Les divergences
de dates de célébration de fêtes aussi importantes pour le monde musulman que
les deux Aïd ou le début du mois sacré du Ramadhan prendront-elles fin ? C'est,
en effet, le vœu de tout musulman fatigué de voir des pays frontaliers
partageant la religion et la langue, célébrer à un jour de différence, la même
fête. Pour essayer de trouver une solution à ces décalages horaires, une
conférence internationale se tient actuellement à La Mecque, en Arabie Saoudite
pour tenter de mettre fin à ces différences sur les calculs lunaires. Cette
conférence de trois jours, organisée par l'Académie islamique du Fiqh, une
filiale de la très controversée ligue islamique mondiale (NME), basée à La
Mecque, a également pour objectif de trouver une solution pour unir la
communauté musulmane pour le déroulement des horaires de prières, des dates de
calendrier du Ramadhan, du Hadj ainsi que les dates des fêtes de l'Aïd.
Selon le site
«Mooslym.com», un magazine musulman en ligne, un certain nombre de
personnalités, y compris des savants religieux, des juristes et des astronomes,
en provenance de tout le Royaume wahhabite et de l'étranger participent à
l'événement. Dans son discours inaugural, Abdul Aziz Al-Asheikh, le grand mufti
et président de la commission des Savants, a souligné l'importance de
déterminer le début du mois lunaire, sur la base de l'observation de la lune.
«L'Islam a défini que le début et la fin du jeûne dépendent de l'observation du
croissant et il n'y a aucune différence d'opinion à ce sujet. Comme pour les
mois grégoriens, ils sont principalement destinés à la détermination de quatre
saisons de l'année et ils n'ont aucune pertinence dans la mesure où les règles
coraniques ne sont concernées», expliquera-t-il. Ce conclave, selon Saleh
Al-Baqami, le secrétaire général de l'Académie islamique du Fiqh, devra sortir
avec des solutions complètes pour éliminer les causes des différences dans la
détermination du début des mois lunaires, les dates de calendrier pour le
Ramadhan, le Hadj ainsi que les dates des fêtes. Rappelons que les plus grandes
divergences apparaissent principalement à l'approche du premier jour du
Ramadhan et chaque année, on assiste en Algérie, à une divergence entre les
partisans de deux dates différentes. La dernière en date s'est déroulée en août
dernier à l'occasion de la célébration de la fête de l'Aïd. «L'Aïd 2012 sera
fêtée ce dimanche sans aucun doute », avait affirmé, catégorique, M. Bonatiro.
Contacté par téléphone par «Le Quotidien d'Oran», le très médiatisé spécialiste
avait expliqué que la nouvelle conjonction de la lune se produira le vendredi
17 août à 16h55 et que le délai est très court entre cette heure et le coucher du
soleil pour que la lune s'éloigne du soleil et que par conséquent il est dans
l'impossibilité totale et à l'échelle mondiale de voir le croissant de lune
annonciateur de la fin du Ramadhan. «Même à partir de La Mecque on ne pourra
pas l'observer», ajoutera-t-il. Cette date avait été également avancée par le
Conseil européen de la Fatwa et de la Recherche ou encore le président de
l'Exécutif des Musulmans de Belgique, se basant sur des éléments scientifiques
et théologiques, qui avaient annoncé le mois du carême pour le vendredi 20
juillet pour être clôturé le 19 août. Abdul Aziz Al-Asheikh, lors de cette
conférence de La Mecque a déclaré que les principes islamiques de la Charia
devraient être confirmés, lors du calcul de mois lunaires. Il dira ne pas vouloir
entrer en confrontation avec l'astronomie, mais «nous ne voulons pas dépasser
les limites convenables de la Charia, lors de calculs lunaires ». Saleh
Al-Baqami a, quant à lui, souligné l'importance de l'astronomie islamique en
unissant les institutions musulmanes du monde entier. Les résultats de cette
conférence internationale seront annoncés le 20 février prochain.