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Tiaret: Le Dr Abdeldjebar, un médecin algérien chez les Rohingyas

par El-Houari Dilmi

Comme une grande fierté, tout le monde parle de lui à Tiaret mais aussi dans tout le pays. Lui, c'est le Dr Yacine Abdeldjebar, un médecin originaire de commune de Takhmaret dans la wilaya de Tiaret, devenu un héros malgré lui. En plein mois de ramadhan, le brave toubib, accompagné de quelques amis volontaires, a abandonné la routine de tous les jours pour faire un fabuleux voyage jusqu'en Bangladesh, dans le camp des refugiés de la minorité Rohingyas du Myanmar (ex-Birmanie). En effet, bravant tous les dangers et faisant preuve d'un courage admirable, le Dr Yacine Abdeldjebar et son équipe réussissent à atteindre le camp des réfugiés de Kutupalong-Balukhali, dans le district de Cox's Bazar, une région frontalière de Birmanie. Le Dr Yacine et son équipe algérienne se sont aussitôt mis au travail à leur arrivée au camp des réfugiés en leur prodiguant soins et assistance, un geste humanitaire accueilli avec ferveur par les musulmans Rohingyas persécutés par le régime birman. Invité sur plusieurs plateaux TV depuis le retour de son fabuleux voyage, le Dr Yacine Abdeldjebar est devenu un véritable héros malgré lui. «Pourtant, je n'ai fait que mon devoir de toubib », écrit-il sur sa page Facebook dans laquelle il a également posté des vidéos et photos de son aventure dans une partie du monde parmi les plus dangereuses au monde. Exprimant sa colère et surtout sa compassion au vu de ce qu'il a vu sur place dans le camp des refugiés de Kutupalong-Balukhali, le médecin algérien lance un appel pressant aux consciences vives et à la communauté internationale pour venir en aide à cette minorité religieuse en danger d'anéantissement total, dépossédée de ses biens et de ses droits les plus élémentaires.

Sous le slogan «Innocence en détresse, Free Rohingyas», le Dr Yacine Abdeldjebar multiplie les appels pour sauver plus d'un million de réfugiés Rohingyas vivant dans des conditions inhumaines (camps surpeuplés, manque d'hygiène, risques de glissements de terrain et manque d'eau potable) au Bangladesh, une « situation qui risque de déboucher très vite sur une véritable catastrophe humanitaire », alerte-t-il. Presque deux années après la terrible répression militaire birmane contre la minorité musulmane des Rohingyas dans l'État de Rakhine, plus d'un million d'entre eux ont dû fuir au Bangladesh pour survivre à Cox's Bazar, le plus grand camp de réfugiés du monde.