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Ils refusent de rallier le Terminus à Haï «Rocher»: Les transporteurs de la ligne H dénoncent le racket des chefs de quai

par K. Assia

  Rien ne va plus chez les transporteurs en commun, desservant la ligne H, reliant Canastel au quartier ?Rocher' à Hai Bouâmama. Ces derniers dénoncent le racket auquel ils sont confrontés et les conséquences engendrés d'un tel phénomène Dans une requête adressée au wali d'Oran, la Société de transport urbain qui compte une quarantaine de bus desservant la ligne H, signale que le phénomène a pris de l'ampleur puisque les transporteurs se sentent menacés et appréhendent le pire. Ils ont refusé de rallier tout l'itinéraire, selon le représentant de la Société, par peur d'être agressés par des individus s'autoproclamant ?chefs de quai' indique-t-on. « Nous avons écourté notre itinéraire puisqu'au lieu de desservir ?Rocher', les bus ont pour terminus le quartier des Amandiers ». La situation s'est corsée depuis que des plaintes ont été déposées à l'encontre de ces individus à qui les receveurs étaient forcés de verser une somme de 400 DA par jour. Ces individus ont été interpellés par les services de la police et entendus et depuis, ils se sont retranchés dans le quartier de Hai ?Rocher' et ont promis de casser les bus H ont-ils ajouté. Inquiets de la tournure des faits, les transporteurs ont préféré écourter leur trajet ce qui, malheureusement, n'est pas du goût des usagers d'El Hassi qui s'en sont plaints.

Car une fois arrivés au quartier des ?Amandiers', ces derniers sont contraints de prendre une autre navette pour arriver à bon port. En interpellant, hier, les responsables locaux et notamment les services de sécurité, les transporteurs espèrent qu'une solution soit apportée afin de mettre un terme à ce phénomène qui entrave, selon eux, le transport urbain.

A vrai dire, ils sont nombreux, ceux qui vivent la même situation. En 2016, un arrêt de travail d'une heure a été observé par les transporteurs des bus des lignes 17 et 37 en guise de contestation à une série de contraintes qui entravent leur activité. Les protestataires ont dénoncé le manque d'arrêts de stationnement sur l'ensemble des itinéraires et surtout le racket. Des individus s'autoproclamant ?chefs de quai' exigeaient de l'argent, à chaque arrêt de bus, une situation pénalisante pour l'ensemble des transporteurs des lignes urbaines et suburbaines. « A chaque arrêt principal, on trouve un chef de quai qui exige le paiement,», dira l'un des transporteurs. Les receveurs sont obligés de s'acquitter de ce droit d'arrêt pour travailler en paix. Dans le cas où ils refusent, ils seront dans le collimateur de ces malfrats. « Nous sommes contraints de leur verser 1.600 DA par jour », dénonce-t-on. Ces cas ont été déjà vécus par de nombreux transporteurs dont les receveurs ont été tabassés pour avoir refusé de verser 50 à 100 DA de droit d'arrêt, explique-t-on. Pour éviter l'irréparable, les transporteurs ont toujours préféré fermer les yeux sur les agissements de ces réseaux.

Qualifiant ces pratiques de racket, les services de Sécurité ne peuvent agir que sur la base de plaintes déposées par les exploitants de ces lignes. Les transporteurs des bus 37 et 17 ont exigé plus de contrôle pour renforcer la sécurité, surtout que ces lignes desservent 2 quartiers périphériques qui sont Haï ?Rocher' et ?Coca'. Les services de la Sûreté d'Oran avaient lancé, il y a plus d'une année, une opération de contrôle visant les pseudo-chefs de quai, à quitter le quartier d'Es Seddikia pour réapparaître par la suite dans d'autres artères de la ville. Cette action avait pour but de mettre un terme à ces pratiques qui portent atteinte à l'activité du transport. Ce fléau a pris de l'ampleur. Pour chaque ligne de transport urbain, 15 à 20 pseudo-chefs de quai activent sur ces tracés au grand dam des transporteurs en commun.