M. Khalfallah Mechri, Secrétaire national de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), a fait part, hier mardi, de son « grand optimisme » suite aux dernières précipitations qu'a connues le pays.

S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, Khalfallah Mechri a estimé que cela « contribuera à redonner espoir aux agriculteurs, en particulier aux producteurs de céréales qui ont été fortement affectés par les changements climatiques et la rareté des pluies au cours des dernières années, notamment dans les régions de l'ouest du pays et les Hauts-Plateaux qui sont considérées comme les principales zones productrices de céréales en Algérie. L'invité de la Radio a également révélé qu'à la veille de la commémoration du 51e anniversaire de la création de l'UNPA, il a eu une rencontre avec le Premier ministre, Sifi Ghrieb, au cours des derniers jours, pour aborder les préoccupations des agriculteurs, notamment après les lourdes pertes subies par les producteurs de céréales.

Cette rencontre a été suivie d'une autre réunion avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural « afin de trouver des solutions urgentes pour contribuer à la construction d'un modèle alimentaire national plus solide », a-t-il souligné. Il a également précisé que des instructions ont été données aux directions agricoles des wilayas et aux institutions bancaires pour « accélérer la fourniture d'engrais et de semences aux agriculteurs, surtout que la saison agricole a commencé difficilement en raison des difficultés financières rencontrées par un grand nombre d'entre eux après les pertes de la saison précédente », soulignant que le secteur agricole en Algérie « est prometteur et attire, de plus en plus, de jeunes ces dernières années, notamment grâce à la disponibilité de programmes de soutien et de formation ».

La bataille de l'économie de l'eau

Le même intervenant a, par ailleurs, affirmé que les changements climatiques ont imposé une «nouvelle réalité », soulignant que les régions du nord du pays, qui étaient connues pour leur climat humide, sont aujourd'hui frappées de sécheresse. Appelant à la mobilisation pour « gagner la bataille de l'économie de l'eau » en exploitant chaque goutte de pluie et en s'appuyant sur des stations d'épuration des eaux usées pour l'irrigation agricole, conformément aux directives du président de la République. L'hôte de la Radio a également indiqué que « l'option aujourd'hui réside dans l'orientation vers la création de nouveaux périmètres agricoles entourés de grandes ressources en eau, et le recours à l'irrigation complémentaire des céréales, surtout après la décision de l'État de fournir gratuitement presque tout l'équipement destiné à ce type d'irrigation, dans les zones dédiées à la culture des céréales ». Le même responsable a surtout critiqué la poursuite de l'application de plans agricoles anciens datant d'avant 2005, affirmant qu'ils « ne correspondent plus à la nouvelle réalité climatique, surtout que la saison agricole ne commence réellement qu'en octobre en raison du retard des pluies », a-t-il estimé. Il a souligné dans ce contexte « la nécessité d'adopter de nouveaux plans agricoles basés sur des données scientifiques récentes, de diriger les efforts vers la recherche de nouvelles sources pour fournir de l'eau d'irrigation, ainsi que d'utiliser des plantes résistantes à la sécheresse et de revenir aux variétés locales héritées en collaboration avec les Instituts de recherche en ingénierie agricole ». « Les agriculteurs sont disposés à contribuer à l'augmentation de la production pour atteindre la sécurité alimentaire, mais pour cela, il a appelé à adopter une « approche technique plus sérieuse, en particulier dans les régions souffrant de sécheresse à l'Ouest et dans les Hauts plateaux ».

Et de conclure : « il est nécessaire aujourd'hui de réduire la bureaucratie et de faciliter l'accès des agriculteurs aux engrais et aux équipements, de restructurer l'administration agricole et de soutenir l'acquisition d'équipements agricoles de moins de cinq ans ».