
Pour ce
trente-troisième jour du procès en appel de l'affaire Khalifa Bank, le
président du tribunal criminel près la Cour de Blida a continué d'écouter les
plaidoiries des avocats de la défense qui se sont succédés à la barre pour
essayer de disculper leurs clients, poursuivis pour abus de confiance,
corruption et d'autres charges relevant surtout de la correctionnelle. Certains
de ces inculpés ont gardé des véhicules de service chez eux après la mise en
liquidation de Khalifa Bank, d'autres ont tardé à rembourser les prêts contractés
auprès de la banque, d'autres encore ont gardé chez eux un ordinateur portable
ou du matériel appartenant à Khalifa Bank. Pour les avocats, les charges
retenues contre leurs mandants ne sont pas étayées par des preuves palpables et
même l'intention de commettre un crime ou un délit n'a pu être établie de
manière formelle. Les avocats des inculpés qui ont gardé chez eux des voitures
se sont étonnés que leurs clients aient été cités en qualité d'inculpés alors
que les charges retenues contre eux n'avaient pas lieu d'être. Ils ont en effet
affirmé que leurs mandants n'avaient nullement abusé de la confiance de la
banque mais, au contraire, ils avaient préservé les biens de cette dernière
car, s'ils avaient rendu les véhicules au moment de l'éclatement de ce
scandale, les voitures auraient certainement pris une direction inconnue vu la
situation confuse qui régnait alors. C'est la même chose pour ceux qui avaient
gardé des ordinateurs portables car, toujours selon la défense, ils ont préféré
les laisser chez eux car ils contenaient des fichiers confidentiels et très
importants concernant Khalifa Bank. Ils affirment, eux aussi, que ces fichiers
auraient été perdus ou auraient été utilisés par des gens malintentionnés dans
le but de nuire à tout le monde et peut-être même effacer des preuves qui
auraient pu aider les enquêteurs et la justice à établir la vérité. Comme lors
des précédentes journées, les défenseurs des ex-responsables qui ont déposé
d'importantes sommes d'argent dans Khalifa Bank ont axé leurs défenses sur le
fait que la majorité d'entre eux l'ont fait en exécution d'ordres venus de
leurs responsables hiérarchiques, de leurs tutelles ou des présidents des
conseils d'administration qui gèrent ces entreprises. Ils ont aussi fait
ressortir la baisse très importante des intérêts dans les banques publiques qui
est intervenue à un moment très particulier, comme si cela avait été calculé à
dessein, celui où Khalifa Bank offrait des intérêts dépassant les 10 %. Tout
gestionnaire ayant à cœur les intérêts de l'entreprise qu'il dirige aurait vite
fait de retirer les dépôts des banques publiques pour les ramener vers la
banque privée, mais agréée par l'Etat. Quant à la corruption pour laquelle ils
sont accusés, les avocats affirment dans leur ensemble que cette accusation n'a
pas lieu d'être car il n'y a aucune preuve l'étayant car, dans la plupart des
cas, les responsables ne savaient pas qu'ils avaient reçu une carte de thalasso
ou de gratuité de transport, encore moins à l'utiliser. Enfin, il devient certain
que le procès tire à sa fin mais il reste maintenant aux avocats de Khalifa
Rafik Abdelmoumène et de ses proches collaborateurs de se montrer assez fins
pour contrer les accusations et faire tomber des chefs d'accusations à leur
encontre ce qui, bien entendu, permettra de minimiser au plus loin la peine
encourue par chacun d'entre eux.