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L'Union européenne
a réussi à faire signer à l'Algérie le mémorandum d'entente pour un partenariat
stratégique dans le domaine de l'énergie auquel elle tient particulièrement
depuis la crise entre la Russie et l'Ukraine qui a fortement perturbé la
livraison du gaz en Europe.
Bien qu'elle n'était pas attendue ni par les Européens encore moins par les Algériens, la visite du président de la Commission européenne(CE) à Alger à bien eu lieu ce samedi. Hier, dimanche, Abdelmalek Sellal et José Manuel Barroso ont paraphé conjointement le mémorandum d'entente instaurant «un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie». Mémorandum dont la demande a été faite par la CE depuis l'année 2006 mais que l'Algérie s'était toujours refusé de signer. L'Algérie a, à cet effet, rejeté la demande de la CE de revoir le prix de vente de son gaz et de l'aligner sur celui, moins cher, appliqué par certains pays producteurs comme la Russie. Ce refus n'a pas empêché la CE de continuer à insister sur la signature de ce document pour s'assurer en l'Algérie, un fournisseur sûr et de surcroît proche et voisin de l'Europe. La crise qui avait éclaté, il y a deux ans, entre la Russie et l'Ukraine à propos du passage du gaz vers l'Europe a échaudé plusieurs pays membres de l'Union européenne et les a convaincus qu'il leur était devenu impératif de lier un partenaire producteur comme l'Algérie par un contrat précis qui les mettra à l'abri des crises de livraison du gaz pour de longues années. Ceci étant dit, dans le message de bienvenue qu'il a adressé, hier, à Barroso lorsqu'il l'a reçu au palais du gouvernement, le Premier ministre a estimé que cette visite «nous offre l'occasion de poursuivre et d'approfondir la négociation déjà engagée au niveau ministériel pour la finalisation d'un mémorandum, un projet auquel tient particulièrement l'UE et l'Algérie». Sellal n'a ainsi pas affirmé sa conclusion alors que le document a été paraphé, hier, par ses soins, après que la CE l'a présenté en février dernier à ses membres et l'a fait adopté le 15 juin dernier par le Conseil européen. Le mémorandum devra aussi être adopté par le parlement européen et peut-être celui algérien avant d'être appliqué. La CE a dû prendre en compte dans ses négociations avec l'Algérie sur le contenu du mémorandum, les exigences, demandes et intérêts des pays membres les plus influents de l'UE. L'Algérie avait, selon des sources crédibles, insisté sur le respect par les Européens de ses prix de cession du gaz et de ses contrats à long terme. Il est probable que les deux parties réexamineront dans peu de temps ensemble les possibilités de réviser le prix du gaz. C'est peut-être pour cela que le 1er ministre parle encore de «négociations». «LE GAZ EST UN ENJEU STRATEGIQUE» Le président de la CE a déclaré, hier, lors d'un point de presse qu'il a animé à l'hôtel El Aurassi d'Alger, que la conclusion du mémorandum démontre que «le domaine de l'énergie est un facteur indispensable pour construire un espace de stabilité et de prospérité partagée dans la Méditerranée». Espace dans lequel l'Algérie joue, selon lui, «un rôle déterminant pour en faire un pont entre l'Europe et l'Afrique». Barroso considère en premier que «la signature du mémorandum est un geste politique et diplomatique qui prouve une volonté politique des deux parties de travailler ensemble». Il a souligné surtout que «le gaz est un enjeu stratégique pour les deux parties, l'Union européenne et l'Algérie». Il l'inscrit dans un cadre de «coopération qui couvre divers sujets et domaines d'intérêts communs». Il est question, selon lui, de coopération entre autres, pour établir un cadre législatif susceptible de permettre la mise en œuvre de ce mémorandum. «Il sera appliqué dans le respect des lois en vigueur,» a affirmé le président de la CE. Autres domaines de coopération, le développement d'infrastructures, le développement local, celui énergétique pas seulement dans les hydrocarbures