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TLEMCEN : TROMBES D'EAU ET CHAUSSEES IMPRATICABLES

par Khaled Boumediene



Jeudi matin, le ciel était littéralement tombé sur la tête des Tlemceniens. Alors que depuis quelques jours la capitale des Zianides était en proie à des vents violents qui ont provoqué des chutes d'arbres et de branches, jeudi, c'était la pluie qui est venue jouer les trouble-fête. En effet, pendant près d'une heure, un violent orage avait rendu assez difficile la circulation en maints endroits de la ville de Tlemcen. Les chaussées ont été inondées, à Bel-Horizon, Haï Zitoun, Sidi Saïd, Imama, Kbassa, Kiffane, les dahlias, Ain-Nadjar, Makhokh, Abou-Techfine? à cause du cumul de pluie qui s'est abattue sur toute la région. Certains véhicules se sont même retrouvés coincés à Bel-Horizon, plus précisément à l'entrée aux urgences médico- chirurgicales du Centre hospitalo-universitaire (CHU). Les eaux de pluie ne pouvant plus s'écouler, aux abords de la chaussée, forment une énorme mare empêchant les automobilistes de circuler et les piétons de traverser la rue. Les commerce installés tout le long de la rue qui passe devant les UMC et l'Université ont été submergés. Des marchandises envahies par les eaux sont devenues inutilisables. Sur les trottoirs de la voie inondée, les commerçants affligés, téléphonent à la Protection civile (jeudi 1er novembre jour férié pour les services de l'APC). Sur place, en attendant les secours, il y a eu une grande solidarité. Des jeunes du quartier, notamment les taxieurs de Sebdou, sont intervenus pour réguler la file de véhicules et de personnes quittant la zone et empêcher les automobilistes qui n'étaient pas au courant d'accéder à Bel-Horizon, à partir de cette rue. «Je voyais l'eau monter dans le magasin et je ne pouvais rien faire pour l'arrêter », témoigne un commerçant de Bel-Horizon qui chassait les derniers centimètres d'eau de son magasin de commerce, et dont l'intérieur a été entièrement inondé. « A chaque forte pluie, nous sommes durement pénalisés par les eaux formant cette gigantesque mare, qui pénètrent dans nos boutiques. Aujourd'hui, encore nous avons eu du mal à évacuer l'eau pour sauver nos denrées et marchandises de toutes sortes. Tout cela est dû à l'absence de réseaux de collecte des eaux pluviales dans les rues de notre quartier», se lamentent d'autres commerçants qui ont été pris de court. Et d'ajouter : «A chaque forte averse, les services de l'APC se déploient avec des camions-citernes aspirateurs pour pomper les eaux qui s'accumulent sur la route et rétablir la circulation vers le quartier de Makhokh et vers Ain-Nadjar, mais est-ce suffisant ?». Les commerçants interpellent ainsi les autorités locales à agir d'urgence pour éviter toute mauvaise surprise, pour les jours qui viennent, sachant qu'on est à la porte de la saison hivernale. La décrue a laissé apparaître dans de nombreuses rues de la ville un panorama boueux et des déchets charriés par les flots. Par ailleurs, d'autres perturbations dans la circulation ont été signalées aux axes de Haï Zitoun, menant au centre-ville, de la trémie d'Abou-Techfine où les pluies torrentielles ont provoqué des crues exceptionnelles le long des routes qui manquent d''avaloirs' et de réseaux d'évacuation d'eau pluviale. Sur la RN 22, et au rond-point d'Ain El-Hadjar, les eaux de pluies ruisselant le long de la route en pente de Koudia, et provenant du haut des talus rocheux, ont occasionné beaucoup de désagréments aux nombreux automobilistes, venant de Maghnia, Hennaya, Remchi, Ghazaouet, Nedroma et Oran. En un laps de temps, la RN22 a été noyée sous les eaux et à chaque passage de voitures celles-ci se trouvaient submergées menaçant la sécurité des conducteurs, voire même leur vie.

Les pluies ont, en revanche, été accueillies avec satisfaction par toute la population et notamment les agriculteurs car intervenant à la veille du démarrage de la campagne des labours.