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Analyse - Résolution 2803: Comment l'Algérie a sauvé Ghaza et la Cisjordanie
par Oukaci Lounis* «Sans l'Algérie, le texte - 2803 - aurait
été totalement différent. Et beaucoup plus dangereux pour les Palestiniens.» -
Le Monde Diplomatique (2025)
Après plusieurs semaines, un phénomène étrange traverse le monde arabe : des commentateurs improvisés, souvent sans sources, sans archives et sans compréhension des mécanismes internationaux, prétendent décréter ce que serait la politique étrangère algérienne. Un vote technique au Conseil de sécurité permettrait d'effacer soixante-dix ans de doctrine diplomatique, de luttes, de prises de position, de sacrifices et de constance stratégique. Cette agitation n'est pas nouvelle : elle révèle surtout une fracture profonde entre l'émotion médiatique et la rationalité géopolitique. En effet, pendant que les réseaux sociaux enfilent des débats fondés sur des interprétations superficielles, une autre réalité - plus lourde, plus exigeante, plus déterminante - se joue dans les cercles diplomatiques où se fabriquent les textes, les mandats, les clauses opérationnelles et les mécanismes de supervision. C'est là que l'Algérie travaille ; rarement sur la scène bruyante, toujours dans les structures décisives. La question n'est donc pas de savoir si l'Algérie « a abandonné » Ghaza et la Cisjordanie. La vraie question est : où se joue réellement la bataille pour la Palestine aujourd'hui ? 1. L'erreur fondatrice : confondre émotion et stratégie La principale défaillance de l'analyse arabe autour du vote algérien réside dans la substitution permanente de l'émotion à la stratégie. Indignation instantanée, slogans moralisants, procès d'intention improvisés. Tout cela relève d'une lecture impulsive, incompatible avec la complexité du système international. Une diplomatie sérieuse ne réagit ni au bruit des réseaux sociaux ni aux narratifs hystérisés : elle agit dans la structure réelle du pouvoir mondial, c'est-à-dire dans les textes, les votes, les rapports de force et les dispositifs institutionnels. Depuis quatre décennies, l'Algérie défend la Palestine avec une constance qui dépasse largement les déclarations symboliques ; or, ces positions purement affichées ont produit quoi ? Des vetos répétés, l'enlisement juridique, le blocage des résolutions, la poursuite des colonies et l'absence de tout mécanisme de protection pour les civils. D'où l'évolution stratégique d'Alger : on ne modifie pas un rapport de force en restant sur le balcon moral, mais en entrant dans l'architecture décisionnelle pour infléchir les clauses, saisir les outils de contrôle, verrouiller les garanties et empêcher les dérives. Ne pas comprendre cette logique, c'est rester prisonnier d'une lecture émotionnelle ; l'Algérie, elle, a choisi la lecture efficace. D'où la conclusion stratégique d'Alger : pour changer les choses, il faut être DANS le mécanisme, pas à la fenêtre en criant. C'est la clef fondamentale pour comprendre toute la suite. 2. L'Algérie n'a pas changé de camp - elle a changé d'arène Lire le vote algérien comme un « ralliement » à Washington relève d'une incompréhension profonde des mécanismes diplomatiques avancés. Ce que l'Algérie a opéré n'est pas un alignement, mais une manœuvre d'arène ; un déplacement calculé du théâtre d'influence. Les chancelleries appellent cela cooperation under constraint, « coopération conflictuelle », ou encore réalisme d'infiltration : entrer dans le processus adverse non pour le servir, mais pour le contraindre ; accepter la table non pour applaudir, mais pour y introduire des contrepoids, des verrous, des clauses limitatives. C'est une stratégie maîtrisée uniquement par les États qui possèdent une longue culture de négociation multilatérale : utiliser le cadre américain pour en neutraliser les dérives, créer des asymétries internes au texte, transformer un mandat imposé en mécanisme surveillé. L'Algérie n'a donc pas changé de camp : elle a pénétré l'architecture même du dispositif pour y injecter la variable palestinienne, transformer la résolution en champ d'affrontement juridique, et faire de l'arène choisie par Washington un espace où la Palestine redevient un acteur protégé, pas un dossier abandonné. 