Dimanche, 45e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le volet des aides humanitaires préconisé par le «plan de paix», et ce en total accord avec l'administration Trump.

Le rapport statistique du ministère de la Santé, publié hier, fait état de 23 martyrs (dont deux retirés des décombres) et 83 blessés dans les attaques de l'armée sioniste lors des précédentes 24h, portant le nombre de victimes des attaques israéliennes, depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, à 339 martyrs et 871 blessés, ainsi que 574 corps exhumés des décombres des bâtiments bombardés. Le bilan global des victimes du génocide israélien à Ghaza passe à 69.756 martyrs et 170.946 blessés, ajoute le rapport statistique.

Par ailleurs, le porte-parole du Département de médecine légale au ministère de la Santé a déclaré à Al Jazeera l'urgence de doter Ghaza de laboratoires pour effectuer les analyses ADN nécessaires pour la détermination de l'identité des martyrs retrouvés sous les décombres ou ceux remis par l'entité sioniste.

«Nous avons besoin de laboratoires scientifiques pour les relevés d'empreintes digitales et les analyses ADN. Nous avons reçu 330 corps remis par l'occupation, mais nous n'en avons identifié que 90», a-t-il déclaré. «Nous nous basons sur la photographie médico-légale et les témoignages, et nous rencontrons des difficultés pour accomplir convenablement notre mission.

Nous nous sentons impuissants face à l'impossibilité d'identifier les corps des disparus», a-t-il ajouté, avant de lancer un appel aux «instances internationales» à intervenir pour «fournir du matériel de laboratoire médico-légal».

En 45 jours : Près de 500 violations du cessez-le-feu par l'entité sioniste

L'armée génocidaire d'Israël continue de bombarder Ghaza. Dans la nuit de samedi à dimanche, les premiers bombardements ont commencé peu après minuit. Le correspondant d'Al Jazeera a comptabilisé dix frappes aériennes du côté palestinien de la «Ligne jaune» uniquement à l'est de Khan Younis, dans le sud de la bande de Ghaza.

Dès les premières lueurs du jour, l'artillerie de l'occupation sioniste a pris le relais pour bombarder des zones à l'est du camp de réfugiés d'al-Bureij, dans le centre de l'enclave, ainsi que les régions de l'est de la ville de Ghaza et l'est de Khan Younes. Plusieurs explosions ont été également signalées au nord-est Rafah, dans le sud de Ghaza. Le correspondant d'Al Jazeera a confirmé qu'il s'agissait d'une opération de démolition de plusieurs habitations.

En 45 jours, l'occupation israélienne a commis «497 violations de l'accord de cessez-le-feu, faisant 339 martyrs et 871 blessés», a indiqué, samedi, un communiqué du Bureau des médias du gouvernement de Ghaza, ajoutant que cette persistance «confirme la détermination de l'occupation à saper l'accord et à instaurer une réalité sanglante sur le terrain, menaçant la sécurité et la stabilité de l'enclave».

«Ces violations ont entraîné la mort de 342 civils, majoritairement des enfants, des femmes et des personnes âgées, ainsi que 875 blessés et 35 arrestations arbitraires lors d'incursions et de raids», ajoute la déclaration, qui précise que dans 142 cas il s'agissait de «tirs directs visant des civils», en plus de «228 opérations de bombardement terrestre, aérien et d'artillerie», «100 démolitions d'habitations et d'infrastructures civiles» et de «21 incursions de véhicules de l'occupation dans des zones résidentielles et agricoles, franchissant la ligne jaune temporaire».

Le silence des Etats-Unis et des pays médiateurs encourage l'entité génocidaire non seulement à continuer ses violations, mais d'en accuser la résistance.

Samedi, l'armée d'occupation a diffusé une vidéo montrant un homme armé sortant d'un véhicule 4x4 flambant neuf, de couleur noire, faisant usage de sa kalachnikov. Les images montrent également des tirs de riposte en direction de l'homme armé qui tombe à terre. Le jour même, l'armée sioniste accuse le Hamas de «violer le cessez-le-feu».

En réaction à cette vidéo, Izzat al-Rishq, un membre dirigeant du Mouvement Hamas, a exigé des médiateurs et l'administration américaine pour qu'ils «fassent pression sur Israël afin qu'il révèle l'identité du «militant» prétendument envoyé par le Hamas».

«Israël invente des prétextes pour se soustraire à l'accord et reprendre une guerre d'extermination. C'est Israël qui viole l'accord quotidiennement et systématiquement», a ajouté al-Rishq, avant de démentir «catégoriquement» les informations «publiées par des sources israéliennes» selon lesquelles «le Hamas aurait informé Witkoff (l'envoyé spécial de Trump) de la fin de l'accord de cessez-le-feu». «Nous avons appelé les médiateurs et l'administration américaine à intervenir et à contraindre Israël à respecter l'accord», a-t-il précisé.