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Les journalistes vident leur sac

par A. M.

« La situation sociale du journaliste est vraiment misérable», a déclaré sans ambages, hier, Mme Ilhem Tir, présidente de l'association des journalistes féminins de la région de Constantine, en marge d'une journée d'étude organisée à Ali-Mendjeli. «Je le dis à travers mon expérience personnelle de 15 années passées sur le terrain du journalisme, a-t-elle ajouté, car les journalistes exerçant dans les rédactions situées en dehors de la centrale souffrent à maints égards».

C'est dans la nouvelle ville Ali-Mendjeli de la daïra d'El-Khroub que l'association a organisé une journée d'étude sur la situation sociale et professionnelle du journaliste ainsi que sur le nouveau code de l'information, et ce en présence de représentants des ministères de la Communication et du Travail et des Affaires sociales. La rencontre a été mise à profit pour présenter et débattre du travail de recherche réalisé dernièrement par l'association sur l'exercice de la profession de journaliste à Constantine. A ce propos, la vice-présidente, Mlle Moza Daghiche, dira que «l'association a fait un travail d'enquête sous forme de questionnaire qui a permis de recenser 95 journalistes, entre la presse écrite, audio et audiovisuelle. Dans ce questionnaire, expliquera-t-elle, nous avons soulevé plusieurs aspects de la profession, entre autres l'expérience, la nature des relations contractuelles liant le journaliste à l'organe ou à l'entreprise de presse qui l'emploie. L'enquête a démontré que la situation des journalistes reste très en deçà de leurs espoirs et de leurs ambitions». Elle ajoutera que cette première tentative a montré qu'il y a toujours des journalistes avec une expérience professionnelle dépassant les cinq années d'affilées, qui ne possèdent, malheureusement aucun contrat écrit les liant à leur entreprise de presse. En matière de salaire aussi, il y a encore des journalistes qui sont payés moins que le SNMG. «Ainsi, en dépit des acquis et des avancées réalisées par le secteur de la communication, beaucoup de choses restent à faire», a affirmé Moza Daghiche. Et à travers cette situation, a-t-elle poursuivi, nous avons voulu faire un état des lieux actuel du secteur, surtout qu'à Constantine nous avons dénombré une cinquantaine de rédactions représentant divers organes de presse, secteur public et privé confondus, en comptant de nombreuses chaînes de télévision privées.