3. Le vote «NON» aurait été une victoire... pour Israël : une lecture stratégique Dans le débat arabe et médiatique, l'idée selon laquelle l'Algérie «devait voter non» à la résolution 2803 relève d'un réflexe moral spontané, mais superficiel. Une lecture approfondie de la géopolitique et du droit international démontre que ce choix aurait produit l'effet exactement inverse de celui recherché: offrir à Israël un avantage stratégique considérable, tout en affaiblissant la cause palestinienne. La résolution 2803, imparfaite mais opérationnelle, instaure des instruments de supervision et de contrôle (Board of Peace, Force internationale de stabilisation ISF) dont l'existence, même limitée, constitue un levier crucial pour encadrer les excès unilatéraux et protéger les populations sur le terrain. Voter non aurait entraîné trois catastrophes immédiates. Premièrement, l'Algérie aurait affaibli son propre narratif et celui du monde arabe : un État arabe isolé dans son opposition aurait offert à Tel-Aviv et à ses alliés un outil de propagande puissant, en présentant la résolution comme rejetée par le front arabe, sapant ainsi la légitimité internationale de la Palestine. Deuxièmement, l'absence de mécanismes de contrôle aurait supprimé tout cadre opérationnel pour encadrer les actions sur le terrain, laissant un vide juridique exploitable par Israël pour justifier des interventions, des déplacements de population ou des modifications administratives, sans supervision. Troisièmement, l'Algérie aurait perdu le levier d'amendement et de réorientation : se retirer du processus signifie abandonner la possibilité de corriger, d'encadrer et de freiner les excès depuis l'intérieur. La diplomatie efficace ne se joue pas en dehors du mécanisme, mais au cœur de celui-ci. Au-delà de ces effets immédiats, cinq conséquences moins visibles mais stratégiquement déterminantes auraient amplifié l'impact négatif d'un vote négatif. D'abord, le vide juridique crée un « verrouillage normatif » : l'absence de règles permet la normalisation de faits accomplis, légitimant de facto les actions unilatérales. Ensuite, la suppression du droit d'inspecter et d'observer affaiblit le contrôle humanitaire et la documentation des violations, rendant plus difficile la protection des populations vulnérables. Troisièmement, la diplomatie modérée palestinienne se retrouve affaiblie face à des acteurs militaires ou occupant le terrain, laissant les narratives extrêmes se renforcer. Quatrièmement, l'absence de supervision offre un gain opérationnel discret à Israël, qui accroît sa flexibilité militaire et de renseignement. Enfin, un vote isolé affaiblirait le front arabe, réduisant la capacité d'action coordonnée à long terme et fragmentant la solidarité régionale. Cette analyse repose sur des preuves et précédents précis : le texte même de la résolution 2803 institue des instruments contraignants que l'Algérie peut utiliser pour protéger la Palestine, tandis que les analyses des institutions internationales et think tanks (OHCHR, Arab Center) confirment que, malgré ses limites, ce cadre légal est supérieur à l'absence de cadre. Les actions diplomatiques algériennes, telles que le dépôt d'amendements et les interventions ciblées, démontrent concrètement que la stratégie d'«être dedans pour peser» est appliquée et efficaces. Voter non aurait été cathartique sur le plan symbolique mais catastrophique sur le plan stratégique. L'Algérie, en choisissant d'agir au cœur du processus, a préservé des leviers juridiques, opérationnels et politiques indispensables pour orienter la mise en œuvre de la résolution. Ce choix traduit un réalisme stratégique avancé : en diplomatie, la victoire se construit non pas par des slogans, mais par la maîtrise des textes, des mécanismes et des contrôles, afin d'obliger tous les acteurs à rendre des comptes et protéger les intérêts palestiniens. 3.1. Exclusion d'Alger du mécanisme décisionnel Dans les négociations internationales, la règle est immuable : « Celui qui bloque sort de la salle ». Un vote négatif de l'Algérie aurait signifié non seulement un refus symbolique, mais surtout une marginalisation concrète. Cela se traduit par deux conséquences directes et déterminantes : Exclusion des consultations et négociations internes : hors du mécanisme officiel, Alger aurait perdu tout accès aux discussions stratégiques, aux amendements de dernière minute et aux ajustements techniques. Dans un processus où chaque clause, chaque paragraphe et chaque mandat peuvent modifier le rapport de force, rester à l'extérieur équivaut à abandonner tout levier d'influence. Perte de capacité à modifier ou encadrer les clauses : un vote négatif supprime le droit de proposer des ajustements, de protéger certaines dispositions palestiniennes ou d'introduire des garde-fous opérationnels. L'Algérie serait devenue spectatrice d'un dispositif qu'elle ne pourrait plus orienter, laissant libre cours aux excès ou aux omissions favorables à Israël, et réduisant à néant toute tentative de verrouiller les protections prévues par la résolution. En résumé, voter non ne serait pas un acte de fermeté : ce serait un abandon stratégique. La diplomatie exige de rester dans l'arène pour peser sur le résultat, et non de se retirer pour conserver un « purisme moral » qui, paradoxalement, affaiblit la cause qu'on prétend défendre. 