Sur les 21 banques que compte l'Algérie, 12, dont 7 publiques, ont inclus le financement islamique. La sphère financière dispose actuellement de 861 guichets dédiés au financement islamique, dont 103 agences entièrement spécialisées, ainsi que les deux banques islamiques ‘El Baraka' et ‘Salam' qui totalisent 60 guichets.

La finance islamique couvre aujourd'hui l'ensemble du territoire national. Grâce à cette implantation, le secteur a réussi à mobiliser plus de 900 milliards de dinars au cours des cinq dernières années, un indicateur clair de la forte demande exprimée par le citoyen pour ce mode de financement conforme à la Chariâ. Tel est le tableau brossé par le professeur en économie et membre du Haut Conseil Islamique (HCI), Mohammed Boudjelal, lors d'une conférence organisée, avant-hier, par ‘ABC Bank', en marge de la 2ème édition du Salon ‘Tasshili' qui se poursuivra jusqu'à aujourd'hui, 25 novembre, au Palais des expositions, Pins maritimes.

Le conférencier a affirmé que malgré cette dynamique, il y a des questions qui demeurent posées sur, par exemple, combien de milliards ont effectivement été injectés dans l'investissement ? Et quelle est la capacité des banques publiques à transformer pleinement l'épargne collectée en financements efficients. L'expert est revenu sur la question du développement de la finance islamique en Algérie précisant qu'elle réussit pour ces débuts, vu le nombre de guichets dédiés à ce mode de financement non conventionnel. Cependant, dit-il, sur les 21 banques nous avons 14 banques privées étrangères, sauf la ‘Baraka' et ‘Salam » qui ont un capital mixte. « Nous n'avons pas de banque privée 100% de droit algérien». Il a ainsi invité le capital privé à investir dans le secteur bancaire, « on espère assister à la création de banque privée nationale, notamment avec la nouvelle loi monétaire et bancaire qui offre la possibilité de créer une banque islamique », dit-il. « Autrement dit, précise-t-il, il est temps au secteur privé de penser à créer sa propres banque islamique privée ». En rappelant que le président de la République a appelé les opérateurs économiques du secteur privé à investir dans le domaine bancaire à travers la création de banques privées. D'ailleurs, la promulgation de la nouvelle loi monétaire et bancaire a balisé le terrain à cette ouverture du secteur bancaire au privé.

En donnant le feu vert pour la création de banques d'investissement, de banques islamiques et de banques numériques. «Bank ABC» a lancé officiellement, le financement « Ijara », une solution conforme aux principes de la finance islamique, portant sur la rénovation des logements à travers des financements accordés par la banque. Le financement peut arriver jusqu'à 4 millions de DA, sur une durée de remboursement qui peut aller sur 10 ans, sans hypothèque.