Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Algérie 2024, rendez-vous avec l'Histoire: Stabilité relative et opportunité de réforme

par Salah Lakoues

Les hypothèses que nous pouvons avancées sont toutes plausibles et pourraient avoir motivé l'avancement de l'élection présidentielle de trois mois:

La situation politique internationale instable : Dans un contexte de turbulence politique mondiale, le Président peut chercher à renforcer sa position domestique avant d'éventuelles secousses internationales. Organiser des élections anticipées pourrait être perçu comme une mesure de prévoyance pour stabiliser le pays face à des menaces externes.

Le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d'Algérie: Le Président sortant pourrait vouloir éviter d'être accusé de politiser cette commémoration en organisant sa campagne électorale, pendant cette période sensible. En avançant les élections, il peut s'assurer que sa campagne n'interfère pas avec les cérémonies commémoratives.

Le Président souhaite partir en voyage important à l'étranger avec un nouveau mandat : Organiser des élections anticipées lui permettrait de consolider sa position politique avant ce voyage, renforçant ainsi sa légitimité et son autorité lors des négociations ou des rencontres internationales. Chacune de ces hypothèses pourrait avoir contribué à la décision d'avancer l'Election présidentielle de trois mois, et il est possible que plusieurs facteurs aient été pris en compte simultanément par le Président.

Il semble que dans ce contexte spécifique, l'organisation d'une élection présidentielle anticipée pourrait être motivée par le désir de renforcer l'Unité nationale et d'introduire des changements sociétaux importants. Si le pays n'est pas en proie à une crise économique ou politique majeure, cela pourrait indiquer que les autorités souhaitent capitaliser sur une période de stabilité pour promouvoir des réformes sociales et politiques sans perturbations majeures. Le renforcement du Front national intérieur pourrait signifier un besoin de consolider le consensus national et de renforcer l'adhésion aux valeurs et aux objectifs communs. Organiser des élections anticipées, dans ce contexte, pourrait être perçu comme une manière de renouveler les liens patriotiques et assurer la protection de l'Algérie. Il est vrai que des agitations multiformes testent les capacités de notre pays et de son armée à résister aux provocations émanant de l'étranger en mobilisant l'opinion publique autour de ces nouveaux objectifs. Quant à la nouvelle approche sociétale, cela suggère un désir de promouvoir des changements significatifs dans les structures économiques sociales, culturelles et politiques du pays. L'élection anticipée pourrait être utilisée comme un moyen de légitimer cette nouvelle orientation et de donner un mandat clair au gouvernement pour la mettre en œuvre.

En effet, l'Algérie se prépare à une élection présidentielle anticipée qui suscite beaucoup d'attentes et d'interrogations. La perspective d'un changement de paradigme économique est au cœur des débats, avec l'ambition de diversifier l'économie et d'adopter un mode opératoire plus réaliste.

Diversifier l'économie :

L'Algérie dépend largement des hydrocarbures, qui représentent plus de 90% des recettes d'exportation du pays. Cette dépendance rend l'économie vulnérable aux fluctuations du marché pétrolier. La diversification est donc essentielle pour réduire cette dépendance et créer des emplois dans d'autres secteurs.

Adopter un mode opératoire réaliste :

Le système économique actuel est souvent considéré comme trop bureaucratique et rigide.

Cela entrave l'investissement et le développement des entreprises. Il est donc nécessaire de simplifier les procédures administratives et de créer un environnement plus favorable aux affaires.

La sur-réglementation est un frein majeur à l'investissement et à l'innovation. Il est nécessaire de réduire les réglementations superflues et de simplifier celles qui sont nécessaires.

Les défis à relever :

Le changement de paradigme économique ne sera pas facile à réaliser. Il faudra surmonter de nombreux défis, notamment:

La résistance des bureaucrates et des intérêts particuliers

Le manque de compétences et d'infrastructures

La variante du marché international

Les perspectives :

Malgré les défis, le changement de paradigme économique est une nécessité pour l'Algérie. L'élection présidentielle anticipée offre une opportunité pour lancer ce changement et mettre le pays sur la voie d'une croissance durable et inclusive.

