La sélection algérienne de football est descendue hier de son nuage en
quittant la plus prestigieuse compétition footballistique planétaire avec les
honneurs devant pourtant un favori. Si Vahid Halilhodzic est devenu un héros
après la qualification de l'EN aux huitièmes de finale de la Coupe du monde,
cela ne doit pas occulter le fait qu'il est victime d'acerbes critiques depuis
sa prise de fonction en 2011. A son arrivée déjà, il s'est fait un bon nombre
«d'ennemis» à la suite de sa décision d'écarter certains cadres de l'époque, ce
qui lui a valu une vague de contestations par une certaine presse spécialisée
qui n'a pas raté la moindre occasion, depuis, pour le descendre en flammes. Or,
et malgré toute la pression exercée sur lui, le coach bosniaque n'a jamais fait
marche arrière. En procédant ainsi, il a montré qu'il n'y a pas de place gardée
pour qui que ce soit et que son objectif est de bâtir une véritable équipe de
football et pas seulement un groupe de joueurs talentueux. Hier, face à
l'Allemagne, Vahid a répondu à ses détracteurs à travers le jeu de l'EN qui a
progressé tout au long de cette Coupe du Monde et où elle a battu bien des
records.
Quoi qu'on dise de lui, il a réussi son pari puisqu'il a mené l'équipe
nationale d'Algérie pour la première fois au deuxième tour d'une phase finale
de Mondial. Aujourd'hui, personne n'osera dire qu'il a eu tort de ne pas
convoquer Boudebouz ou Belhadj que certaines personnes ont essayé par tous les
moyens de caser. Vahid n'a jamais cédé à quiconque, y compris au président de
la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. D'ailleurs, tout le monde
estime aujourd'hui que le fait de négocier avec un autre sélectionneur en la
personne de Christian Gourcuff, puis de l'inviter au Brésil, alors que Vahid
Halilhodzic est toujours en poste, était une maladresse. A l'heure actuelle, en
Algérie où ailleurs, Vahid a marqué les esprits notamment par son coaching,
digne d'un grand technicien. Rien ne justifiera la fin de son aventure avec les
Verts surtout qu'il fait l'unanimité aujourd'hui chez les spécialistes
algériens et supporters, lesquels espèrent même une décision politique pour
convaincre le Bosniaque de prolonger. En tous cas, ce serait une cassure s'il
décide de partir, d'autant que la Coupe d'Afrique des nations se profile déjà à
l'horizon. C'est vrai qu'il a été affecté par toutes les critiques dont il a
fait l'objet, mais cette belle aventure en Coupe du Monde l'encouragerait
peut-être à poursuivre sa mission. Tout le peuple souhaite le voir encore à la
tête des Verts après le Mondial, car avec tout ce qu'il a fait, il serait inimaginable
de voir cette équipe repartir à zéro.