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Internet: La ministre promet du haut débit début 2019

par Yazid Alilat

La ministre de la Poste et des TIC Imène Houda Feraoun a promis que le débit de l'internet sera sensiblement amélioré à la fin de l'année, sinon au début de 2019 avec l'achèvement des travaux et la réception des deux câbles sous-marins reliant l'Algérie au réseau international.

Elle a expliqué hier lundi à la radio nationale qu' «il faut comprendre que rétablir un bon débit internet ne peut se faire en une seule opération, car le réseau n'a pas subi d'assainissement depuis de nombreuses années». «Algérie Télécom a investi dans deux câbles sous-marins, Oran et Alger vers Valence, et celui qui va connecter la station d'Annaba à l'infrastructure internationale Medex», a-t-elle indiqué, ajoutant que cela va «permettre de connecter tous les clients avec un débit à volonté et sans restrictions». «Cela, a-t-elle précisé, permettrait d'avoir plus de sécurité, d'envisager le déploiement à l'international et améliorer la balance économique nationale», avant de relever qu' «il y a aussi le réseau interwilayas, et donc il faudrait plusieurs câbles qui permettent du haut débit».

«Tout a été refait et il ne reste que le réseau dans le Sud», ajoute la ministre, qui a rappelé que le réseau d'Alger a «été surdimensionné», qu'il «est archaïque», car il transportait de la voix, «et donc on est en train de le mettre à niveau». La ministre de la Poste et des TIC a annoncé que tous ces projets seront achevés et livrés avant la fin de l'année et «il y a au moins un qui va entrer en service à la fin de l'année». Le réseau interwilayas sera également mis à niveau, explique la ministre, qui a indiqué que si «les travaux se poursuivent au rythme actuel, à la fin de l'année, la quasi-totalité des clients algériens auraient leur réseau assaini. Mais cela pourrait déborder sur le début de l'année 2019».

«En Espagne, le câble est déjà déployé, il a atterri sur les côtes espagnoles, on attend la fin de la période estivale pour connecter le câble au réseau urbain», a-elle dit, prévoyant qu'en octobre prochain, «on connectera le câble, il s'agit de travaux terrestres, et le dernier trimestre ce seront les tests et la mise en service, soit en décembre ou début 2019» pour le câble reliant Alger et Oran à Valence. Etalés sur 14 mois, les travaux de réalisation de ces deux câbles, dont le coût global est de 36 millions d'euros, dont 26 millions d'euros pour le câble Oran-Valence, ont été lancés au mois de novembre 2015.

En route pour l'Afrique

Car, pour elle, «l'économie numérique ne se développe pas s'il n'y a pas l'infrastructure : on se focalise sur une vision restreinte, sur les services en ligne et si on perd de vue l'infrastructure, on rentre dans le mur, on aura des engorgements, de l'argent non rentabilisé». Quant aux textes d'application de la loi sur le e-commerce, elle a indiqué qu'ils seront sur la table du gouvernement la semaine prochaine. Le gouvernement, a expliqué la ministre, préfère que les terminaux électroniques de paiement (TEP) soient fabriqués localement, à Sidi Bel-Abbès, à l'usine de l'ENIE, qui a remporté le marché, et non pas importés. «Si on les fait ici, cela arrangerait tout le monde, et donc on va demander une prolongation de délai (pour l'application de la loi sur le commerce électronique, NDLR), et on verra en fonction de la vitesse de production de l'ENIE, car fin 2018 tous les opérateurs doivent avoir un TPE». «Importer des TPE n'est pas pour léser l'ENIE, mais l'Algérie dans son économie», estime-t-elle.

Sur le dossier de la banque postale, Imène Houda Feraoun a annoncé qu' «il avance bien». «Aujourd'hui, on a l'argent et on peut aller à la banque postale», a-t-elle précisé, indiquant qu' «il faut déposer le dossier au niveau de la Banque d'Algérie, et si on ne met pas tout de notre côté, pour que cela réussisse, il ne faut pas la créer cette banque postale».

«Aujourd'hui, je crois en cet objectif, le projet est là, on a une feuille de route, on y arrivera», insiste la ministre de la Poste et des TIC, selon laquelle le projet sera opérationnel vers la fin 2019. D'autre part, elle a également annoncé que l'opérateur public de téléphonie mobile Mobilis compte se déployer à l'international, au Mali plus exactement. «Mobilis est un gros dossier, aller à l'étranger c'est important, et au Mali on a tous les facteurs de réussite de notre côté», explique la ministre, qui a annoncé que Mobilis a fait une offre pour l'acquisition de la 4ème licence de téléphonie mobile lancée par les autorités maliennes. «Il y a l'opportunité pour y aller, on a l'autorisation du Conseil des participations de l'Etat pour y aller», et «il va falloir la gagner cette licence».

La ministre, qui n'a pas précisé le montant de l'offre algérienne pour la 4ème licence de téléphonie mobile au Mali, a indiqué que «le dossier est prêt, il est bien ficelé, on a fait une offre la meilleure qu'on pourrait faire». «Mobilis a prévu de se déployer plus massivement, et au Mali pour des raisons économiques», a-t-elle expliqué, relevant en outre qu' «on investira au maximum et on gagnera la licence. Nous sommes beaucoup plus près du Mali que les autres opérateurs déjà présents (français et marocain, NDLR)». Elle a ajouté que «dans les cinq années à venir, on verra notre opérateur postal ouvrir des succursales partout en Afrique», car «on a les moyens de notre politique», évoquant la possibilité d'acheminer le haut débit internet en Afrique grâce aux câbles de fibre optique.