alignés derrière la décision du président de la République vis-à-vis de cette question», mais en revanche, dit-il, «il faudrait diversifier les financements en optant par exemple pour le crédit acheteur ou d'autres formes de financement où le risque sera supporté par les investisseurs». Il a affirmé, par ailleurs, que la diplomatie économique a un grand rôle à jouer en accompagnant les champions de l'exportation, les PME qui ambitionnent de pénétrer le marché extérieur. En ce qui concerne l'ouverture du capital de banques ou d'entreprises publiques, pour Agli, «l'ouverture du capital est un acte d'investissement qui répond à des règles économiques loin de toute forme de sentiments».

La bureaucratie est une des «formes de terrorisme»

Pour le président de la Confédération des chefs d'entreprise, la bureaucratie est un fléau national sous forme de terrorisme, précisant que tout le monde souffre des entraves administratives «grandes entreprises, les PME, les TPE, les entreprises étrangères». Et d'insister sur le fait qu'il faut combattre au plus vite ce fléau. Il affirme qu'il faut continuer à croire que combattre ce phénomène est une responsabilité collective. Il ajoute que le poids de la bureaucratie bloque souvent les chefs d'entreprise et les investisseurs sur le plan de la compétitivité. «On perd beaucoup de temps qui revient à un coût énorme au Trésor public». M. Agli a salué, par ailleurs, les décisions et le message du président de la République quant à la nécessité d'assurer une stabilité réglementaire durant 10 ans et plus, et la dépénalisation de l'acte de gestion, plutôt, dit-il, «la dépénalisation de la faute de gestion».

«La lutte contre l'informel est notre responsabilité à tous»

«Nous avons déjà tiré la sonnette d'alarme sur le poids de l'informel et ses conséquences sur l'économie du pays», a précisé M. Agli. «On avait avancé un chiffre approximatif avoisinant les 60 milliards DA, mais aujourd'hui, ce qui nous réconforte est le fait que le président de la République ait déclaré que la lutte contre l'informel est une priorité nationale». Il poursuit : «Il a évoqué en personne le poids de l'informel en l'estimant à 90 milliards de dollars», en insistant sur le fait que cet argent qui est hors circuit bancaire devrait servir à financer l'économie nationale. M. Agli a déclaré que cette masse monétaire, qui est sur le marché parallèle, non seulement fait fuir les investisseurs étrangers et déstructure l'économie nationale, mais au-delà de ça, s'avère dangereuse et menace la sécurité du pays si elle est utilisée à mauvais escient. Pour le président de la CAPC, «on doit tous se mobiliser pour sensibiliser et pour combattre ce fléau tout en proposant aussi des solutions».