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Des dossiers en justice: 23 % des entreprises ne respectent pas la législation du travail

par Yazid Alilat

  La 2e session du Comité technique spécialisé sur le développement social, le travail et l'emploi (CTS-DSTE II) de l'Union africaine (UA), dont les travaux ont démarré mardi à Alger, doit ouvrir la voie à une meilleure prise en charge au niveau continental des questions liées au travail, la sécurité sociale et le développement social. C'est ce qu'a annoncé hier mercredi à la radio nationale M. Akli Berkati, inspecteur général au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.

Cette session se tient à Alger jusqu'au 28 avril, sous le thème «Investir dans l'emploi et la sécurité sociale pour tirer pleinement profit du dividende démographique». ?'Cette commission technique fait partie de 14 commissions spécialisées dans le travail, l'emploi et les affaires sociales, et se réunit une fois tous les deux ans. Cette année, c'est l'Algérie qui a été choisie pour organiser cette session'', indique M. Berkati, selon lequel cette session ?'doit s'achever avec des recommandations en faveur de l'emploi, la sécurité sociale en Afrique''. Le représentant du ministère du Travail estime que l'Afrique est actuellement le seul continent à enregistrer un fort taux de croissance de l'emploi, contrairement à l'Europe et les pays asiatiques, dont la Chine, l'Inde et le Japon, qui connaissent une stagnation de leur croissance économique, et donc des opportunités d'emploi. ?'L'Afrique a enregistré une croissance appréciable de l'emploi'', ajoute-t-il, avant de reconnaître qu'''il y a des problèmes d'encadrement de cet emploi et des gisements de jeunes, touchés par le chômage.''

''Cette session examinera les moyens et les mesures pour dynamiser l'emploi de jeunes en Afrique, et trouver des solutions dans ce domaine, ainsi que les politiques nationales d'emploi de jeunes'', explique M. Berkati. Par ailleurs, cette session se déroule en présence des représentants de tous les pays membres de l'Union africaine, ainsi que les ministres du Travail, dont les délégations sont arrivées hier mercredi à Alger, quelques heures avant l'ouverture officielle. Les travaux de cette commission se déroulent en deux étapes, selon M. Berkati: il y a eu d'abord la réunion des experts qui ont travaillé depuis lundi en deux commissions, ?'Travail et Emploi'', et ?'Développement social''. Après, il y a la réunion ministérielle, qui se tient ce jeudi en plénière, avec comme documents les recommandations des deux commissions des experts. L'objectif de ces travaux est en fait ?'d'arriver à un programme africain unifié'' en matière de travail, emploi et sécurité sociale, explique M. Berkati. L'autre grand thème des travaux de la commission ministérielle est l'intégration dans le système de sécurité sociale et du travail en Afrique des catégories sociales classées comme handicapées, et dont le handicap est le résultat des guerres et conflits dans le continent. ?'Des solutions à cette catégorie sociale doivent être proposées durant les travaux de cette commission'', indique M. Berkati. Il a rappelé que ?'l'Algérie est l'un des rares pays en Afrique à avoir franchi d'importantes étapes dans le domaine du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, au point que l'expérience algérienne est citée en exemple.'' M. Berkati a ainsi souligné que le chômage en Algérie a baissé à 10,5%, alors que dans les années 2000 ?'on était à 30%, grâce à la lutte contre le chômage et les différents mécanismes d'emploi et de travail à travers l'Ansej, l'Angem et la Cnac''. Sur la sécurité sociale, il a estimé que ?'l'Algérie est l'un des meilleurs à l'échelle internationale, un exemple, et la couverture est globale. La couverture sociale touche toutes les catégories inscrites à l'agenda de l'OIT, dont les accidents de travail, de la route, le chômage et les pertes d'emploi'', affirme le représentant du ministère du Travail. ?'L'organisation de la sécurité sociale en Algérie est complète et globale, ce qui n'est pas le cas pour d'autres pays, qui ne couvrent pas toutes les garanties sociales spécifiées par l'Organisation internationale du travail'', ajoute-t-il.

A l'échelle locale, M. Berkati a indiqué dans un bref bilan que son département a effectué en 2016 près de 254.000 visites de contrôle, soit trois millions de travailleurs. Ces contrôles ont donné lieu à des PV et des avertissements, et 47.174 PV ont été transmis à la justice. ?'Le taux d'infractions soumises à la justice est de 23%, soit plus de 75% des entreprises respectent la loi et la législation du travail'', précise-t-il, avant de souligner que pour le ministère et l'inspection du Travail, ?'il n'y a aucune différence entre le secteur public et le secteur privé''.