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La ministre de l'Education: Le bac, l'absentéisme et les recrutements

par Yazid Alilat

La session du baccalauréat de 2017 sera ramenée de cinq à trois jours, a annoncé hier dimanche la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit.

Elle a affirmé à la radio nationale que le baccalauréat sera ramené à trois jours dès la rentrée scolaire 2016-2017.

« On pense que l'année prochaine, il y aura un bac de trois jours, il y a un consensus sur les trois jours. Il reste à savoir comment passer de cinq à trois jours», explique-t-elle, relevant que «les débats sont menés sur ce point». «Ce sera appliqué dès l'année prochaine, on jouera sur les coefficients et la durée des épreuves», précise la ministre. Pour le bac 2016, elle a par contre affirmé qu'il y aura le choix entre deux épreuves, et que le début de cet examen commencera cette année à 8h30 au lieu de 8h00, rappelant que la fraude sera sévèrement sanctionnée, avec une campagne d'information pour les élèves et leurs parents sur ce qu'ils encourent en cas de triche. La ministre de l'Education nationale a rassuré les parents d'élèves que «toutes les dispositions ont été prises» pour les examens de fin d'année, et «on aura demain une réunion pour faire le point sur cette question». «Nous allons démarrer le 22 mai avec l'examen de la 5ème année, puis le BEM dont les épreuves sont prévues du 22 au 24 mai et enfin le baccalauréat du 29 mai et 2 juin prochains», a-t-elle confirmé. Sur le problème de l'absentéisme des candidats au bac, elle estime que «c'est anormal que des élèves désertent les cours avant les examens». Il faut que l'élève soit présent aux trois trimestres pour pouvoir passer l'examen du baccalauréat, a-t-elle dit. Dans le cas d'absences avérées, «le directeur convoque les parents avec une première mise en demeure et, au bout de la troisième, il y a radiation de l'élève», ce qui implique qu'il ne sera «pas autorisé à passer son baccalauréat et que l'année suivante, il sera obligé de refaire toute son année», explique la ministre. «Le bac atteste d'un niveau scolaire finalisé, pas simplement un trimestre, mais les trois trimestres», souligne-t-elle encore, relevant que «nous allons rappeler demain avec les directeurs de l'éducation (aujourd'hui lundi, Ndlr) cette règle».

Il faut, assure-t-elle, que «les élèves fassent les trois trimestres», indiquant par ailleurs qu'il y a des demandes de dispense pour éviter l'épreuve d'éducation physique, qui est une matière obligatoire». Le phénomène de l'absentéisme est constaté cependant seulement pour les élèves de terminale, mais surtout chez les «doublants», «les autres élèves de terminale sont plus disciplinés et considèrent qu'il faut suivre les cours».

Pour la carte d'identité biométrique, le processus avance bien, notamment «à Chlef où il y a une très bonne avancée, il y a des wilayas où la prise en charge est excellente, pour d'autres c'est un peu plus lâche. Nous serons fin avril au rendez-vous» pour la remise de la CIB à tous les candidats au bac. Pour les autres examens, comme le BEM, «c'est la carte d'identité nationale», rassure Mme Benghebrit. Sur les réformes de seconde génération, qui seront graduellement appliquées dès la prochaine rentrée scolaire, elle a indiqué que le nouveau programme a été élaboré par la Commission nationale pédagogique (CNP), qui a mis en place en 2009 le guide méthodologique avec un vaste programme pour le primaire et le moyen. Le programme de seconde génération, selon Mme Benghebrit, a été mis en œuvre en fonction de la loi d'orientation de 2008. Les grandes lignes de ce programme seront expliquées aux partenaires sociaux (syndicats, parents d'élèves) cette semaine, selon la ministre, «pour les informer sur les grandes lignes de ce programme de seconde génération». Ce programme touche «les deux premières classes du premier cycle et le cycle moyen dès la prochaine rentrée scolaire, et le grand changement entre le programme de 2003 et ceux depuis 2015 est concrétisé dans les manuels scolaires», a-t-elle dit. «Ce programme a été validé par les experts (plus de 200) notamment des universitaires, inspecteurs de l'éducation, et hommes de terrains au bout de deux conférences nationales», affirme-t-elle. Concernant le concours de recrutement de nouveaux enseignants, il touchera un peu plus de 28.000 candidats, et les épreuves seront écrites. Les recrutements dans le secteur de l'éducation se font chaque année, et pour la prochaine rentrée il est prévu d'ouvrir 28.084 postes d'enseignement dont 17.599 pour le primaire, 7.497 pour le moyen et 2.988 pour le secondaire. La ministre de l'Education nationale a ajouté que «nous allons avoir 243 écoles primaires, 107 CEM et 138 lycées qu'on va ouvrir à partir de la rentrée scolaire 2016-2017». Pour les diplômes demandés, «on a élargi la liste pour les titres et diplômes. En 2015, on a intégré 18 nouvelles spécialités et en 2016 on aura 28 spécialités concernées par ce concours, ce qui va assurer la qualité de l'enseignement en attendant la mise en place des écoles normales supérieures», rassure la ministre. L'examen a été reporté et devrait se tenir, selon la ministre, fin avril au lieu du 23 mars. Par ailleurs, elle a reconnu que les départs en retraite anticipée dans le secteur de l'éducation nationale sont plus importants que les départs en retraite normale. «Nous avons cette année 12.000 départs en retraite anticipée pour 2000 départs en retraite ordinaire». Et «ce départ massif est lié à un calcul individuel par rapport à ce qu'on gagne : en retraite on gagne tout autant que si l'on est en fonction», explique-t-elle. Pour autant, elle est restée évasive sur la violence qui gangrène le secteur de l'éducation nationale, avec des cas d'homicides volontaires sur des élèves, et des cas d'agressions caractérisées sur des enseignants. La ministre, qui n'a pas donné de statistiques sur ce phénomène inquiétant, a juste indiqué qu'un «accord cadre» a été signé avec le ministère de l'Intérieur et la Gendarmerie nationale pour savoir «à qui s'adresser quand il y a un événement». «On a mis en place une cellule de suivi et de collecte au niveau de l'observatoire du ministère, et une formation à la médiation pour régler les problèmes de manière pacifique». Et puis, elle reconnaît «qu'il n'y a pas d'enquête précise sur cette question», se bornant à relever par contre le caractère «préoccupant» du phénomène de la toxicomanie. Enfin, la ministre de l'Education nationale a indiqué que de nouvelles langues seront enseignées dans les établissements scolaires dont le turc et le chinois.