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Tlemcen : Les avocats en Grève

par Khaled Boumediene

Alors que le bâtonnat national a annoncé avoir renoncé à la grève de cinq jours,décidée dans un premier temps,par les avocats et ce, suite à la rencontre-dialogue, qui a réuni, mercredi dernier à l'hôtel El-Aurassi à Alger, le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Mohamed Charfi, avec les représentants de l'Union nationale des Barreaux d'Algérie (UNBA) et des 15 Barreaux régionaux; les avocats du barreau de Tlemcen,réunis ce dimanche, au siège de la cour, ont décidé, d'aller jusqu'au bout de leurs actions de protestation, «pour empêcher le ministère de la Justice de mettre en application un projet de loi, selon eux, rétrograde, visant à museler la liberté de l'avocat». Les membres du bâtonnat de Tlemcen ont manifesté à l'unanimité, leur refus d'annuler leur grève qui devait débuter ce dimanche. Ils ont décidé d'entamer leur mouvement allant du 2 au 7 décembre, en refusant de plaider lors des audiences prochaines des tribunaux et de la cour et de boycotter l'ouverture de l'année judiciaire 2012/2013.Selon M. Reguig Tahar, président du bâtonnat de Tlemcen, qui compte en son sein,près de 1400 avocats, la décision prise, samedi au club des pins à Alger, par les 14 bâtonnats du pays «ne reflète pas l'avis de la majorité des membres présents, qui sont tous pour le maintien de la grève. Par principe nous avons refusé cette décision prise uniquement par une minorité de membres présents», explique à notre journal M. Reguig Tahar. Et d'ajouter : «Si le ministère de tutelle ne daigne pas prêter une oreille attentive à nos doléances, nous envisagerons de déclencher une grève illimitée à partir du 25 janvier prochain». Pour rappel, ce débrayage était prévu au départ, pour boycotter l'ouverture de l'année judiciaire.

Mais la menace des robes noires, qui dénonçaient avec véhémence un projet de loi régissant la profession d'avocat,qualifié de «rétrograde», a fait bouger le ministre de la justice, qui a affirmé sa détermination à négocier, autour des revendications initiales des robes noires et à prendre en charge les préoccupations du Barreau national et apporter une réponse «rationnelle et juste» à leurs préoccupations.