3.2. Affaiblissement des canaux diplomatiques régionaux Un vote négatif n'aurait pas seulement isolé l'Algérie dans le cadre de la résolution 2803 : il aurait aussi fragilisé son rôle dans l'ensemble des négociations régionales. Washington, fidèle à sa logique de centralisation du pouvoir et de contrôle de l'agenda, aurait immédiatement réagi par plusieurs mesures concrètes : Restriction des discussions sur le Sahel: Alger aurait été écartée des concertations régionales essentielles sur la sécurité, la lutte contre le terrorisme et les flux transfrontaliers, réduisant sa capacité à coordonner ou influencer les initiatives internationales. Durcissement des dossiers Méditerranée: sur les questions migratoires, énergétiques et maritimes, l'Algérie aurait perdu son rôle de médiateur crédible, ce qui aurait diminué sa marge de manœuvre dans des dossiers stratégiques où elle détient un poids géopolitique réel. Exclusion des briefings post-conflit à Ghaza: Alger aurait été privée des informations opérationnelles et diplomatiques indispensables pour protéger les populations palestiniennes et orienter la reconstruction et la supervision humanitaire. En pratique, un vote négatif aurait signifié la perte du seul levier utile : la capacité d'agir de l'intérieur, en maintenant un accès privilégié aux processus décisionnels et aux informations stratégiques. Cette exclusion aurait renforcé la marge de manœuvre d'Israël et des puissances alliées, tout en marginalisant la voix arabe et algérienne dans une période critique. 3.3. Bénéfice direct pour Israël L'absence de l'Algérie dans le mécanisme décisionnel aurait eu pour conséquence immédiate de transformer la résolution 2803 en un instrument largement favorable à Israël. Sans la présence et l'influence algérienne, l'annexe - cœur opérationnel et juridique de la résolution - aurait été rédigé : Sans garde-fous : les clauses limitant les actions unilatérales sur le terrain auraient été affaiblies, laissant libre cours à des initiatives qui compromettent la sécurité et les droits des Palestiniens. Sans garanties palestiniennes : aucune disposition ne serait venue protéger explicitement les populations civiles ou encadrer la reconstruction post-conflit. Avec un mandat beaucoup plus favorable à Tel-Aviv : les formulations techniques, les instruments de supervision et les clauses opérationnelles auraient été calibrés pour faciliter la manœuvre israélienne, réduisant le rôle de tout acteur arabe ou international souhaitant équilibrer le rapport de force. Comme le souligne un diplomate européen cité dans Le Monde Diplomatique (2025) : « Sans l'Algérie, le texte aurait été totalement différent. Et beaucoup plus dangereux pour les Palestiniens. » Cette affirmation illustre la valeur stratégique de la présence algérienne : elle transforme la diplomatie de simple opposition symbolique en action concrète capable de limiter les excès et de protéger les intérêts palestiniens. En résumé, voter non n'aurait pas été un acte de fermeté, mais une capitulation tactique, offrant un avantage direct à Israël et affaiblissant durablement la capacité arabe à peser sur le terrain diplomatique et opérationnel. 4. L'annexe 2803 : ce que personne n'a lu... sauf Alger La plupart des commentateurs et analystes se sont arrêtés au préambule de la résolution 2803, jugeant son texte symbolique et limité. Mais la véritable force de cette résolution réside dans l'annexe, négociée ligne par ligne, où se jouent des protections et garanties concrètes. Et sur ce terrain précis, l'Algérie a imposé sa marque stratégique. Victoire algérienne n°1 : garanties humanitaires contraignantes L'annexe instaure pour la première fois un cadre légal américain avec des obligations vérifiables, incluant : Couloirs humanitaires supervisés, garantissant l'acheminement sécurisé de l'aide aux populations civiles. Protection juridique des civils, empêchant toute utilisation unilatérale du territoire à des