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Violence dans les stades : Les pouvoirs publics s'en prennent à la FAF

par Kamel Mohamed

La violence qui ne cesse de se propager dans les stades de football algériens est imputée, dans une grande mesure, à la FAF et ses démembrements, à savoir les ligues qui organisent les différentes compétitions, a-t-on indiqué au ministère des Sports.

La mort du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, au stade de Tizi Ouzou a amené le gouvernement à réagir et à tenir un conseil interministériel à cet effet. Les plus hautes autorités du pays incombent directement à la FAF la recrudescence de la violence dans les stades, a-t-on expliqué au ministère. Les plus hautes autorités de l'Etat n'ont pas admis qu'un joueur, et de surcroit étranger, périsse sur un terrain de football du fait de la violence alors que le football algérien entame sa cinquième année de professionnalisme.

Le gouvernement a estimé que l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens pour instaurer le professionnalisme en Algérie, relevant que les efforts entrepris dans ce sens ont permis au football algérien de se qualifier à deux reprises au Mondial de manière consécutive. Il est donc reproché à la FAF, notamment ses dirigeants, de ne pas s'occuper de l'organisation et du développement du football en Algérie, ce qui explique la dégradation du niveau technique du football au niveau local, a-t-on déploré selon les révélations du ministère des Sports. La même source révèle qu'il a été constaté que «la FAF s'occupe de l'argent des sponsors et des joueurs à sélectionner en équipe nationale», regrettant aussi que «le président de la FAF soit absorbé par ses attributions au niveau de la FIFA et de la CAF pour négliger la FAF». Au ministère, on a estimé que la mort d'Ebossé est due à «l'incompétence des instances dirigeantes du football algérien», faisant observer que «le stade de Tizi Ouzou ne devrait pas être homologué par la commission d'homologation de la LFP tant que les travaux sont en cours».

Au ministère on reproche aussi à la FAF de «maintenir des présidents de club soumis à la fédération et qui représentent la faillite du football algérien», a-t-on encore commenté, regrettant que la fédération n'ait pas mis en place la Direction de contrôle de gestion des clubs de football (DNCG). Celle-ci était présidée par Mohamed Mecherara, lequel a été contraint de jeter l'éponge après avoir constaté que la gestion du football et du professionnalisme en Algérie était fausse d'où la situation actuelle de cette discipline sportive, prise en otage par des présidents de club qui se sucrent de l'argent des sponsors et donc de l'Etat, déplore-t-on aussi au ministère. En ce sens, le conseil interministériel de dimanche dernier, consacré à la lutte contre la violence dans les stades, a décidé de prendre des mesures effectives sans associer directement la Fédération algérienne de football. Au contraire, il a été demandé au ministère des Sports d'amener la FAF à revoir la composante de son assemblée générale. Il a été constaté, selon le ministère des Sports, que la FAF a modifié la composante de son AG pour des «considérations électoralistes» écartant de cette assemblée des compétences pouvant rendre service au football algérien.