Aujourd'hui,
c'est la rentrée scolaire. Et comme à chaque année, l'évènement nécessite des
préparatifs minutieux et laborieux à la Direction de l'Education de la wilaya
(DE). Aussi, depuis une semaine et plus, tout un chacun qui passe par le
Boulevard de l'Indépendance a dû remarquer l'affluence considérable des
parents, parfois accompagnés de leurs enfants, qui prennent d'assaut
l'administration de l'Education en bloquant pratiquement la porte d'entrée.
Dans la chaleur ambiante et une atmosphère surchauffée par la nervosité et les
prises de bec avec les agents de sécurité, tout le monde cherchait à pénétrer à
l'intérieur pour régler son problème. Aussi, dans cette ambiance, les agents de
sécurité, les appariteurs et autres fonctionnaires de la DE travaillent sous
une pression insoutenable. A l'intérieur, dans les bureaux des services où les
agents sont affairés à préparer tous les détails de la rentrée scolaire sont
souvent perturbés par les intrusions intempestives de gens à la recherche d'un
responsable à qui confier son problème et demander règlement. Que cherchent à
obtenir auprès de la DE tous ces gens ? «C'est généralement des parents
d'élèves qui veulent transférer leurs enfants d'un établissement à un autre,
des nouveaux enseignants mécontents de l'endroit où ils ont été désignés,
etc.», nous a confié hier, exaspéré, un fonctionnaire de la DE, ajoutant que
«si l'on regarde un peu de plus près, nous constaterons que la grande majorité
des petits problèmes ou des démarches à faire pourraient être solutionnés
facilement ailleurs, dans les établissements concernés, sans l'intervention des
services de la Direction de l'Education. Mais allez les convaincre, car chacun
croit qu'il n'y a de vraies solutions qu'à notre niveau. Et ils accourent de
partout». Contacté, M. Haioune, secrétaire général de la Direction de
l'Education, nous expliquera, avec une pointe de fatalité dans la voix, que «
comme chaque année, nous faisons face à la pression des parents qui, dans leur
grande majorité viennent à la DE pour régler des questions de transfert, de
redoublement de classe de leurs enfants ainsi que de leur exclusion par les
conseils de classe. Et parfois nous restons « sans tête » devant l'extravagance
de certaines demandes. Par exemple, à propos des transferts, nous ne comprenons
pas certaines mentalités qui conduisent les parents à vouloir transférer leurs
enfants d'un établissement à un autre alors qu'il n'y a qu'un simple mur qui
sépare les deux. C'est à n'y rien comprendre ! Le cas s'est présenté notamment
dans certains lycées à El-Khroub et à Ain Smara. D'autre part, tout le monde
veut aller au lycée Fadila Saadane, au lycée Soukeina aussi. Et cela n'est pas
possible pratiquement. Et puis, il y a des parents qui se présentent à nous
pour essayer de faire réintégrer leurs enfants qui ont été exclus par les
conseils de classe ». Et de rétorquer que la décision d'exclusion prononcée par
le conseil de classe a un caractère pédagogique et que cet organe est
souverain. «Que pouvons-nous faire à notre niveau ? Malgré tout, ajoute notre
interlocuteur, nous essayons de faire de notre mieux pour les satisfaire. Nous
vivons des situations difficiles que nous essayons, malgré tout, de gérer». En
concluant, M. Haioune dira que la situation des parents est compréhensible à
certains égards car ils sont soumis aux contraintes des délais requis par la
rentrée. «Mais, il faut qu'ils sachent aussi que la rentrée ne se fait pas en
une seule journée, d'un seul coup, mais s'étale sur une période relativement
longue». Pour faire face au flot de visiteurs, la Direction de l'Education a
aménagé au lycée Fadila Saadane une salle de sports pour accueillir les gens et
écouter leurs doléances afin de faire diminuer la pression sur
l'administration. La réception se fait chaque jour au cours de l'après-midi,
a-t-on appris hier de sources proches du secteur.