Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Hydrocarbures: Nouvelle découverte de pétrole dans le bassin de Berkine

par Yazid Alilat

L'association du groupe pétrolier algérien Sonatrach avec la société thaïlandaise PTTEP et le Chinois Cnooc donne de bons résultats en matière de recherche et de découvertes d'hydrocarbures, depuis 2011. Hier mardi, le groupe algérien a annoncé avoir réalisé, avec succès, depuis cette date, la campagne de forages du contrat de Hassi Bir Rekaïz, dans le bassin de Berkine. «Le dernier puits de délinéation Bou Goufa-2 (BOG-2), foré dans la structure BOG-REZ, a atteint, fin avril 2016, la profondeur de 4.064 m et le test de formation effectué au réservoir Trias Argileux Gréseux Inférieur (TAGI), a donné lieu à une production de 15,9 m³/h (environ 2.406 bbl/jour) d'huile», indique un communiqué de Sonatrach. Le débit de pétrole brut enregistré est «très satisfaisant», souligne le communiqué. «Les résultats de ce puits, ajoutés à ceux déjà enregistrés, viennent confirmer le potentiel du périmètre de Hassi Bir Rekaiz», relève Sonatrach. Cette campagne d'exploration, entamée en 2009, visait le forage de 160 puits, à fin 2016, dont 80% sont en fonds propres de Sonatrach. L'association avec la ?'Petroleum Authority of Thailand'' (PETT) et la China National Offshore Oil Corporation (Cnooc), dans la recherche et le forage de puits, dans le bassin de Berkine donne de bons résultats, selon Sonatrach. En mars dernier, le groupe avait annoncé avoir réalisé, avec succès, le forage du puits Rhourde Ez Zita-1 bis (REZ-1 bis), souscrit au titre de la campagne de forage de la 3ème phase de Recherche du Contrat Hassi Bir Rekaiz. Le puits REZ-1 bis, qui a atteint la profondeur finale de 4.037 m, a produit 40,7 m³/h d'huile à partir du réservoir TAGI et 2 m³/h d'huile à partir du réservoir Ordovicien. Début décembre 2015, un autre forage, réalisé avec succès, et qui a donné un bon débit d'huile avait été annoncé par le groupe pétrolier algérien. Le groupe Sonatrach a précisé avoir réalisé avec ses partenaires thaïlandais et chinois une découverte d'huile intéressante, lors du forage d'exploration Mouia Aissa-1 (MAS-1), dans le périmètre Hassi Bir Rkaiz (Blocs 443a-424a-414xt-415ext), situé, toujours, dans le bassin de Berkine, à 250 km au sud-est de Hassi Messaoud.

Le puits d'exploration MAS-1 qui a atteint la profondeur de 3.844 m dans le Grés d'El Atchane, a produit 34,73 m³/h d'huile à partir du réservoir TAGI, avec une pression en tête de 2789 psi. Dans le cadre de ce contrat, Sonatrach est partenaire à hauteur de 51% avec CNOOC (24,5%) et PTTEP (24,5%) en charge de l'exploitation. Durant cette campagne de forage, qui a commencé, en décembre 2011, une dizaine de puits ont été testés, donnant lieu à des débits d'huile et de gaz associé très satisfaisants, avait indiqué le groupe pétrolier algérien dans de précédents communiqués, relevant que la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et ses deux partenaires «ont honoré les obligations contractuelles de la 1re phase de recherche, consistant en le forage de 9 puits d'exploration».

Plus de forages, plus de pétrole

Dans son programme de développement 2015-2019, Sonatrach prévoit la réalisation d'une trentaine de projets de traitement, dont 18 pour le gaz naturel et 11 pour le pétrole brut, le forage de 260 puits, par an, ainsi que la réalisation de 26.000 km²/an de sismique 3D et 10.000 km² de sismique 2D. C'est dire que l'effort reste constant pour la recherche, l'exploitation et la commercialisation de gaz et d'huile, par le groupe algérien, associé dans plusieurs projets à des partenaires britanniques (BP notamment), américains, français, espagnols, et asiatiques dont le géant chinois Cnooc. Mais, globalement, la production d'huile et de gaz n'est pas à la hauteur des espérances, selon des experts de Sonatrach, qui produit, actuellement, environ 200 millions TEP (tonnes équivalent pétrole), et compte en produire jusqu'à 225 millions TEP, en 2017.

L'ex-PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine avait reconnu peu avant d'être limogé que «nous avons connu une légère baisse de notre production globale depuis 2008. Nous pensons la redresser, pour arriver à 225 millions TEP, en 2017. Aujourd'hui, la moyenne est de 200 millions TEP.» M. Zerguine a, en fait, dit tout haut ce que nombreux pensaient tout bas, à savoir la faiblesse des découvertes d'hydrocarbures en Algérie, durant la décennie 2000. «On épilogue beaucoup sur les réserves, sans avoir les données réelles. La preuve, durant la dernière décennie, on a toujours dit que nous allions vers un assèchement de nos réserves, cependant, l'effort d'exploration nous place en tête des pays en matière de découvertes, qui restent, toutefois, modestes. Elles ne sont pas en adéquation avec le recouvrement total de notre production», avait-t-il expliqué. Depuis, la tendance est en train de s'inverser, avec de nouveaux objectifs d'exploration, et surtout, une intensification de la recherche et le forage de puits.

En 2011, l'objectif était le forage de 160 puits vers 2016, mais en 2015, avec l'arrivée d'Amine Mazouzi à la barre de Sonatrach, la barre a été placée haut: 260 puits par an.

Les découvertes sont garanties, reste à savoir quels en seront le débit et les potentialités de ces puits. En 2015, Sonatrach a réalisé une production, en hydrocarbures primaires, de 191 millions de TEP, tous produits confondus en 2015, en baisse de 4,2 millions de TEP par rapport à 2014, selon son P-DG M. Amine Mazouzi. Quant aux réserves, le potentiel de l'Algérie est de 4 milliards de TEP, dont un peu plus de la moitié en réserves gazières, 1,3 milliard en équivalent pétrole et le reste en GPL et condensat. Quant aux recettes pétrolières, elles sont passées de 72 milliards de dollars en 2010-2011, à moins de 40 milliards de dollars prévus pour 2016.