
Selon toute vraisemblance, le tronçon de l'autoroute Est-Ouest, situé
entre les wilayas de Constantine et Skikda n'est pas près de sortir du tunnel,
sans ironie aucune, surtout après la défection ou le désengagement massif des
entreprises prestataires de services auprès du consortium japonais «Cojaal» qui
réclament le paiement d'une facture de 500 milliards de centimes. Aussi, après
les perturbations connues durant le mois dernier et le déblocage par l'Etat des
moyens financiers, l'activité avait repris dans les chantiers. «Mais elle a
fonctionné au ralenti », nous a indiqué, hier, le secrétaire général du
syndicat d'entreprise, M. Nakib Hocine. Celui-ci n'a pas caché qu'un certain
malaise subsiste toujours sur ce tronçon de l'autoroute, surtout dans le Camp
5, situé à cheval entre les communes de Zighoud-Youcef, dans la wilaya de
Constantine, et d'El-Harrouch dans celle de Skikda. Et de poursuivre en
signalant que le premier tunnel, «Tube 1», de 1,8 km partant de Djebel Ouahch
et débouchant sur la commune de Didouche Mourad, a bien été terminé, mais pour
le second tunnel, il reste beaucoup à faire. Aussi, le constructeur cherche
actuellement à relancer les travaux et donner une nouvelle impulsion au
chantier par le lancement, dans les jours qui viennent, d'un avis de
recrutement d'ouvriers. « A ce propos, dira Nakib, le syndicat d'entreprise a
émis une objection sur cette procédure de recrutement en demandant de faire
appel aux ouvriers qui ont été libérés par «Cojaal» parce qu'ils ont acquis
plus d'expérience et ils sont les mieux indiqués pour assurer la reprise des
travaux, dans les normes appropriées». Au camp 5, «les travaux marchent
également au ralenti», a confirmé M. Talhi, le représentant de la vingtaine
d'entreprises prestataires de services qui étaient engagées sur le chantier.
«La majorité de ces entreprises se sont retirées du chantier et les travaux
sont menés à un rythme très lent et grâce aux prestations médiocres fournies
par certaines entreprises qui ont préféré continuer à travailler, même si elles
n'ont pas été payées par «Cojaal». Et elles sont aidées de quelques nouveaux
arrivants qui activent, sans avoir la garantie d'être rétribuées». A propos des
créances d'un montant de 500 milliards de centimes que les entreprises
détiennent sur «Cojaal», Talhi a assuré qu'elles ont reçu seulement 10 % de
leur dû et que d'ici le 20 juillet, les Japonais ont promis le règlement de
cette facture qui atteindra une proportion de 65 %. Le reste sera peut-être
versé au mois de septembre prochain. « Mais nous ne sommes pas sûrs car il n'y
a aucun engagement des Japonais et nous allons reprendre langue avec eux pour
négocier encore», a-t-il conclu. Rencontrés hier, des ouvriers travaillant aux
tunnels de Djebel Ouahch nous ont assuré que la situation « n'est pas
brillante». Et ils n'ont pas caché, eux non plus, que les risques d'autres
perturbations sur ce chantier sont grands. «Sa livraison a été fixée pour 2014,
ont-ils tenus à dire, mais il est impossible, en l'état actuel des choses ? que
cette date soit respectée».