Points clés à retenir :

L'Algérie a besoin de diversifier son économie pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Il est nécessaire d'adopter un mode opératoire plus réaliste et de mettre fin à la sur-réglementation pour stimuler l'investissement et la croissance. Le changement de paradigme économique ne sera pas facile à réaliser, mais il est indispensable pour l'avenir de l'Algérie. En résumé, dans un contexte de stabilité politique et économique, l'organisation d'une élection présidentielle anticipée pourrait être motivée par des objectifs de renforcement de l'Unité nationale, de consolidation du Front intérieur et de promotion d'une nouvelle approche sociétale. Cela démontre un engagement envers le changement progressif et une volonté de répondre aux besoins et aux aspirations de la société.

Une telle initiative pourrait en effet ouvrir le champ politique en permettant l'émergence de nouvelles figures et la revitalisation du paysage politique. En organisant des élections présidentielles anticipées avec une orientation vers une nouvelle approche sociétale et un soutien à un monde multipolaire, le Président en exercice pourrait encourager la participation d'une diversité de candidats et de forces politiques, permettant ainsi un renouvellement des élites et une plus grande représentativité au sein du gouvernement.

Cela pourrait également offrir l'opportunité à des figures issues de la société civile, du monde académique, des mouvements sociaux et d'autres secteurs de se lancer dans l'arène politique et de contribuer à la formulation de politiques et de stratégies novatrices. Un tel renouvellement des élites politiques pourrait favoriser un débat public plus dynamique et un processus décisionnel plus inclusif, renforçant ainsi la légitimité et la gouvernance démocratique du pays.

En fin de compte, l'émergence d'une nouvelle classe politique et le renouvellement des élites pourraient apporter une bouffée d'air frais au paysage politique, stimulant le progrès, l'innovation et la responsabilité dans la gouvernance. Cependant, cela dépendra également de la volonté politique de tous les acteurs concernés de soutenir un tel processus de renouveau politique et de garantir des élections libres, justes et transparentes.

Effectivement, l'Algérie a historiquement joué un rôle important sur la scène internationale et a souvent exprimé des positions de non alignement et d'indépendance politique. Forte de son héritage de lutte pour la décolonisation et de son engagement dans les mouvements de libération nationale, l'Algérie a souvent plaidé pour un ordre mondial plus équitable et plus juste. En tant que pays situé à la croisée des continents africain, arabe et européen, l'Algérie a également un potentiel significatif pour exercer un leadership régional et continental.

L'Algérie pourrait donc être un acteur-clé dans la promotion d'une nouvelle stratégie politique internationale axée sur le non alignement revisité et la coopération équitable entre les nations. Son expérience historique, sa position géographique stratégique et ses ressources naturelles en font un acteur potentiellement influent dans la recherche de solutions aux défis mondiaux actuels, notamment en matière de développement durable, de sécurité régionale et de stabilité économique.

Cependant, pour concrétiser cette ambition politique, l'Algérie devra naviguer à travers les défis internes et externes, tout en travaillant avec d'autres acteurs internationaux partageant des objectifs similaires. La réalisation d'une telle vision nécessitera un engagement continu et une diplomatie efficace, ainsi qu'une adhésion à des principes de justice, d'égalité et de respect mutuel dans les relations internationales.

Exactement, une telle initiative pourrait, en effet, ouvrir le champ politique en permettant l'émergence de nouvelles figures et la revitalisation du paysage politique. En organisant des élections présidentielles anticipées avec une orientation vers une nouvelle approche sociétale et un soutien au multilatéralisme, le Président en exercice pourrait encourager la participation d'une diversité de candidats et de forces politiques, permettant ainsi un renouvellement des élites et une plus grande représentativité au sein du gouvernement.

Cela pourrait également offrir l'opportunité à des figures issues de la société civile, du monde académique, des mouvements sociaux et d'autres secteurs de se lancer dans l'arène politique et de contribuer à la formulation de politiques et de stratégies novatrices. Un tel renouvellement des élites politiques pourrait favoriser un débat public plus dynamique et un processus décisionnel plus inclusif, renforçant ainsi la légitimité et la gouvernance démocratique du pays. En conclusion, l'organisation d'une élection présidentielle anticipée en Algérie représente un moment crucial pour le pays, marqué par la stabilité relative après une période d'instabilité en 2019. Cette décision offre une opportunité unique de consolider les institutions démocratiques, de promouvoir une nouvelle approche sociétale et de répondre aux aspirations de la population pour un avenir meilleur. Alors que le Président Tebboune s'efforce de stabiliser la situation sociale et économique, cette élection anticipée pourrait être le catalyseur d'un renouveau politique et d'une transformation sociétale, permettant à l'Algérie de relever les défis du présent et de se préparer à façonner un avenir plus inclusif, prospère et résilient pour tous ses citoyens.