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Ghaza: 10.000 Palestiniens toujours portés disparus

par Mohamed Mehdi

  Samedi, 44e jour du cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm Al-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », et ce en total accord avec l'administration Trump.

Le rapport statistique du ministère de la Santé, publié hier, fait état de 7 martyrs et de 30 blessés dans les attaques de l'armée sioniste lors des précédentes 48h, portant le nombre de victimes des attaques israéliennes, depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, à 318 martyrs et 788 blessés. Le bilan global des victimes du génocide israélien à Ghaza passe à 69.733 martyrs et 170.863 blessés, ajoute le rapport statistique.

Le document note que «180 martyrs, dont les données ont été complétées et approuvées par le comité gouvernemental d'approbation des martyrs, du 14 au 21 novembre 2025, ont été ajoutés aux statistiques cumulatives».

Plus de 10.000 Palestiniens sont toujours portés disparus à Ghaza. En plus du manque de d'équipements, les recherches sont quasiment au point mort depuis le début de l'agression sioniste, en raison du ciblage systématique des équipes de la Protection civile par l'armée d'occupation.

A ce propos, le porte-parole de la Protection civile de Ghaza, Mahmoud Basal, a déclaré à Al Jazeera, que «les recherches de personnes disparues sont suspendues depuis novembre 2023 en raison des attaques israéliennes». «Nous exigeons la mise à disposition de 20 excavatrices pour nos équipes afin de leur permettre de disposer du temps nécessaire pour rechercher les corps. Nous exhortons la Croix-Rouge internationale à faire de la récupération des corps des disparus une priorité», a-t-il ajouté.

Mahmoud Basal a également fait état de la destruction de «dizaines de maisons et d'immeubles résidentiels dans la partie orientale de la ville de Ghaza, à l'est de la «Ligne jaune» par l'armée israélienne depuis l'annonce du cessez-le-feu, ajoutant que le déplacement de cette «»Ligne» de 250 mètres a contraint des centaines de familles à fuir vers des zones totalement dépourvues de produits de première nécessité».

«Les citoyens sont désormais entassés dans des zones de la ville de Ghaza dépourvues de services, vivant dans des conditions déplorables et insalubres», a souligné M. Basal, mettant en garde contre de «dangereuses crises supplémentaires qui pourraient menacer la vie des habitants, d'ici l'hiver, si une intervention urgente et concrète n'est pas mise en œuvre».

De son côté, l'organisation onusienne, Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré que «les familles de Ghaza sont confrontées à une grave pénurie de liquidités et n'ont pas les moyens d'acheter des produits de première nécessité, dont certains sont disponibles sur les marchés».

«De nombreux habitants de la bande de Ghaza sont incapables de subvenir à leurs besoins essentiels malgré le cessez-le-feu. Certains produits, légumes et fruits sont entrés à Ghaza, mais leurs prix sont extrêmement élevés et les habitants ne peuvent pas se les procurer», a ajouté le PAM, dans une déclaration rapportée par Al Jazeera.

Le PAM a également constaté que les massacres de Palestiniens «se poursuivent à Ghaza malgré l'accord de cessez-le-feu».

Ghaza toujours sous les bombardements : Silence des Américains et des médiateurs

Du nord au sud et d'Est en ouest, Ghaza est toujours sous les bombardements de l'armée israélienne, malgré l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, et l'adoption de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l'ONU, le 18 novembre dernier, censée apporter une protection de Ghaza et ses habitants.

Plus étonnant encore est le silence des Etats-Unis et des pays médiateurs (Qatar et Egypte) devant l'escalade de l'armée sioniste.

Depuis l'aube de samedi jusqu'à 18h (localement), les attaques israéliennes avaient fait au moins 10 martyrs, selon des sources hospitalières citées par Al Jazeera.

Dès 6h du matin, le correspondant d'Al Jazeera a signalé que des frappes aériennes israéliennes, au-delà de la «ligne jaune», ont visé l'est de Khan Younes (sud de l'enclave) et de la ville de Ghaza (nord). Au courant de la journée, ce sont d'autres zones qui sont venues s'ajouter aux cibles de l'armée génocidaire.

Des bombardements d'artillerie ont visé les quartiers al-Tuffah et al-Rimal, à l'est de la ville de Ghaza, le camp de réfugié de Jabaliya (au nord), ainsi que Nuseirat, al-Bureij et Deir al-Balah dans le centre de l'enclave, faisant plusieurs morts et des blessés.

L'attaque sur Jabaliya a fait un blessé, a rapporté une source au complexe médical Al-Shifa, deux autres Palestiniens ont été blessés à l'est du camp de réfugiés d'al-Bureij, affirme l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa. Quant au bilan des bombardements visant le quartier al-Rimal, il est de 5 martyrs et plusieurs blessés, ont signalé à Al Jazeera les services des ambulances et de secours.

En outre, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que «deux frappes aériennes israéliennes ont ciblé une maison dans le camp de réfugiés de Nuseirat» et une autre frappe aérienne a visé «les environs de la mosquée Bilal Ibn Rabah, à l'ouest de Deir al-Balah».

Wafa a précisé de son côté, que l'attaque de Nuseirat a visé «la maison de la famille Amouna» faisant «un martyr et 7 blessés transférées à l'hôpital Al-Awda».

Cisjordanie occupée : Des dizaines de Palestiniens détenus et interrogés à al-Khalil

«Samedi, les forces d'occupation israéliennes ont arrêté des dizaines de citoyens et les a interrogés à même le sol, après les avoir battus» dans le gouvernorat d'Al-Khalil, a rapporté l'agence Wafa.

«Les forces d'occupation ont attaqué plusieurs quartiers de la ville, pris d'assaut des dizaines de maisons, les ont fouillées, ont fait des ravages sur leur contenu et ont détenu pendant des heures plus de 30 citoyens dans la cour d'une usine de briques, en face de la maison de la famille du martyr Walid Sabarna dans la région d'Asida», affirme encore Wafa, précisant que les détenus ont été interrogés à même le sol et battus.

«De plus, les forces d'occupation ont également mis en place plusieurs points de contrôle militaires à l'entrée d'Al-Khalil, ses villes, villages et camps, et fermé un certain nombre de routes principales et secondaires avec des portes en fer, des cubes de ciment et des barrières en terre», ajoute l'agence palestinienne Wafa.