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Seuls 52% des abonnés de la SEOR sont à jour : 200 milliards de cts de créances détenues auprès des «mauvais payeurs»

par Sofiane M.

Le recouvrement des créances détenues auprès des mauvais payeurs demeure un perpétuel casse-tête pour les responsables de la Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR). Le montant des factures impayées a atteint un seuil intolérable de 200 milliards de cts, soit l'équivalent d'une année d'exercice, regrettent les responsables de la direction commerciale de cette société. Seuls 52% des abonnés sont à jour, alors que 27% sont considérés par la SEOR comme de «très mauvais payeurs». Le reste des abonnés (21%), essentiellement des collectivités locales et des grands clients (industriels, sociétés, prestataires de services...), payent souvent leurs factures en retard. Les 27% des abonnés considérés comme «très mauvais payeurs» s'acquittent rarement ou jamais de leurs factures. Le retard de paiement pour certains abonnés peut s'allonger, en moyenne, à une année. La société a tenté à de nombreuses reprises le recouvrement de ces créances par une procédure amiable, mais la quasi-totalité des mauvais payeurs continuent de faire la sourde oreille. Des procédures dites d'urgence ont été mises en place par la société pour lutter contre ces comportements, cependant, des contraintes d'ordre technique entravent les efforts entrepris jusque-là pour le recouvrement des créances. Parmi ces contraintes techniques, une bonne partie des abonnés dans les zones suburbaines ne dispose pas de compteurs individuels. L'emplacement de nouveaux compteurs dans ces localités demeure une tâche ardue car il nécessite le renouvellement de tout le réseau d'approvisionnement en eau. Autre entrave rencontrée est que pour certains abonnés, les compteurs sont installés à l'intérieur des domiciles, ce qui empêche les agents de la SEOR de procéder aux relevés de consommation d'eau. Outre le lourd préjudice financier causé à la SEOR, ce phénomène de factures impayées serait la principale cause du gaspillage de l'eau. La devise des «mauvais payeurs» est simple : «si je ne paye pas l'eau, alors je peux la gaspiller». L'«effet dissuasif» que la SEOR espérait avoir en appliquant des tarifs progressifs aux abonnés pour s'assurer un rationnement de la consommation de cette ressource précieuse ne fonctionne pas avec ces «mauvais payeurs» qui sont accusés d'être de grands gaspilleurs d'eau. Il est à noter que le taux de rendement technico-commercial de la SEOR ne dépasse guère les 60% en raison notamment des grandes difficultés pour récupérer les créances.