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Le malaise persiste à l'EHS Emir Abdelkader : Les résidents de nouveau en grève

par Salah C.

Les 30 résidents exerçant au niveau des trois services de l'Etablissement hospitalier spécialisé Emir Abdelkader d'El-Hassi sont en grève depuis dimanche dernier et ce, pour les mêmes raisons que celles qui ont été à l'origine de la dernière protestation.

Ces futurs spécialistes en radiothérapie, chimiothérapie et pédiatrie dénoncent le retard de versement de leurs salaires qui est devenu récurrent et du coup, ils doivent attendre trois mois pour être régularisés. Les explications, qui leur sont fournies par les responsables de l'établissement, à savoir la non-réception du budget supplémentaire, ne semblent pas les convaincre et considèrent qu'il s'agit bel et bien d'une absence de prévisions. En plus des mensualités non perçues à temps, ils attendent le versement de leurs indemnités de garde depuis une année ainsi que les primes de glissement d'une année à une autre et plusieurs résidents actuellement en 4e année perçoivent toujours des primes égales à celles des années précédentes. Aussi, ils remettent en cause le calcul de la prime de contagion qui n'est pas calculée selon les dispositions du statut de la corporation, et au lieu de percevoir une prime égale à 3.500 DA, ils ne bénéficient que de 2.700. Pourtant et selon un représentant des grévistes, la dernière grève datant seulement de trois semaines a été gelée suite à un engagement écrit du directeur portant sur le versement des salaires dans les délais fixés ainsi que sur plusieurs revendications. Cependant, ces promesses, selon notre source, sont restées vaines et il a fallu recourir à une autre grève pour qu'ils perçoivent deux mensualités. Cette situation est décriée par les concernés et refusent de recourir à chaque fois à la protestation pour être régularisés et exigent, par conséquent, une solution définitive d'autant qu'elle demeure locale, selon le résident.

En plus de ces dysfonctionnements, un représentant des résidents en radiothérapie estime que les pannes répétitives des deux accélérateurs, en raison de leur surutilisation du fait que la norme fixe une dizaine d'heures par jour alors que les deux équipements sont utilisés en moyenne de 14, voire 15 heures par jour, se répercutent sur les délais de prise en charge de pas moins de 140, voire 150 patients. Du coup, ces derniers doivent attendre entre 3 à 6 mois pour enfin entamer la radiothérapie et ces délais demeurent loin de ce qui a été avancé récemment par le ministre de la Santé qui a fixé cette attente à «seulement» 15 jours. Selon Dr Hamdaoui, un résident au niveau de ce service névralgique, l'attente varie selon la disponibilité des deux accélérateurs avec une priorité pour les cas urgents et ce, en attendant la mise en service d'un troisième en cours d'installation. Pour notre interlocuteur, la pression que subit l'établissement en raison d'une demande régionale, voire nationale, ne sera réduite qu'avec l'entrée en service des centres anti-cancer de Sidi Bel-Abbès et de Tlemcen, deux projets en souffrance. L'importance de celui de Tlemcen n'est plus à démontrer car une fois opérationnel, il prendra en charge 40% des malades suivis actuellement par celui d'Oran du fait que la wilaya de Tlemcen constitue, selon le futur spécialiste, un important foyer endémique. Aux dernières nouvelles et selon le ministre de la Santé, ce centre sera opérationnel dès février 2014.