mais aussi dans les énergies renouvelables». Le président de la CE annoncera la tenue en décembre prochain à Bruxelles, d'une réunion du groupe de coordination pour le gaz et à laquelle l'Algérie sera invitée. UN PLAN «SOLAIRE» POUR LA MEDITERRANEE C'est, a précisé Barroso «une réunion très technique où il sera question de discuter des énergies renouvelables notamment solaire pour laquelle il est prévu d'élaborer un plan pour toute la Méditerranée». Il a aussi adressé une invitation officielle à Sellal «pour visiter Bruxelles». Le 1er ministre a indiqué dans son allocution que la visite de Barroso intervient «à un moment où notre relation bilatérale affiche un bilan particulièrement positif et riche en acquis et réalisations dans les domaines économique, commercial, culturel et autres». Barroso a qualifié la relation entre l'Algérie et l'UE de «forte, fondée sur un respect et une confiance réciproques». Relation «presque énorme», a-t-il dit, dont «l'évolution est très prometteuse». Sellal pense que la visite du responsable européen «constitue également une occasion importante pour un échange de vues et d'analyses sur les actions et opérations engagées ces dernières années et les projets à inscrire pour donner plus de consistance, de densité et de diversité au partenariat entre l'UE et l'Algérie». Il évoque dans ce cadre «des projets stratégiques en cours, certains à inscrire et d'autres à concrétiser dans un proche avenir». Barroso, lui, fait savoir que la CE suit et encourage «le processus démocratique, des droits de l'homme et des réformes lancés en Algérie en 2011». Il met en avant dans ce contexte la nécessité pour l'Algérie d'avoir «une société civile forte, une société stable pour laquelle il faut garantir la stabilité, les principes de liberté de la presse et d'association». Il abordera aussi le climat des affaires, des investissements qui, selon lui, «participeront à la création d'emplois». L'accession de l'Algérie à l'OMC constitue aux yeux du président de la CE «un objectif auquel nous accordons une grande priorité parce qu'elle permettra à l'Algérie de réussir l'intégration de son économie dans l'économie mondiale et l'aidera à bénéficier d'investissements étrangers». Le mouvement des personnes entre l'Algérie et l'UE fait dire à Barroso que «nous tenons à établir avec l'Algérie un dialogue sur l'émigration, la circulation et la mobilité des personnes ainsi que sur les frontières et les visas». Il affirme que «nous voulons une plus grande ouverture(?)». Il a souligné «la grande intensification du dialogue politique entre l'Algérie et l'UE». «UN CONTEXTE PARTICULIEREMENT DIFFICILE ET PORTEUR DE MENACES» Inscrit dans l'agenda des entretiens entre les deux responsables, le contexte régional et international selon Sellal, est «particulièrement difficile, porteur de menaces à la paix, à la stabilité et à la sécurité de notre espace commun». Barroso pense qu'il faut coopérer «étroitement avec les autres pays de la région (?) ; l'UE soutient tous les efforts commerciaux, économiques et particulièrement en énergie». Le 1er ministre a indiqué que «l'UE et l'Algérie devraient procéder à l'ouverture de discussions exploratoires sur un projet de plan d'action dans le cadre de la Politique européenne de voisinage rénovée (PEVR),(?)». Plan pour la conclusion duquel Alger reste très frileuse, même si le discours de ses responsables fait dans le diplomatiquement correct. Ils veulent, par contre, que l'UE prenne en considération la demande persistante de l'Algérie de revoir le démantèlement tarifaire. Elle le dit d'ailleurs par la voix de son 1er ministre qui s'est fait un devoir de dire à son hôte européen que «l'Algérie attache une grande importance au parachèvement des consultations pour la révision du calendrier de démantèlement tarifaire dans des conditions satisfaisantes pour les deux parties». Des questions évoquées par Barroso, hier à El Aurassi, mais sans aucune précision. |
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