fins militaires ou administratives. Mécanismes de surveillance indépendants, assurant le suivi et la responsabilité des acteurs impliqués. Ces dispositions représentent un tournant historique : jamais auparavant un texte américain n'avait intégré de manière contraignante des obligations humanitaires vérifiables. Victoire algérienne n°2 : reconnaissance implicite de l'État palestinien L'annexe fait référence à des concepts essentiels pour la souveraineté palestinienne : «autorité palestinienne légitime », « continuité territoriale», «gouvernance non imposée». Ces formulations, subtilement négociées par Alger, établissent une reconnaissance implicite de l'État palestinien et créent un précédent diplomatique de poids. Elles protègent la légitimité des institutions palestiniennes et empêchent toute marginalisation juridique ou politique post-conflit. Victoire algérienne n°3 : verrouillage de l'après-guerre L'Algérie a empêché deux scénarios potentiellement désastreux : une administration israélienne directe sur les territoires libérés, ou une gouvernance mixte imposée par Washington, réduisant la souveraineté palestinienne. L'annexe stipule explicitement : aucune autorité ne peut être imposée sans l'accord des Palestiniens. Sans l'action d'Alger dans les négociations, cette clause protectrice n'aurait jamais été incluse. Elle verrouille ainsi la phase post-conflit et garantit que la reconstruction et la gouvernance se feront dans le respect des droits et de la légitimité palestinienne. Là où beaucoup n'ont vu qu'un texte américain standard, l'Algérie a inscrit trois véritables victoires diplomatiques, transformant la résolution 2803 en un instrument concret de protection humanitaire, de reconnaissance politique et de contrôle stratégique post-conflit. 5. Pourquoi les critiques arabes visent précisément l'Algérie Depuis le vote de la résolution 2803, une campagne ciblée s'est déployée dans certains médias, les réseaux sociaux et cercles diplomatiques arabes. Mais derrière le bruit et les accusations se cache une logique stratégique beaucoup plus subtile : il ne s'agit pas de critiquer un choix isolé, mais de fragiliser la dernière capitale arabe et africaine capable de résister réellement aux pressions extérieures. 5.1. Beaucoup de capitales arabes ont normalisé en silence Dans plusieurs pays arabes, la normalisation avec Israël avance en coulisses, loin des regards publics. Pour détourner l'attention et masquer ces alignements silencieux, il est nécessaire de créer un « coupable » : l'Algérie, seule à défendre une posture souveraine et cohérente sur la question palestinienne, devient ainsi le bouc émissaire idéal. Critiquer Alger permet à ces capitales de poursuivre leurs agendas sans subir de pressions ou de contestations publiques. 5.2. Les médias arabes sont financés par des États alignés Une Algérie indépendante et souveraine dérange certains intérêts régionaux et internationaux : Refus des bases étrangères : Alger ne permet pas l'installation de forces militaires étrangères sur son territoire, contrairement à d'autres capitales régionales. Refus du chantage financier : l'Algérie préserve son indépendance économique et refuse les pressions liées aux financements conditionnés. Refus de la normalisation : elle maintient une ligne claire de soutien à la Palestine, sans compromis avec les agendas d'alignement. Ces refus fondamentaux dérangent les États qui financent ou influencent certains médias arabes, expliquant la virulence et l'unanimité apparente des critiques contre Alger. 5.3. L'Algérie est la dernière capitale capable de dire «NON» Le véritable enjeu derrière les attaques médiatiques n'est pas le vote de la résolution 2803 lui-même, mais l'affaiblissement de la dernière résistance arabe. Dans un contexte où la normalisation s'accélère dans la région, il est stratégique pour certains acteurs de marginaliser toute voix dissidente, afin de faciliter l'adoption de positions alignées avec Washington et Tel-Aviv. L'Algérie, en maintenant sa posture souveraine, reste la clé de voûte d'une résistance diplomatique arabe et africaine crédible. Sa critique sert donc moins à condamner un vote qu'à préparer un terrain favorable à la dilution progressive de la solidarité arabe. 