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Exploitation anarchique des espaces publics: El Akid Lotfi, un quartier victime de son succès

par Houari Barti

Le quartier El Akid Lotfi est-il de venu victime de son succès ?

C'est la question que se posent, désormais, beaucoup de résidents de ce quartier, né dans le sillage de l'expansion de la ville d'Oran vers ses frontières Est. Une urbanisation tous azimuts qui n'a pas manqué d'apporter son lot d'entorses aux règles du vivre ensemble, notamment en matière d'occupation de l'espace public.

L'occupation illicite des trottoirs par certains commerçants peu scrupuleux représente une de ces entorses manifestes à ces règles comme le souligne les habitants du quartier par la voix de leur association de quartier «El Moussalaha». «Face à ces dépassements, la passivité des autorités locales à faire appliquer la loi, à travers notamment la délégation urbaine, relevant de la commune d'Oran, prends les allures dans certains cas à de la complicité pure et simple », affirme la même source. Le nouveau délégué de secteur installé, récemment, à l'issue de la mise à terme des fonctions de son prédécesseur, aura donc du pain sur la planche pour normaliser un quartier victime de sa nouvelle vocation commerciale grandissante. En témoigne le nombre important de cafétérias, 22 au total, selon l'association «El Moussalaha», qui fait état, en plus, de 4 demandes d'autorisation à l'étude aux services compétents. A ce propos, l'association de quartier souhaite « le gel de toute délivrance de nouvelle autorisation d'exploitation » jusqu'à ce qu'une commission ad-hoc fasse une enquête détaillée sur une activité qui semble échapper à tout contrôle.

L'association «El Moussalaha» ne manque pas par ailleurs, de signaler « la disparition des bornes d'ordures ménagères, un dispositif constitué d'une cuve enterrée et d'une partie aérienne discrète qui permet d'y glisser les ordures. Ces bornes qui sont un don d'un particulier, dont la valeur est estimée à 4 millions de dinars, ont été démontées « pour permettre à un restaurant d'occuper l'espace sous forme d'une terrasse en dépit des plaintes des riverains, » affirme, par ailleurs, l'association.

L'association signale par ailleurs, la prolifération sauvage des panneaux publicitaires ce qui constitue, selon l'association, une source supplémentaire de pollution visuelle. Aussi, ajoute-t-on, il y a lieu de signaler la détérioration d'une vingtaine de bancs publics dont la valeur est estimée entre 40.000 et 70.000 dinars pièce. « A défaut d'être fixés, ces bancs sont souvent déplacés par les citoyens. Une manipulation qui cause leur détérioration, et une perte qui se chiffre en millions de dinars, alors que prévoir un mécanisme de fixation ne coûterait, aux pouvoirs publics, que quelques centaines de dinars.