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Déchets ménagers: Même les cimetières ne sont pas épargnés

par J. Boukraa

  Un spectacle des plus affligeants s'offre quotidiennement aux visiteurs et autres parents de morts au niveau de quelques cimetières d'Oran. Au cimetière Sidi Gherib au quartier des Planteurs, des ordures défigurent le site se trouvant juste à proximité de quelques immeubles.

Quant à l'entretien des allées et au désherbage, la situation n'est guère reluisante. Les herbes folles ont fini par envahir les tombes.

Des citoyens scandalisés par le spectacle se sont adressés à notre journal pour interpeller les autorités locales. «Il est urgent que ces responsables, notamment ceux de la commune, prennent ce cas au sérieux pour préserver ce qui reste de la dignité de nos morts. En visitant ces lieux vendredi matin, j'ai été choquée par l'état de dégradation du cimetière», dira une dame. «C'est scandaleux, aucun respect pour la propreté des lieux où reposent nos morts. Se débarrasser des ordures à partir de fenêtres sur des tombes, c'est un acte d'incivisme. J'en appelle aux habitants de ce quartier pour que de tels comportements cessent», ajoute-t-elle.

Le cimetière Sidi Gherib ouvert avant 1792, d'une surface de plus de 62 ares, est le plus ancien cimetière musulman situé sur la rive gauche de l'oued Ras El-Aïn.

Le cas de ce cimetière n'est pas isolé. Dans la majorité de nos cimetières, des bouteilles en plastique et autres détritus longent les allées de ces lieux censés être ceux

du repos éternel. L'état de nos cimetières laisse vraiment à désirer.

Autre fait, plus alarmant, la consommation de boissons alcoolisées à l'intérieur des cimetières. Selon des riverains, «des jeunes gens investissent les lieux, à la nuit tombée de la nuit. Ils passent toute la soirée à s'enivrer.

Leur présence n'est pas étrangère à la dégradation accentuée des cimetières, au fil du temps».

Pour la commune d'Oran, la régie communale des pompes funèbres gère quatre cimetières musulmans, à savoir Moul Douma, Sidi Ghrib, El-Melh et Aïn El-Beïda et le cimetière chrétien Tamazouat d'El-Hamri. Sur les quatre cimetières musulmans, trois sont saturés. Il s'agit de Moul Douma, Sidi Ghrib, El-Melh. Aujourd'hui, la création d'un nouveau cimetière est devenue une urgence pour accueillir les futures dépouilles. Le seul cimetière qui accueille actuellement les dépouilles est celui d'Aïn El-Beïda qui, lui aussi, avec plus de 1.100.000 tombes, est près d'être saturé. Il accueille quotidiennement une moyenne de 20 inhumations.