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Deux morts en quatre jours: La route de tous les dangers

par A. M.

En l'espace de 4 jours seulement deux accidents mortels se sont produits sur la voie rapide du boulevard de l'Est, pratiquement au même endroit. Mais celui survenu le lundi après-midi (25 novembre) et qui a coûté la vie à un septuagénaire qui tentait de traverser la voie rapide au niveau du lycée Saadi-Harrath de la cité Daksi et fut percuté mortellement par un bus de transport urbain, a provoqué un ras-le-bol chez les riverains des deux quartiers de Daksi et Sidi Mabrouk. Ces derniers sont montés au créneau, hier, pour s'en prendre, sans distinction, aux autorités, à la commune, aux Travaux publics tout en dénonçant les conditions de la circulation automobile sur cet axe où la situation est devenue, selon eux, plus difficile et dangereuse après l'ouverture de la trémie de Daksi située quelques centaines de mètres plus loin.

«Il est évident, commente un résident de Daksi, que cette zone est devenue dangereuse, surtout après l'ouverture d'une voie centrale permettant de circuler dans les deux sens. Il faut revoir complètement le plan de la circulation en vigueur», a-t-il estimé. Quelques dizaines de mètres plus loin, à la sortie de la mosquée El-Ansari après le Dohr, des habitants du quartier Sidi Mabrouk nous diront : «Nous souffrons énormément chaque jour que Dieu fait. Aussi, nous demandons aux autorités concernées de prévoir des agents de police pour réguler la circulation. Sans quoi, les accidents tragiques deviendront quotidiens».

Les riverains avaient cru un moment que leurs problèmes étaient finis avec l'ouverture de la trémie de Daksi. «Malheureusement, ils ont empiré en ce sens que la circulation est devenue très dangereuse avec des véhicules qui arrivent en trombe dans les deux sens», ont-ils déclaré en chœur. Interrogés, des lycéens et des collégiens fréquentant les établissements scolaires voisins de la mosquée, ont avoué eux aussi qu'ils ne peuvent plus traverser la voie pour rejoindre l'un ou l'autre quartier. « Avec des voitures qui roulent vite, le flot incessant de véhicules de toute sorte qui ne s'arrêtent nullement pour nous laisser le passage, nous craignons pour notre vie», ont indiqué deux écolières qui se tenaient par la main en guettant une interruption dans le flux des véhicules de tout tonnage pour passer sur l'autre trottoir.

Mais ce qu'il y a d'incohérent dans cette affaire c'est la fermeture de la bifurcation vers Sidi Mabrouk au niveau de la mosquée Abou Ayoub el Ansari par des blocs de béton pour interdire le passage aux véhicules voulant entrer à Sidi Mabrouk en les obligeant à faire le détour par la trémie de Daksi, ont souligné les riverains en demandant à quoi rime cette fermeture.

Toutefois, la question pertinente a été soulevée par un autre habitant en remarquant que l'intérêt du piéton n'a pas été pris en considération dans cette organisation. «Nous demandons l'intervention des autorités pour l'aménagement de passages piétons avec signalisation et la pose, s'il le faut, de feux tricolores à cet endroit».

N'ayant pas pu joindre des responsables de la direction des Travaux publics (DTP), nous avons contacté le responsable du service de la circulation de l'APC, M. Bouarroudj. Ce dernier nous indiquera que le rôle de maître d'œuvre des travaux allant de l'entrée de Sidi Mabrouk jusqu'à l'entrée de la cité des Frères Abbas à Oued el Had est tenu effectivement par la DTP et les aménagements au plan de circulation qu'ils ont introduits sur cet axe ont été décidés sans consultation de la commission de wilaya. «On ne sait pas encore ni comment ils ont fait, ni pourquoi», a répondu le chef de service de la circulation.