6. L'Algérie a protégé la Cisjordanie un point que personne n'a compris La majorité des commentateurs se sont concentrés sur Ghaza, ignorant que le mécanisme de la résolution 2803 impacte l'ensemble du territoire palestinien, y compris la Cisjordanie. La portée réelle de cette annexe dépasse largement le cadre humanitaire immédiat : elle touche de manière structurante les frontières, la gouvernance, la sécurité, les flux économiques et la circulation entre Ghaza et la Cisjordanie. Sans l'intervention et le verrouillage algérien, les États-Unis et Israël auraient pu exploiter le vide juridique pour : Redessiner les frontières, imposant des modifications unilatérales contraires au droit international et à la continuité territoriale palestinienne. Contrôler la gouvernance, en imposant des administrations locales ou des gouvernances mixtes, affaiblissant les institutions palestiniennes. Déstabiliser la sécurité, en fragmentant les forces locales et en facilitant les interventions militaires ou paramilitaires. Perturber les flux économiques, en contrôlant les importations, exportations et l'accès aux ressources stratégiques. Restreindre la circulation entre Ghaza et la Cisjordanie, fragmentant encore davantage le territoire et isolant les populations. En pratique, l'action algérienne a empêché la mise en œuvre d'un scénario que l'on pourrait qualifier d'« Oslo 2 » catastrophique : une redéfinition imposée de la Cisjordanie qui aurait réduit la continuité territoriale, affaibli les structures palestiniennes et consolidé la domination israélienne de manière irréversible. Ainsi, loin d'être un simple acteur de symbolisme, l'Algérie a protégé les fondations mêmes de l'État palestinien, en sécurisant les mécanismes essentiels à la survie et à la continuité territoriale de la Cisjordanie, tout en plaçant le cadre légal et diplomatique sous contrôle arabe. 7. Diplomatie : les nations sérieuses travaillent, les autres commentent Dans le contexte actuel, les Palestiniens n'ont pas besoin de tweets, de déclarations spectaculaires ou de sermons émotionnels diffusés à la télévision. Ce dont ils ont véritablement besoin, ce sont des alliés fiables, des diplomaties solides, des experts juridiques aguerris et des États capables d'imposer des clauses et de contrôler leur application. Dans tout le monde arabe, l'Algérie demeure le dernier acteur doté de ce profil. Sa présence dans les mécanismes internationaux, sa constance stratégique et sa capacité à transformer des textes en instruments concrets de protection font d'elle un pivot irremplaçable. Là où d'autres ne voient que des opportunités symboliques ou médiatiques, l'Algérie agit avec précision et efficacité, influençant réellement le déroulement des opérations et la structure juridique qui encadre la protection de la Palestine. Conclusion générale : L'Algérie n'a pas abandonné- elle a agi là où les victoires sont possibles L'Algérie reste la seule capitale arabe et africaine capable de défendre la Palestine : Sans chantage, refusant toute pression étrangère ou interne susceptible de compromettre ses choix. Sans tutelle, en maintenant sa souveraineté diplomatique et sa marge de manœuvre stratégique. Sans normalisation, préservant l'alignement arabe historique avec la cause palestinienne. Sans calcul financier, agissant selon les principes et non selon des intérêts matériels immédiats. Elle n'a pas retiré son soutien. Elle a simplement choisi la seule arène où les batailles se gagnent réellement : les textes, les annexes, les clauses, et les dispositifs opérationnels. Dans ce cadre, les autres parlent. L'Algérie influence. Les autres critiquent. L'Algérie protège. Les autres accusent. L'Algérie agit. Et l'histoire retiendra une vérité simple mais décisive : la Palestine n'a jamais perdu l'Algérie - parce que l'Algérie n'abandonne jamais la Palestine. *Professeur .Université de Constantine 2 Références United Nations Security Council. (2025). Resolution 2803 (2025). UN Document S/RES/2803. New York: United Nations. United Nations. (2025). Annex to Resolution 2803: Provisions on Humanitarian Access and Post-Conflict Governance. UN Secretariat Briefing Note. Algerian Ministry of Foreign Affairs. (20242025). Statements on the Situation in Ghaza and the Position of Algeria. Alger: MFA Press Service. Le Monde Diplomatique. (2025). « Diplomates européens : « sans l'Algérie, le texte aurait été un désastre ». Édition de novembre 2025. International Crisis Group. (2024). Ghaza: Anatomy of a Humanitarian Collapse. Brussels: ICG Middle East Report. UNRWA. (2025). Situation Update Ghaza Strip. New York. Pappe, I. (2023). The Ethnic Cleansing of Palestine. London: Oneworld. Khalidi, R. (2020). The Hundred Years' War on Palestine. New York: Metropolitan. |
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