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ANALYSE - Comme à la maison !

par Adjal Lahouari

Contrairement à ce qui a été affirmé, la pelouse du stade n'était pas fameuse comme en témoignent les rebonds et les difficultés des Algériens à garder le ballon face à des Nigériens combatifs et dangereux dès le coup d'envoi. Mais les Fennecs, en dépit du nombre réduit des occasions, auront été décidément très réalistes avec une première réalisation signée Mahrez sur un caviar de Bounedjah. A propos de ce joueur, après sa terne prestation de vendredi dernier, on croyait vraiment qu'il allait rester sur le banc. Or, Belmadi, encore une fois, a pris tout le monde à contre-pied en le titularisant en pointe avec Mahrez. On n'était pas au bout de nos surprises puisque Mandi, un défenseur qui ne monte pratiquement jamais en attaque, a eu la bonne idée de se trouver à point nommé pour inscrire le second but.

Le réalisme des « Guerriers » du désert s'est vérifié aux dépens des Nigériens qui, malgré les initiatives de leur meilleur élément Zakari, n'ont finalement pas inquiété M'bolhi. Les sportifs algériens ne pouvaient espérer une meilleure entame. Avouons-le franchement. On appréhendait ce match retour face à un adversaire évidemment très motivé face au champion d'Afrique. Une évidence saute yeux des observateurs dans les rencontres à gros enjeu. Or, hormis le premier quart d'heure, la classe des Fennecs a parlé. En fait, il s'agit d'une attitude logique pour une équipe que tous ses adversaires rêvent de battre. On ne s'avisera donc pas de reprocher à Djamel Belmadi d'avoir mis en place une organisation rigoureuse durant cette courte période, avec un milieu très proche de la défense pour compliquer les offensives locales, surtout dans l'axe. D'ailleurs, c'est dans cette zone que les coéquipiers de Mandi avaient encaissé le but vendredi dernier. La leçon a été retenue, et les Fennecs ont verrouillé cette zone, obligeant les attaquants nigériens à tenter leurs chances sur les côtés, avec un pourcentage de réussite aléatoire par leur attaquant Zakari. Objectivement, on ne pouvait trop demander à Mahrez et à Slimani, d'être tout le temps au four et au moulin dans les conditions de cette rencontre. Car, après tout, actuellement, avec Bellaïli, ce sont les meilleurs atouts offensifs du onze national. Au retour des vestiaires, Belmadi a pris deux décisions importantes en lançant Benayada, Feghouli et Amoura aux places respectivement d'Atal, Slimani et Bounedjah pour des raisons différentes. Nantis de cette avance, les Algériens ont retrouvé leur jeu collectif, et cette supériorité manifeste s'est vite traduite par une belle action collective, Bennacer signant le quatrième but. Puis, et tout comme à Blida, il a fait entrer le duo Boudaoui-Zorgane. Vers la fin, les Nigériens ont failli encaisser d'autres buts, leur « supériorité » étant tout à fait platonique aux corners. Avec cette victoire à l'extérieur avec la manière, l'équipe d'Algérie a fait un pas de géant vers les barrages, face, évidemment, à des rivaux d'un autre calibre. Mais, objectivement, cette belle équipe algérienne a du répondant, avec l'attaque la plus prolifique d'Afrique et une défense de fer où, pourtant deux de ses piliers faisaient défaut, Benlamri et Bensebaïni. De ce groupe séduisant, Belaïli et Bennacer ont émergé du lot, tandis que tous leurs coéquipiers ont été à la hauteur. C'est de bon augure pour la suite.