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Selon le président de l'AGEA: 1.360 entreprises ont cessé leurs activités

par R. N.

Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Khaloufi, a déclaré lors d'une émission de la radio Chaîne 3 que «1.360 entreprises de réalisation ont cessé leurs activités», confirmant ainsi le taux de 60% annoncé il y a quelques jours par le président de la Confédération des industriels algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani.

«Chaque semaine il y a des entreprises qui ferment», affirme «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3. Selon Mouloud Khaloufi, dès avril dernier, l'AGEA a essayé de «faire des propositions» au gouvernement, «parce qu'on savait que la situation va s'étaler». «On a présenté 14 propositions au gouvernement qui n'a rien fait pour sauver ces entreprises», dit-il.

«L'ensemble des entreprises attendent la commande publique qui fait défaut. En plus, les méga-projets sont confiés à des entreprises étrangères. Cette situation fait souffrir les entreprises du secteur qui n'arrivent plus à survivre, notamment avec les cotisations des caisses», ajoute le président de l'AGEA.

Selon lui, cette situation ne «touche pas seulement les entreprises de réalisation» mais «même les entreprises de fabrication» (des matériaux de construction, ndlr). Ainsi, aux «1.360 entreprises de réalisation et entrepreneurs qui ont cessé leurs activités», il faut ajouter que «pratiquement l'ensemble des fabricants de matériaux de construction qui sont à l'arrêt», ajoute-t-il.

Le président de l'AGEA demande au gouvernement de lancer «les méga-projets» comme «l'autoroute des Hauts-Plateaux et les projets de logements LPA». «C'est là que se trouve la reprise», dit-il. Les entrepreneurs «n'ont pas répondu à des petits appels d'offres parce qu'ils n'ont pas confiance dans cette administration, car ils ont peur que le problème de recouvrement se retourne contre eux».

Pour le président de l'AGEA, «les entrepreneurs ont préféré fermer leurs entreprises en attendant que se règlent les problèmes politiques de notre pays». «Personne ne veut travailler. Ils attendant l'élection d'un président légitime, un gouvernement légitime, et un programme quinquennal, et la renégociation d'un pacte économique et social», affirme encore Mouloud Khaloufi.

Concernant le nombre d'emplois perdu par la fermeture de ces 1.360 entreprises, le président de l'AGEA l'estime à «plus de 270.000» postes sur un total de «1,3 million d'ouvriers du secteur du bâtiment et des travaux publics».

Pour lui, il y a urgence de lancer des méga-projets. «Mais si le gouvernement n'est pas capable d'en lancer, qu'il nous donne des assiettes (foncières) pour que nous puissions lancer des projets au niveau local», affirme M. Khaloufi.