|
Une opération visant l'éradication du commerce informel est menée depuis
quelques jours à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Et, petit à petit, les
services de sécurité ont occupé le terrain et réussi à déloger progressivement
les marchands ambulants qui investissaient les espaces publics à forte densité
humaine, ainsi que d'autres commerçants informels qui squattaient trottoirs et
autres entrées des immeubles. L'opération en question est, bien évidemment,
saluée par les commerçants réguliers, qui se plaignaient depuis longtemps de la
concurrence déloyale des vendeurs informels, et qui avaient dans ce sens saisi
les autorités compétentes pour leur demander de mettre un terme à l'anarchie
des marchés sauvages ; ainsi que la satisfaction de nombreux citoyens qui
aspirent à vivre dans un environnement sain et réglementé. «Ce n'est pas une
mince affaire d'éradiquer le commerce informel dans cette vaste agglomération,
où cette activité illégale a rencontré un terrain favorable, dopé par un flux
de consommateurs imposant et incessant à longueur de journée et jusque tard
dans la nuit», reconnaît un officier des services de maintien de l'ordre
public. D'ailleurs, argumentera-t-il dans ce contexte, «nous sommes obligés de
mobiliser un déploiement dissuasif des services de sécurité sur les lieux
publics d'où furent délogés les commerçants informels, sinon ils réinvestiront
illico presto les sites en question».
Les vendeurs informels, quant à eux, nombreux à n'avoir que cette activité pour gagner leur vie, affichent une mine renfrognée. Certains ne manquent pas de dénoncer la ?'hogra'' dont ils se sentent victimes. Car, dénoncent-ils, l'informel est partout, il n'épargne aucun secteur ou activité, pourtant personne n'ose déranger le désordre établi en règle. Citant à l'exemple «ces commerçants dits ?'réguliers'' qui squattent impunément les passages devant leurs locaux commerciaux, les intégrant dans la surface du local sans que quiconque ne semble s'en offusquer !». «Certains passages détournés de leur vocation sont supérieurs en surface aux locaux commerciaux eux-mêmes !», fait-on remarquer non sans pertinence. Les habitants, aussi, s'insurgent contre ces pratiques illicites qui «défigurent l'architecture originale des bâtiments». «C'est durant les week-ends qu'on érige des murs dans le prolongement des commerces initialement acquis et qu'on place de nouveaux rideaux des locaux élargis», signale-t-on. Ajoutant avec ironie, «comme si l'Etat est absent durant les week-ends !» Le chaos s'installe au vu et au su de tout le monde. «Même si, en matière de responsabilité, les services de la commune jettent la balle dans le camp de l'OPGI, en tant que gérant des biens squattés, il incombe à toute les parties de joindre les efforts afin d'arrêter le massacre urbanistique qui a cours à la nouvelle ville Ali Mendjeli», lancent en guise de ??cri de détresse'' des habitants de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Alors, pour lutter contre l'informel, ne peut-on pas élargir l'action et démolir tout espace construit dans l'illégalité totale ?! | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||