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Mokri, président du MSP : Un comité de coordination pour l'opposition
par Salah-Eddine K.
Intervenant hier
devant les présidents des bureaux exécutifs des wilayas, Abderrezak Mokri,
président du MSP, a indiqué que la coordination pour les libertés et la
transition démocratique (CLTD) se dotera dans peu de temps d'un comité de
coordination qui aura la charge de coordonner entre partis politiques,
mouvements et personnalités nationales adhérents de la Coordination qui s'est
constituée le 10 juin dernier à Alger et qui a vu une importante adhésion de
partis et personnalités qui se sont opposés à l'élection de Abdelaziz
Bouteflika pour un 4eme mandat. Selon l'orateur il s'agirait d'un comité qui va
coordonner entre les composantes du CLTD et rapprocher ses adhérents sur un
minimum devant lier ces composantes. Mokri a estimé qu'il n'y a pas de
différences fondamentales entre les uns et les autres sur la nécessité d'un
changement pacifique ; seules les formulations restent différentes. Il souligne
que, par exemple, transition démocratique et transformation démocratique ne
sont pas contradictoires mais c'est juste des formulations différentes ayant la
même signification. Tout cela doit faire l'objet de clarification au sein de la
CLTD qui, depuis sa première rencontre en juin dernier, n'a pas obtenu
d'autorisation pour organiser des rencontres thématiques sur le sujet et pour
aller de l'avant. Sur le registre économique, Mokri n'a pas caché son
scepticisme quant à voir le pays sortir d'une économie basée sur l'exportation des
hydrocarbures et de la redistribution de la rente pour acheter la paix sociale.
Dans les 15 dernières années, ce sont des sommes faramineuses qui ont été
allouées pour le développement économique sans que cela n'apporte de résultats.
Il citera des exemples de quelques pays émergents qui se classent aujourd'hui
parmi les pays les plus développés de la planète sans avoir dépensé autant
d'argent. Leur seul secret résidait dans la bonne gouvernance de leur
développement et dans la valorisation de leurs ressources humaines. «Oui, c'est
bien que d'abroger l'article 87 bis, mais d'où vient l'argent pour faire face
aux incidences financières qu'induirait sa suppression ?», s'est-il interrogé.
«Et si cela se fait avec l'argent des hydrocarbures, cela ne résout rien». Il
indiquera dans ce sillage que 70% de la masse salariale des travailleurs vient
de cette ressource. L'intervenant impute ce retard économique à l'absence d'une
vision claire. «Nous ne savons pas ce que nous voulons être dans les 20 ou 50
prochaines années». Il estime que le «navire Algérie navigue à vue et notre
économie avec».
Pour ce qui est
des derniers événements sur la scène nationale, Mokri semble ne pas leur
accorder d'importance tant que cela est fait pour «occuper» le citoyen par des
futilités sans aucune importance pour le pays. D'ailleurs, a-t-il dit, «les
citoyens ne se soucient guère de ces futilités». Des décisions, a-t-il dit, qui
sont prises au sommet de la pyramide qui n'ont aucune incidence sur le vécu du
citoyen. Mokri regrette que cela soit entretenu et estime qu'il est temps
d'aller vers des débats plus importants qui engageraient l'avenir du pays. Le
citoyen algérien n'a pas besoin de spéculer sur le cas de personnes promues à
des postes ou sur celui de personnes écartées. Des questions auxquelles,
souligne-t-il, personne ne trouvera de réponses.
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