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God bless America !

par Moncef Wafi

L'Amérique est grande. Exceptionnelle dans son humilité. Démocrate garante des libertés dans le monde, arabe si c'est possible et avec beaucoup de puits de pétrole en prime. L'Amérique est wonderful, amazing et aucun superlatif ne saurait décrire la générosité de ses dirigeants, leur amour de la paix universelle à construire sur les décombres des pays arabes, si c'est possible.

C'est Obama himself, qui cinquante ans après le «I have dream» de Luther King, a chanté la grandeur de son Amérique et loué sa politique extérieure. Obama, le prix Nobel de la Paix s'adressait ainsi à son peuple pour le pousser, une fois de plus, à prendre les armes contre un pays qu'il ne soupçonnait même pas d'exister. Obama haranguait les foules exhibant une fiole invisible tout comme le général Powel, frère de tous les colonels d'Amérique qui ont exterminé les Indiens. L'Amérique a eu, de tout temps, un problème avec la couleur autre que celle ramenée avec les premiers conquistadors. Le blanc, couleur officielle de Jésus, s'est retrouvé au fil de l'Histoire de l'Amérique en guerre contre les autres couleurs. Le Noir avec les millions d'esclaves importés des lointaines terres d'Afrique. Cette Amérique, dont Obama vient faire l'éloge aujourd'hui, est ce même peuple qui a confisqué la liberté à des hommes pour la simple raison qu'ils ont une couleur différente de la leur. Mais avant d'aller piller l'Afrique, le gentil blanc américain s'en était pris au Rouge, exterminant un peuple fier, séculaire, victime de sa générosité. La nation indienne a été réduite à des camps de concentration, menacée de disparition tout comme le bison, massacrée et asservie pour lui voler ses terres. Les Peaux-Rouges comme aimaient à les appeler les premiers blancs mielleux et large sourire aux lèvres avant de les tirer comme des lapins. Puis, il y a eu les Jaunes avec d'autres camps pendant la Deuxième Guerre mondiale et un cadeau des Américains au monde. Plutôt deux avec les bombes atomiques qui ont explosé à Hiroshima et Nagasaki. Puis d'autres jaunes qu'on est allé chercher à même leurs rizières bombardées au napalm. Puis les petits hommes verts qu'on traque à la trace des étoiles pour leur voler leur science.

Aujourd'hui, la couleur n'est plus de mode, dépassée, ayant fait faillite avec les Blancs sud-africains. La tendance actuelle est à la religion. Chocs de civilisations, croisades, guerres de religion, des appellations différentes pour un même but. Aujourd'hui, l'ennemi est basané, parle le Coran et pilote les avions, selon la version de Hollywood. Il n'aime pas le peuple américain et les Américains ont peur de sa religion de violence, de sang et de femmes voilées. Le monde libre est en danger selon les scénarios américains et jamais conception aussi puérile que les « good guy» c'est nous les Américains, et les «bad guy» c'est le monde arabe et musulman n'a été aussi d'actualité. Pourquoi évoquer Obama alors que ce qui se passe chez nous a plus d'importance qu'autre chose ? Tout simplement et après le Liban, l'Irak, la Libye, la Tunisie, l'Egypte et la Syrie, notre tour viendra et le jour où un Obama ou un autre good guy parlera de ce qui se passe en Algérie c'est pour avoir le feu vert de venir nous balancer sur nos têtes les cadeaux de l'Amérique.