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Tiaret: Quid de la philosophie à l'ère de l'IA ?

par El-Houari Dilmi

C'est à un débat des plus intéressants qu'a été convié samedi le fidèle public de la bibliothèque centrale de lecture publique « Mohamed El-Mili » de Tiaret, pour célébrer la Journée mondiale de la philosophie.

Invités du jour : trois professeurs de philosophie de l''université de Tiaret, les docteurs Ramdani Hocine, directeur du laboratoire de philosophie, questions humaines et sociales Lekhal Fayçal et Rezki Meddah, à l'occasion de la parution du troisième tome d'un ouvrage sur l'écriture philosophique. Le débat a été modéré par le Dr Moussa Benaouda. Les conférenciers ont présenté un large aperçu sur l'écriture philosophique en Algérie, réalités et perspectives, en plaidant surtout pour une véritable identité philosophique algérienne dans le sillage de Malek Benabi, Mohamed Arkoun, Abdelmadjid Meziane ou encore Cheikh Bouamrane. Comment faire de la philosophie, présentée comme la mère des sciences, un outil de réflexion sur les problèmes et questionnements de la société moderne à l'ère du diktat de la révolution numérique et l'intelligence artificielle, la traduction des textes philosophiques d'auteurs algériens vers des langues étrangères, ou encore la promotion de la lecture de textes philosophiques produits par des penseurs algériens, a été l'axe principal autour duquel ont tourné les débats. Interrogé par le Quotidien d'Oran, le Dr Ramdani a reconnu la baisse des étudiants de la filière philosophie, passant d'une centaine d'étudiants durant l'année universitaire 2024-2025 à 80 seulement cette année inscrits en licence-master et deux projets de doctorat, ce qui traduit le manque d'attrait de cette discipline dédiée à la réflexion au profit des filières scientifiques et technologiques. En éveillant à l'exercice de la pensée, à la confrontation raisonnée des opinions, la philosophie aide à bâtir une société plus tolérante et plus respectueuse, la philosophie permet ainsi de comprendre et d'apporter une réponse aux grands défis contemporains, en créant les conditions intellectuelles du changement, a résumé l'un des intervenants.