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Le travail des enfants à l'ordre du jour

par A. M.

Intervenant jeudi dernier lors du débat organisé au cours d'une journée d'information et de sensibilisation sur le phénomène du travail des enfants, M. Mohamed Chérif Zerguine, auteur qui se définit lui-même «comme un activiste et un militant de la cause de l'enfance d'une manière générale», s'est élevé avec véhémence sur la manière dont les différents communicateurs ont traité de ce problème humain et grave en disant : «Il est bien beau de se rencontrer et de débattre d'un thème qui s'adresse à ce qu'il y a de plus humain chez l'individu de notre temps, mais il y a un moment où il faut passer à l'action. Aussi, je pense qu'il faut cesser de se voiler la face alors qu'on constate, à chaque pas qu'on fait dans une ville comme Constantine, des enfants en bas âge qui travaillent dans des conditions inhumaines et pas toujours propres. Il faut ouvrir les yeux et regarder la réalité en face», a-t-il estimé ajoutant qu'il faut commencer tout de suite par mettre en place des politiques fiables et amorcer des solutions. «Et cela c'est le rôle des différents organismes concernés, a-t-il souligné, des services de l'APC en passant par ceux de la DAS et par l'inspection du travail. Sortons de la duplicité et de la complicité collective et commençons à avoir des actes de citoyens civilisés en dénonçant l'exploitation des enfants».

Selon cet auteur, l'action des organismes officiels demeure inefficace parce que se situant à un niveau bureaucratique, alors que le phénomène se trouve à chaque coin de rue où des mineurs sont exploités dans les parkings, les cafés, les restaurants, les ateliers clandestins qui fabriquent toutes sortes de produits, des plus prohibés au plus toxiques, etc.

Et cet intervenant qui a participé à la journée de sensibilisation et d'information organisée jeudi par la direction de la santé et de la population de la wilaya de Constantine sur le thème : «Droits de l'homme et justice sociale? éliminons le travail des enfants», pour commémorer la journée mondiale contre le travail des enfants qu'organisent chaque année les Nations unies, n'a pas du tout tort, ont estimé de nombreux participants en constatant que la série de communications qui ont traité du thème sous tous ses aspects, au niveau mondial et au niveau national, ont manqué singulièrement de pertinence et de consistance parce que leurs auteurs n'ont pu fournir aucun chiffre ou des statistiques à l'appui de leurs dires. Au début, le Dr. Homor, représentant la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, organisme initiateur de cette journée, a tenu à préciser que celle-ci devait être organisée en son temps, le 12 juin courant, mais l'agenda des services de la DSP n'a pas permis cela et elle a été reportée au 21.

Pour revenir aux communications faites lors de cette journée par différents représentants des secteurs invités (sûreté de wilaya, Cnas, inspection du travail, DAS, union des avocats algériens, les établissements de santé, les Epih, de la cité El-Bir et El-Kroub ainsi que l'institut de sociologie), tous ont utilisé plusieurs supports pour essayer de cerner le sujet des points de vue historique, social, économique, médical, etc. Malheureusement, aucun n'a pu fournir les moindres statistiques concernant son ampleur et son développement dans notre pays. Les intervenants se sont contentés de faire des constats puisés dans la réalité quotidienne et avancer des recommandations purement scolastiques. Ce qui a justifié l'indignation de cet auteur que nous avons cité au début de l'article et laissé tout le monde sur sa faim.